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Créée en 2012, l'association des maires ruraux de Haute-Loire compte une soixantaine de communes adhérentes. Pierre Gentes, son président et maire de Laussonne, encourage ses collègues à se défendre.

"Ne vous résignez pas"

Dans un mail envoyé à tous les maires de Haute-Loire, Pierre Gentes, président des maires ruraux de Haute-Loire, appelle ses collègues à "ne pas se résigner". "Des maires s'inquiètent face à la perte des compétences et de fiscalité avec les fusions d'intercommunalités. Ce sont pourtant les maires qui construiront la ruralité de demain. Il ne faut pas subir mais agir et se battre. On est dans une société qui centralise le pouvoir. Les lois sur l'urbanisme favorisent les constructions en ville. Si on fait du monde rural un désert, on va le payer collectivement très cher. L'intercommunalité, il y a 20 ans, était un outil, on était plus fort à plusieurs. Mais aujourd'hui, c'es devenu un lieu de pouvoir."

Faut-il fusionner des communes ?

"Derrière la commune, il y a la notion de proximité", estime Pierre Gentes. "On n'est pas contre le regroupement de communes. Mais ce type de décision ne doit pas être contraint, elle ne doit pas venir d'en haut. Mais aujourd'hui, la commune est clairement menacée."

L'école comme maillage des territoires ruraux

"Najat Vallaud Belkacem (ministre de l'Education national) veut cantonnaliser l'école primaire. On s'y oppose. On a d'ailleurs refusé de signer la convention de ruralité en Haute-Loire qui prévoyait la mort des écoles de moins de trois classes."

Urbanisme

"La loi Duflot date de 2014 et évoque le PLU intercommunal pour le 27 mars 2017. Une clause de sauvegarde existe. Les conseils municipaux peuvent s'y opposer en votant une délibération entre le 26 décembre 2016 et le 26 mars 2017. Sur le territoire communautaire, on a besoin de 25 % des communes représentant 20 % de la population pour s'y opposer. Or, la compétence urbanisme est un élément stratégique pour une commune. C'est le dernier levier pour développer une commune."

Télécoms

"La situation est désastreuse en Haute-Loire", affirme Pierre Gentes qui connaît bien le sujet. "Il n'est pas rare de voir un câble dans un fossé pendant six mois. On subit un manque de couverture et parfois une saturation du réseau. Ma réponse est d'amener la fibre jusqu'aux pylônes pour installer la 4G facilement et servir beaucoup de clients. Mais la société est trop tendre vis-à-vis des opérateurs."

Des maires, des élus ruraux et des acteurs du territoire ont planché sur différentes domaines afin de solliciter les candidats à l'élection présidentielle 2017.

Les maires ruraux se préparent à la prochaine élection présidentielle. Pour se faire entendre et solliciter les candidats sur des sujets concrets, des groupes de travail ont déjà étudié la question. "Nous voulons promouvoir l'idée que la ruralité est indispensable à l'équilibre de la nation et de son territoire. L'avenir du monde rural passe par des villages vivants, donc habités. Cela ne sera pas possible sans un minimum de services avec une proximité acceptable", estime Pierre Gentes, maire de Laussonne et président de l'Association des maires ruraux de Haute-Loire.

Le numérique

Les maires ruraux pointent du doigt les dysfonctionnements dans les campagnes altiligériennes et espèrent être entendus. Dans le déploiement du numérique, ils estiment que le fonctionnement actuel est bancal avec un "réseau téléphonique totalement inacceptable pour une population rurale exaspérée".

Le tourisme

Dans le tourisme, les maires ruraux veulent connaître la position des candidats pour les moyens financiers disponibles pour "permettre le fonctionnement de nos petites structures rurales. Les communes rurales possèdent diverses structures culturelles dont l’œuvre première est la sauvegarde et la valorisation des patrimoines (matériels et immatériels) qu’elles conservent sur leur territoire. Ces patrimoines sont autant de richesses entretenues et transmises grâce à des initiatives associatives, privées et communales".

L'école

Autre sujet primordial pour les villages : l'avenir de l'école primaire. Les élus des territoires ruraux souhaitent "construire un réseau maillé pour rendre accessible l'école avec une distance acceptable".

Le développement économique

Le développement économique local sera aussi abordé avec les candidats à la présidentielle. Cela concerne autant l'industrie, l'agriculture, le commerce, et les services. "Il y a lieu d’affirmer que les territoires ruraux et urbains ne s’opposent pas, mais sont complémentaires, l’un a besoin de l’autre pour survivre. Des zones rurales vivantes sont la condition sine qua non pour la vie de notre société".

"Pour les trois composantes de l’activité économique que sont l'artisanat/commerce, l'agriculture et l'industrie, le système pourrait s’appuyer sur un zonage proche du dispositif ZRR ou autre qui intégrerait des mesures spécifiques d’allégement de charges, d'allégement de normes, d’aide au mobilier d’entreprise tel que pouvaient l’être les usines relais."

Revitaliser les bourgs-centre et les villages

Cela peut passer par la rénovation de l'habitat de bourg, la dynamisation du commerce local, la mise en valeur de l'environnement paysager local et du patrimoine.

Les maires ruraux souhaitent la modification des règles d'urbanisme pour encourager la rénovation de l'habitat rural.

Les services de santé de proximité

L'installation de professionnels de santé à la campagne fait déjà partie des problématiques actuelles. Alors que certains villages gagnent de la population, ils voient leur offre de santé se dégrader. Les maires ruraux comptent bien poser la question.