samedi, 17 avril 2021 22:06

Puy-en-Velay : le projet de créer une entrée de la ville par le chemin du Fieu est contesté

Renaud Daumas et Celline Gacon||Renaud Daumas|| Renaud Daumas et Celline Gacon||Renaud Daumas|| ||||

Le projet de réalisation d'une entrée au sud de la ville du Puy-en-Velay par le chemin du Fieu fait débat. Cette nouvelle route s'inscrirait dans milieu naturel escarpé. Les écologistes montent au créneau. Explications.

Le projet vise à aller le plus rapidement possible en direction du centre-ville à partir de l'échangeur d'Ours-Mons Taulhac du contournement du Puy-en-Velay sur la RN88. Cet échangeur est actuellement relié à la ville via la ZAC de Taulhac et dessert les mêmes quartiers.

Une nouvelle route à 8 millions d'euros

Il s’agit de créer une nouvelle route, en milieu naturel dans un terrain argileux escarpé. Le coût serait de 8 millions d'euros. Les écologistes en lice pour les élections régionales, par la voix du tandem altiligérien Renaud Daumas et Celline Gacon, pointent ce projet comme une mauvaise idée, conduisant à artificialiser les terres, alors que cet échangeur est déjà relié à la ville via la ZAC de Taulhac et dessert les mêmes quartiers. Et qu'une amélioration de cette desserte est possible.

"Cette création d’infrastructure aboutira à toujours plus d’artificialisation dans le site exceptionnel du Puy", s'élèvent-ils, montrant volontiers le panorama majestueux qui s'offre au regard.


Toujours davantage de véhicules

Ils développent : "Cette nouvelle voie va drainer davantage de véhicules vers le centre alors que dans le même temps se mettent en place des mesures de déplacements alternatifs (navettes gratuites, vélos…). Ce qui aggravera la pollution de l’air en ville avec un risque évident d’engorgement de la circulation à l’arrivée du chemin du Fieu vers le lycée Charles-et-Adrien-Dupuy et la clinique Bon Secours et ensuite sur l’avenue Foch, secteur déjà très sensible sur le plan de la circulation automobile."


La dégradation des paysages et du bien-vivre redoutée

"Le franchissement de la cassure (dénivelé très important) entre la table (plateau) volcanique de Taulhac et l’actuel chemin du Fieu va fortement dégrader le paysage (ouvrages techniques importants et délicats : déblais/remblais, saignées dans la roche, murs très hauts, talus, enrochements …). C’est un formidable coin de balade pour les Ponots, un petit coin de nature à 2 pas du centre-ville et des hameaux d’Ours et Mons déjà lourdement impactés par la déviation. Ces espaces de nature à proximité des villes ont démontré cette dernière année leur importance dans la société. Nous avons la chance au Puy de bénéficier de ces balcons et de cette intimité ville/nature. Y renoncer au bénéfice de la voiture est anachronique."


Des terrains argileux instables

"De plus, ces terrains sont particulièrement argileux et instables, il y a eu des problèmes dus à la géologie lors des travaux de contournement, il y a également eu des glissements de terrain sur le tracé de la RN88. Pour garantir la stabilité de la voie, il faudra une emprise particulièrement importante, en particulier sur la zone où la pente en travers est la plus forte."

Ils redoutent "une atteinte grave à l’environnement naturel et agricole" sur une zone qui fait partie de l’appellation « Lentille Verte du Puy ». Ils mettent en exergue la présence de plusieurs sources, petites zones humides, haies d’arbustes, faune...


Risque de mitage urbain

"Le risque de développement urbain, plus ou moins maîtrisé le long de ce nouvel axe va également à l’encontre de la politique du SCOT du Velay (schéma de cohérence territoriale) qui préconise une densification des centres bourgs au détriment des zones périphériques. Le fait de réaliser un nouvel équipement lourd à cet endroit va aggraver l’impact du contournement de la RN 88, en ajoutant à la fragmentation des milieux agricoles et naturels et va confisquer de nouveaux espaces à la nature et aux promeneurs."


Un financement anticipé sans vote de la Région

Le projet a été voté à la Communauté d'agglomération du Puy, le 14 février 2019, à la quasi unanimité (une abstention). "Il a été présenté avec un financement acquis avant qu'il ne soit voté par la Région AURA à hauteur de 80 % du coût de l'opération (soit 6,4 sur 8 millions d'euros)", s'insurgent les deux colistiers écologistes aux Régionales.

Ils rappellent que leur liste "Pour une Région écologiste et solidaire" s'engage "à sauver les terres agricoles de l'artificialisation pour la mettre au service des assiettes et du bien-être commun."

Dernière modification le samedi, 17 avril 2021 23:01

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