lundi, 06 avril 2020 16:51

Pourquoi Michelin a décidé de relancer son usine de Blavozy

Dorian Defache, directeur de Michelin Blavozy.|Prise de température|Une vidéo pour bien se laver les mains||Dorian Defache, directeur de Michelin Blavozy.|Dorian Defache, directeur de Michelin Blavozy.|La production n'a pas encore repris||||||||||| Dorian Defache, directeur de Michelin Blavozy.|Prise de température|Une vidéo pour bien se laver les mains||Dorian Defache, directeur de Michelin Blavozy.|Dorian Defache, directeur de Michelin Blavozy.|La production n'a pas encore repris||||||||||| |||||||||||||||||

Tout comme Troyes et une partie de Clermont, l'usine de Blavozy a décidé de reprendre son activité de fabrication de pneus pour le génie civil. Une reprise qui reste fragile.

Michelin, comme tant d'autres, vit une période compliquée avec le coronavirus.  Le 17 mars dernier, à 6 heures, dans la foulée de l'annonce de confinement, plus aucun pneu n'est sorti de l'usine blavozienne. Toute la chaîne de production a été arrêtée et les 600 salariés mis au chômage technique. "Pendant cet arrêt, on a gardé le contact avec les salariés pour les tenir informé de ce qui se passait", indique Dorian Defache, directeur de l'usine depuis juin 2019.

Le caoutchouc, une durée de vie limitée

Pendant les deux dernières semaines, un protocole sanitaire a été imaginé pour permettre la reprise de l'activité. La semaine dernière, une quarantaine d'ouvriers sont venus nettoyer les machines, retirer les produits périmés. "Comme les denrées alimentaires, le caoutchouc a une durée de vie limitée. On n'a pas encore fait les comptes mais ce sont plusieurs dizaines de tonnes qui ont été jetées."

Température obligatoire avant d'entrer dans l'usine

Au fur et à mesure, la production monte en puissance. Une centaine de personnes continuent de collaborer en télétravail. Et 150 ouvriers retrouvent le chemin de l'usine, avec un protocole sanitaire nouveau. Chaque employé dispose d'un masque chirurgical puis de trois masques pour sa journée de travail. A l'arrivée, la température de toute personne est prise. Des solutions hydro-alcooliques sont disponibles en plusieurs points. Une vidéo sera visionnée par chaque salarié pour expliquer les bons gestes pour se laver les mains et enfiler le masque. "On avait la volonté de redémarrer de façon très progressive et de protéger les salariés. Les gens sont contents de revenir travailler et des moyens mis en oeuvre. On a aussi modifié les heures d'embauche pour fluidifier les entrées et sorties et les temps de pause, éviter de trop se croiser."

Des ouvriers en arrêt, par peur du virus

Cette semaine, seule la moitié des salariés auront repris. L'autre moitié, soit 300 personnes, est partagée entre les gardes d'enfants, les arrêts maladies et le chômage partiel. Entre 10 et 15 % des salariés se sont mis en arrêt maladie, apeurés par le contexte anxiogène du virus.

100 tonnes produites cette semaine

Des quinze sites Michelin en France, deux n'avaient pas arrêté (Bourges et Montceau-les-Mines) et trois recommencent (Clermont, Troyes et Blavozy). "On a des clients à travers le monde. 70 % de notre production est destinée en dehors de l'Europe. L'Indonésie a besoin de nos pneus pour les mines souterraines."

Cette semaine, 100 tonnes devraient être produites alors qu'en temps normal, Blavozy est en capacité de sortir 900 tonnes par semaine. "A la fin avril, on sera à 50 % de ce qu'on est capable de faire."

La fabrication devrait reprendre mercredi.

Des fermetures programmées cet été et en décembre

Michelin Blavozy reprend mais sa poursuite sera conditionnée à celle d'autres usines du manufacturier. "Montceau est l'un de nos principaux fournisseurs et l'activité se poursuit. On dépend aussi d'un site à Vitoria-Gasteiz qui est toujours arrêté."

D'ici deux semaines, il sera nécessaire que ce partenaire puisse apporter de la matière première, sans quoi Blavozy pourrait de nouveau s'arrêter. "La situation est compliquée et nous avons un gros travail de synchronisation entre les besoins et les moyens à mettre en place pour y parvenir. D'habitude, tout est planifié sur l'année, mais là, c'est complètement chamboulé", reconnaît le directeur d'usine. Après une semaine d'arrêt en février, et les deux périodes de trois semaines de chômage fin 2019, l'usine de Blavozy s'arrêtera trois semaines cette été et la dernière semaine de décembre.

Dernière modification le lundi, 06 avril 2020 18:07

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