samedi, 06 novembre 2021 07:55

Neurologie : l'hôpital de Saint-Agrève, le laboratoire d’innovation du Réseau Aloïs

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Le Réseau Mémoire Aloïs, fondée en 2004 par la neurologue Bénédicte Défontaines, a pour vocation de permettre à chaque individu touché par des troubles neurologique et cognitifs d’accéder à des consultations et des examens neuropsychologiques en ville dans des délais très courts, favorisant un diagnostic précoce et une prise en charge médicale et thérapeutique adaptée.

Sur le plan financier, l’association mobilise des fonds privés et publics dans le but de rendre les examens contributifs au diagnostic accessibles pour tous, avec des tarifs adaptés aux revenus de chacun.

Sur le plan géographique, l’association a développé des réseaux de professionnels de santé dans plusieurs régions de France, ainsi qu’un premier dispositif de téléconsultation neuropsychologique pour favoriser l’accès aux bilans à distance. Ce dispositif a fait l’objet d’une validation scientifique.

Saint-Agrève, le laboratoire d’innovation du Réseau Aloïs

C’est en Ardèche que les innovations du Réseau Aloïs, tant sur le plan financier et géographique, ont pris un sens particulier. La région ardéchoise est grandement impactée par plusieurs problématiques : peu de médecins spécialistes, un territoire vallonné qui rend les déplacements contraignants et une population vieillissante.

En 2011, Bénédicte Défontaines ouvre une consultation neurologique dédiée à l’hôpital de Saint-Agrève pour les patients avec troubles cognitifs du Vivarais-Lignon ainsi que leurs aidants. Elle décide de mettre en place en 2014 la première téléconsultation neuropsychologique de France entre Paris et l’hôpital de Saint-Agrève et adapte le parcours ambulatoire du Réseau Aloïs aux spécificités du territoire ardéchois. Par ailleurs, les médecins du Plateau peuvent bénéficier de formations proposées par le Réseau Aloïs afin de se former à la détection précoce des troubles cognitifs chez leurs patients.

60 % de patients d'Ardèche, 36 % de Haute-Loire

Outre une meilleure qualité de soins, ce modèle innovant évite des hospitalisations coûteuses et des frais de transport, il retarde l'entrée dans la dépendance des personnes malades et préserve la santé des aidants répondant ainsi à une urgence sociale et à un enjeu de santé publique.

Depuis 2014, plus de 1000 de patients ont été reçus à l’hôpital de Saint-Agrève pour plainte cognitive, près de 200 en 2020, dans un contexte de sursaturation hospitalière liée au Covid. 60% d’entre eux viennent d’Ardèche et 36% de Haute-Loire. Leur moyenne d’âge est de 76 ans. Pour plus de 49 % d'entre eux, une maladie d'Alzheimer, pour la plupart à un stade léger, a pu être diagnostiquée (sur 1102 patients depuis 2014).

Comment se passe la téléconsultation ?

Le patient est orienté par son médecin généraliste ou spécialiste vers un examen neuropsychologique, qu’il effectue à l’hôpital de Moze à Saint-Agrève en téléconsultation, accompagné d’une assistante qui l’aide à se familiariser avec le matériel de téléconsultation (écran, caméra, matériel à manipuler).

De l’autre côté de l'écran et situé à Paris, Richard Gnassounou, neuropsychologue référent et concepteur du système d’évaluation, procède à la réalisation d’un examen neuropsychologique.

À la suite de l’évaluation, le dossier du patient est discuté en réunion pluridisciplinaire, puis le compte rendu de l’examen est envoyé au médecin prescripteur, assorti de recommandations spécifiques pour les médecins généralistes.

Depuis son initiation, la téléconsultation mémoire a montré un certain succès, notamment par la croissance du nombre de patients concernés, un coût de parcours de soins divisé par deux et un diagnostic réalisé à un stade plus précoce aujourd’hui qu’en 2014.

Dernière modification le samedi, 06 novembre 2021 09:40

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