Dimanche soir, à Saint-Agrève, le concert proposé par l'association pour le Patrimoine du Plateau Vivarais-Lignon (APPVL) autour du collectif Les Ardéchois a rempli les travées de la grange de Clavière, et de joie le cœur des spectateurs.

L’APPVL est l’organisatrice du jeune festival Au grand air de Clavière, mis entre parenthèses comme beaucoup d’événements culturels à cause des restrictions sanitaires. Dans l’objectif avoué de renflouer les caisses, tout en renouant avec le public dans le vénérable édifice nécessitant des mises aux normes et de confort, l’équipe présidée par Antoine-Alexandre Cavroy, la directrice artistique Josette Todorovitch-Milgram, ont imaginé une soirée de détente pour répondre à cette double attente.

En confiance

De confiance, sans trop savoir à vrai dire de quoi le concert allait être fait, les spectateurs avaient rallié en nombre Saint-Agrève. Les artistes, talentueux, chaleureux, généreux, ont offert un échantillon convaincant de leurs répertoires. Les bénévoles bien mobilisés, une buvette avenante, ont signé la réussite de cette mise-en-bouche appétissante, prélude à la programmation estivale, prévue pour la fin du mois de juillet.

Un hymne pétillant à l'Ardèche

Josette avait contacté Emilien Buffa. Cet Ardéchois de Peaugres où il dispose d’un studio d’enregistrement Solu’son, est à l’origine d’une reprise collective d’une chanson connue sous différents titre (« Les Parisiens » ou « Les culs terreux » ou encore « l’Ardèche » pour certains), interprétée à l’origine par les Débardeurs. Les paroles de cet hymne à l’Ardèche, remontant à 1980, sont de Robert Sassolas, chauffeur routier qui résidait à Eclassan, lassé d’être victime du mépris des Parisiens, lorsqu’il les livrait dans la capitale. La musique, familière, est de Jean-Pierre Ferland « Je reviens chez nous » (Fais du feu dans la cheminée).

Tendres et piquants comme les châtaignes

Ce collectif « Les Ardéchois », n’ayant pas, hormis cette ritournelle fédératrice, de répertoire en commun, c’est en solo, en duo, en trio… que certains d’entre eux se sont présentés sur la scène de Clavière pour distiller leurs chansons. Forts de qualités d’interprétation, d’écriture et de composition indéniables, ils ont mis en avant des univers attachants, tendres, humoristiques, piquants... On a pu ainsi applaudir outre Emilien Buffa, Xavier Pesme alias Têtard Ville (et sa si jolie bulle de savon), Vince Terranova (qui a besoin de vous, pour l'aider, c'est ici), Fred Charrier (ronde blonde assumée, dont on garde longtemps en tête sa dame au chignon cherchant sa pitance dans les poubelles), Didier Ottin et Corinne Gomez (et leurs irrésitibles opus extraits de Amours et Galéjades), Gérard Testi, ses percussions et son indispensable flûte, sans oublier le charmant pianiste de poche Angel Salazar.

Un bonus surprise

En bonus, le public a été séduit par Josette Todorovitch-Milgram interprétant en duo avec Emilien Buffa "Ça manquait de ciel", une chanson qu'elle a écrite à l'heure du confinement imposé, magnifiée par une musique d'Emilien. Et bien sûr, l'incontournable autre hymne à l'Ardèche, celui de Jean Ferrat, sorti en 1964, "La Montagne", au refrain repris en chœur, a comblé d'aises (et de nostalgie) bien des spectateurs.

La chanson de l'Ardèche en vidéo

Chanson "Ça manquait de ciel" par Emilien Buffa