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Plus nombreux, plus jeune, et toujours aussi enthousiaste, entre Ardèche et Haute-Loire, le public des Lectures sous l’arbre a plébiscité le riche programme de cette vingt-sixième édition.

Combien de temps encore s’en tiendra-t-on à ce préjugé qui veut que la poésie fasse fuir ? Voyez plutôt comment, aux Lectures sous l’arbre, servies sur un plateau, du Chambon-sur-Lignon à Devesset, de Saint-Agrève à Cheyne et à L’Arbre vagabond, elle attire chaque année des milliers d’amateurs et d’estivants curieux. Ce fut encore le cas cette année pour la vingt-sixième édition d’un festival atypique où les lectures sous le ciel alternent avec des spectacles rares (Denis Lavant, magnifique !), où de tablées en promenades, artistes, poètes et public se côtoient et se parlent…

Humanisme et résistance

Beaucoup de riches heures cet été, où le Chili était à l’honneur, comme aussi la question des relations entre poésie et politique pour prouver que les poètes sont plus solidaires que solitaires.

La verve d’Edwy Plenel (et le partenariat avec Mediapart) a marqué cette édition du sceau de l’engagement humaniste et de cet esprit de résistance qu’a illustré par ailleurs la brillante conférence d’Elisabeth Roudinesco à propos de Georges Canguilhem.

Si le succès de la table et des vins de L’Arbre vagabond ne surprend plus, on a remarqué que la faim des livres n’est pas moindre : jamais il ne s’est vendu autant de livres à la librairie, ceux du fonds Cheyne, ceux des auteurs chiliens et ceux des éditions du Seuil particulièrement, invités d’honneur des Lectures en la personne de leur PDG, Olivier Bétourné.

Une fréquentation à la hausse

Remarquable également l’augmentation de la fréquentation (+ 5%) et le fait réjouissant d’une plus grande présence de jeunes dans le public. Un rajeunissement qui se manifeste aussi par la place faite aux nouvelles générations parmi les auteurs invités : Loïc Demey, Maxime Fleury, Mélanie Leblanc, Martin Wable par exemple. On a aimé par ailleurs la présence simple, aussi enthousiaste que chaleureuse de Marie-Hélène Lafon, récente Goncourt de la nouvelle, et de Frédéric Pierrot (fameux partenaire d’Omar Sy au cinéma dans Chocolat) qui animait le stage de Lecture à voix haute.

Le meilleur, le plus neuf ou le plus inattendu, se sont mariés lors de ces Lectures sous l’arbre qui font entendre au cœur du paysage culturel de la région Auvergne-Rhônes-Alpes, le beau diapason de l’art en partage.

Les Lectures sous l'arbre, 26e du nom, se sont refermées ce dimanche à l'Arbre vagabond, au Chambon-sur-Lignon, confirmant l'engouement du public.

Depuis quelques années, la manifestation qui célèbre la poésie et la littérature entre Ardèche et Haute-Loire, en profite pour donner un coup de projecteur sur une maison d'édition.

Après Actes Sud l'an passé, représenté par sa patronne Françoise Nyssen (devenue depuis ministre de la Culture d'Emmanuel Macron), les éditions du Seuil était à l'honneur. Samedi, aux Bretchs, Olivier Bétourné, président directeur général, a présenté la maison, son histoire et ses choix.

« Publier des ouvrages qui permettent de comprendre notre temps et d’imaginer ce que le monde doit devenir » : l’ambition des fondateurs du Seuil est demeurée intacte depuis bientôt un siècle. Fort de ces convictions, Le Seuil se tient au premier rang des maisons généralistes, présent dans tous les domaines éditoriaux : littératures française et étrangère, thrillers et policiers, sciences humaines, documents, spiritualité, sciences, jeunesse et beaux-livres.

Créé en 1935, sous le double signe de l’engagement intellectuel et du catholicisme social, Le Seuil connaît son véritable essor à partir de 1945. Dès lors, Jean Bardet et Paul Flamand, les fondateurs, façonnent un catalogue ouvert à tous les secteurs de la création et du savoir. En 1979, Michel Chodkiewicz fait fructifier l’héritage des fondateurs et, à partir de 1989, Claude Cherki mène une politique de développement éditorial et commercial.

Après le rachat de la maison par le Groupe La Martinière en 2004, Denis Jeambar, en octobre 2006, en prend les rênes. Olivier Bétourné, l’actuel président, lui succède en janvier 2010. Il est membre de la Ligue des droits de l’homme, de la Société des amis de Victor Hugo, de la Société des études robespierristes, de l’Association pour la diffusion de l’Art en action.

Le festival Les Lectures sous l'arbre se poursuit samedi et se termine dimanche au Chambon-sur-Lignon et Saint-Agrève.

Samedi matin, pour la troisième fois de la semaine, le festival débutait la journée autour d'un petit-déjeuner partagé avec un auteur, en l'occurence Mélanie Leblanc. Après Maxime Fleury et Martin Wable, les lecteurs se sont retrouvés à la même table que Mélanie Leblanc au bar-PMU Les Mélèzes, auteur entre autres de "Des Falaises" et "Presque Je Vole".

Vous pouvez encore profiter d'un dernier petit-déjeuner partagé aux Mélèzes, dimanche, à 9 heures, avec Dominique Sorrente, auteur d'une vingtaine de livres dont sept parus chez Cheyne Editeur.

Des propositions

Samedi 19 août

A 15 heures, à l'Arbre vagabond, une heure avec Marie-Hélène Lafon autour des lectures de "Traversée", "Josep", "Chantiers" et "Histoires".

A 15 heures, à l'Arbre vagabond, "Comprendre et refaire le monde", lu par Camille Buès. 6,50 euros.

A 16 h 30, à l'Arbre vagabond, une heure avec Óscar Hahn, poète chilien, et sa traductrice Josiane Gourinchas. Autour de "Peine de vie et autres poèmes". Lectures bilingues, échanges.

A 21 heures, à la salle des arts de Saint-Agrève, lectures de poèmes de Pablo Neruda par André Marcon et lectures en espagnol par la comédienne franco-chilienne, Nicole Mersey. 24 euros.

Dimanche 20 août à l’Arbre vagabond

À 10 heures "Les Matins de la création", une conférence d’Elisabeth Roudinesco, historienne et psychanaliste sur Georges Canguilhem, médecin, philosophe et résistant.

Départ à 11 h 30 "Les Traversières" : entre Haute-Loire et Ardèche, balade en liberté (1 heure environ) avec les écrivains, les artistes et l’équipe des Lectures. Retour à 13 heures.

A 15 heures, "Une heure avec Jean-Pierre Siméon", pour la lecture de "Politique de la beauté".

Des repas (16 euros) à L'Arbre vagabond

L'Arbre vagabond, la librairie-bar à vins, à "Cheyne" au Chambon-sur-Lignon, propose, midi et soir, des repas sur place, sans réservation, pour 16 € (menu unique : entrée, plat, dessert, hors boisson). Une occasion de partager un moment avec les auteurs, les artistes invités, l'équipe des Lectures et de savourer une cuisine qui magnifie en toute simplicité les produits du terroir de saison.

Réservations : 04 75 30 65 06

Contact : lectures-sous-larbre@orange.fr

Jeudi à Devesset, une foule compacte accompagnait la deuxième prestation de la star de cette 26e édition des Lectures sous l'arbre, le journaliste Edwy Plenel.

La chaleureuse salle du lac de Devesset recevait, en deuxième partie de soirée, un "libre parcours sur la nuit" donné par Edwy Plenel. Le séduisant président de Mediapart, moustaches et boucles poivre et sel, regard malicieux, n'avait pas vraiment besoin de faire grand chose pour s'attacher les faveurs du public. Il lui était tout acquis, toutes générations confondues.

Comme la veille, mercredi, à la salle des Arts de Saint-Agrève (lire l'article) l'assistance est ressortie enthousiaste face à une personnalité brillante, à la culture qui paraît infinie, prompte à faire partager ses combats, ses colères, ses espoirs, ses convictions. Edwy Plenel prenait soin de relier ses propos sur l'histoire, l'accueil indispensable des pourchassés, les droits de l'homme..., chaque fois que possible, aux spécificités du plateau Vivarais-Lignon, au sauvetage des juifs et autres réfugiés, au protestantisme, au Lieu de mémoire...

A l'heure des dédicaces, Edwy Plenel, abordable, prenait le temps de l'échange. Et chacun espérait le revoir l'an prochain pour de nouvelles aventures entre Ardèche et Haute-Loire.

Les Lectures sous l'arbre vont leur petit bonhomme de chemin jusqu'au dimanche 20 août entre Le Chambon-sur-Lignon, Devesset et Saint-Agrève. Vous piocherez sans nul doute dans le programme ( ici ) des rendez-vous qui vous conviendront.

Des propositions

Signalons toutefois quelques propositions gratuites qui nous paraissent sympathiques.

Samedi 19 août

A 9 heures, aux Mélèzes, le bar PMU du Chambon-sur-Lignon, petit-déjeuner avec l'auteur Mélanie Leblanc ("Des falaises", "Presque je vole"), consommation libre.

A 10 heures aux Bretchs, au Chambon-sur-Lignon, "L’éditeur invité : Le Seuil." Rencontre avec Olivier Bétourné, président directeur général des éditions du Seuil.

A 16 h 30, à l'Arbre vagabond, une heure avec Óscar Hahn, poète chilien, et sa traductrice Josiane Gourinchas. Autour de "Peine de vie et autres poèmes". Lectures bilingues, échanges.

Dimanche 20 août à l’Arbre vagabond

À 10 heures "Les Matins de la création", une conférence d’Elisabeth Roudinesco, historienne et psychanaliste sur Georges Canguilhem, médecin, philosophe et résistant.

Départ à 11 h 30 "Les Traversières" : entre Haute-Loire et Ardèche, balade en liberté (1 heure environ) avec les écrivains, les artistes et l’équipe des Lectures. Retour à 13 heures.

A 15 heures, "Une heure avec Jean-Pierre Siméon", pour la lecture de "Politique de la beauté".

Des repas (16 euros) à L'Arbre vagabond

L'Arbre vagabond, la librairie-bar à vins, à "Cheyne" au Chambon-sur-Lignon, propose, midi et soir, des repas sur place, sans réservation, pour 16 € (menu unique : entrée, plat, dessert, hors boisson). Une occasion de partager un moment avec les auteurs, les artistes invités, l'équipe des Lectures et de savourer une cuisine qui magnifie en toute simplicité les produits du terroir de saison.

Réservations : 04 75 30 65 06

Contact : lectures-sous-larbre@orange.fr

Mercredi soir, la salle des arts de Saint-Agrève était comble pour écouter deux brillants passeurs d'idées et d'émotions. Le journaliste Edwy Plenel et le comédien Denis Lavant invitaient au réveil des consciences autour des textes "Matin brun" de Franck Pavloff et "Traverser l'autoroute" de Maxime Fleury.

Mercredi soir, la salle des arts de Saint-Agrève était pleine comme un oeuf pour "Aux livres, citoyens !", une proposition originale insérée dans la programmation des Lectures sous l'arbre, 26e édition. Le duo Denis Lavant, Edwy Plenel, de confiance, avait été plébiscité par le public.

Certains sont malheureusement restés à la porte, n'ayant pas pas pris soin de réserver leur place. Une spectatrice de dernière minute, de Saint-Agrève, a eu la chance de pouvoir se glisser dans la salle. Elle doit son ticket d'entrée... à l'amour ! En effet, un couple a renoncé à la soirée car il ne restait pas deux places côte à côte.

Edwy Plenel brillant en diable

Le journaliste Edwy Plenel brillant, prolixe, a ouvert le bal, convoquant au fil de ses interventions des auteurs, Albert Cohen, Charles Péguy, Patrick Chamoiseau et Edouard Glissant... Surtout, il a fait du Plenel, captant illico l'attention, maniant les arguments avec aisance, un sens avéré de la formule, de l'envolée qui enthousiasme, bref, séduisant son monde autant par la manière que par le fond.

"Matin brun" et "Traverser l'autoroute"

Le comédien Denis Lavant a donné deux textes. Le premier, connu et attendu, est un best-seller de Cheyne éditeur (2 millions d'exemplaies), "Matin brun" de l'auteur nîmois Franck Pavloff. Et bien, imaginez-vous que Denis Lavant est arrivé à renouveler l'intérêt pour ce recueil percutant !

Pour le second, l'ouvrage de Maxime Fleury "Traverser l'autoroute" paru au printemps chez Cheyne, la découverte était totale pour la majorité des spectateurs. Et le plaisir le sera tout autant.

Denis Lavant épatant

Denis Lavant, impérial, a restitué toute la saveur, le charme, l'émotion de cette courte fable qui narre comment un enfant vit dans un campement, séparé de son père par l'autoroute, et déploie des stratagèmes pour le rejoindre.

L'auteur Maxime Fleury, présent dans la salle, une fois l'émotion passée, était sur un petit nuage. On souhaite à son excellent recueil qui permet de parler des exclus, des déracinés, de traverser, à l'image de "Matin brun", largement les frontières et d'en abattre certaines...

Et après...

Edwy Plenel en appelle avec constance à un réveil des consciences et on ressort confiant après l'avoir entendu. On regrettera cependant que l'efficace plaidoyer n'ait, in fine, vraisemblablement touché que des esprits déjà convaincus. Car c'est bien la limite de l'exercice. L'assistance était acquise d'avance à l'idée que l'ouverture à l'autre constitue une exigence absolue pour aller de l'avant. Comment toucher tous les autres, ceux qui sont nourris de peur, de haine, rejettent a priori le différent, l'étranger, le migrant ?

SOS Méditerranée a besoin de vous

L'occasion pour le président de Médiapart de donner un coup de projecteur sur les actions de SOS Méditerranée. Cette association civile de sauvetage en haute mer a été créée en 2015 dans un élan de la société civile européenne mobilisée face à l’urgence humanitaire en Méditerranée. Pour en savoir plus sur SOS Méditerranée, cliquez ici.

Jusqu'à dimanche

Les Lectures sous l'arbre cheminent jusqu'à dimanche entre Ardèche et Haute-Loire avec des dizaines de rendez-vous, dont beaucoup sont gratuits. Signalons ce soir, à 22 heures, une autre occasion de rencontrer Edwy Plenel, au lac de Devesset, pour un libre parcours sur le thème de la nuit (9 euros).

Tout le programme ici

Des repas (16 euros) à L'Arbre vagabond

Se nourrir l'esprit et faire le plein d'émotions, c'est bien, mais rassasier son corps, c'est également indispensable. Aussi, L'Arbre vagabond, la librairie-bar à vins nichée à "Cheyne" au Chambon-sur-Lignon, propose tout au long de la semaine, midi et soir, des repas sur place, sans réservation, pour 16 € (menu unique : entrée, plat, dessert, hors boisson). Une occasion de partager un moment avec les auteurs, les artistes invités, l'équipe des Lectures et de savourer une cuisine qui magnifie en toute simplicité les produits du terroir de saison.

Réservations : 04 75 30 65 06

Contact : lectures-sous-larbre@orange.fr

La 26e édition des Lectures sous l'arbre vient de s'ouvrir. Lundi matin, une balade-lecture était proposée autour des abeilles et du miel à Fay-sur-Lignon et sur le Mézenc.

Lundi, pour commencer, sous un soleil complice, une trentaine de personnes, guidées par Dominique Rouchouze d'Araules, sont parties du Chambon-sur-Lignon pour une journée de balade, jalonnée de lectures et pimentée de dégustations.

Délicieusement intitulée "Bzzz", cette promenade en car commençait par une halte à Fay-sur-Lignon, aux Larmes des abeilles. Mohinî Faure, apicultrice et premier Maître Hydromelier de Haute-Loire, proposait une visite commentée de ses chais avant une dégustation du nectar né du mariage unique de l'eau de source du village et de ses miels de montagne, riches en subtiles saveurs.

Entre-temps, la comédienne Nicole Parisel offrait en écho des textes de Descartes, Mario Rigoni Stern, Thomas Sanchez et Virgile, à l'ombre des érables avec le Lizieux et le suc de Champanhac à l'horizon.

Cette journée découverte autour des abeilles et du miel devait se poursuivre en partenariat avec "Les Ruchers du Mézenc", apiculteurs aux Estables.

Le programme de lundi

Outre la balade-lecture, la journée sera agrémentée de projections insérées dans le cycle consacré au cinéma chilien, débuté dimanche soir, qui se poursuit lundi à 17 h 30 au cinéma de Tence avec le film "Violeta" d'Andrés Wood. Le soir, à 21 heures, projection du film "No" de Pablo Larrain au cinéma du Chambon-sur-Lignon.

Une programmation spéciale jeune public

D'autres propositions émaillent cette semaine, des rencontres, des concerts et des temps musicaux entre les lectures, une exposition d'Anne Slacik... Les enfants ne sont pas oubliés avec une programmation est dédiée.

Ainsi, un stage de découverte de quatre après-midi pour les 8-12 ans sur le thème "Du manuscrit au livre illustré" est animé par Maxime Fleury, auteur, et Estelle Aguelon, illustratrice et typographe. Cet atelier d’écriture sera suivi de la réalisation d’un mini-livre illustré. Le stage se déroule du mardi 15 au vendredi 18 août de 14 h 30 à 17 h 30, chez Cheyne éditeur, à Devesset.

Nombre de places limité. Sur inscription. 50 €.

Des repas (16 euros) à L'Arbre vagabond

Se nourrir l'esprit et faire le plein d'émotions, c'est bien, mais rassasier son corps, c'est également indispensable. Aussi, L'Arbre vagabond, la librairie-bar à vins nichée à "Cheyne" au Chambon-sur-Lignon, propose tout au long de la semaine, midi et soir, des repas sur place, sans réservation, pour 16 € (menu unique : entrée, plat, dessert, hors boisson). Une occasion de partager un moment avec les auteurs, les artistes invités, l'équipe des Lectures et de savourer une cuisine qui magnifie en toute simplicité les produits du terroir de saison.

Réservations : 04 75 30 65 06

Contact : lectures-sous-larbre@orange.fr

Tout le programme ici

Edwy Plenel avait fait un tabac l'an passé à "Cheyne" au Chambon-sur-Lignon (lire l'article). Le journaliste, cofondateur et directeur du site d'infos Mediapart, revient cet été pour les Lectures sous l'arbre, le festival dédié à la poésie contemporaine porté par Cheyne éditeur à Devesset.

Cette 26e édition prend ses quartiers entre le 13 et le 20 août entre Ardèche et Haute-Loire .

Mercredi 16 août, salle des Arts à Saint-Agrève, à 21 heures, on l'appréciera dans "Aux livres, citoyens!". La lecture de Denis Lavant de "Matin brun" de Franck Pavloff et "Traverser l'autoroute" de Maxime Fleury sera ponctuée d'interventions d'Edwy Plenel.

Puis jeudi 17 août, à 22 heures, à la salle du lac à Devesset, on suivra un libre parcours d'Edwy Plenel sur le thème de la nuit.

Tout le programme des Lectures sous l'arbre 2017 ici.

Les Lectures sous l’arbre fêtaient cette année leurs 25 ans avec une programmation relevée avec notamment Edwy Plenel, Jean-Philippe Collard, Didier Sandre de la Comédie-Française, entre autres invités de choix.

Le public ne s’y est pas trompé. La fréquentation a connu une forte augmentation, comme le laissait imaginer les réservations déjà à la hausse. Cette édition anniversaire a enregistré plus de 5 000 entrées, soit 20% de spectateurs de plus que l’an passé. Et les ventes à la librairie se sont également envolées.

Malgré une météo passablement capricieuse, les différents lieux investis sur tout le Plateau Vivarais-Lignon et jusqu’au Puy-en-Velay ont semblé souvent à peine suffisants pour accueillir l’ensemble des spectateurs.

"Un grand millésime donc, et qui laisse augurer au mieux de la suite des Lectures sous l’arbre", soulignent les organisateurs.

Cette édition était soutenue par Mediapart, France Culture et Télérama. Eric Bultel, directeur des affaires culturelles de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes, est venu apprécier la manifestation dédiée à la poésie contemporaine qui chemine entre Ardèche et Haute-Loire.

La monumentale grange du domaine du lac de Devesset a servi de cadre, samedi soir, à la soirée marquant le 25e anniversaire des Lectures sous l'arbre, initialement prévue en plein air.

Les 250 spectateurs ont parcouru trois ouvrages phare des éditions Cheyne grâce aux comédiens Marie-Sophie Ferdane et Laurent Poitrenaux.

Dans une mise en scène de Jean-Pierre Jourdain, directeur artistique du Théâtre national populaire de Villeurbanne, le public a savouré, entre émotion, tendresse et cocasserie, des extraits de "Un jour sur cette terre" de Reiner Kunze, "Je te nous aime" d'Albane Gellé et "Je sais" d'Ito Naga.

Le quintette à cuivres Quintegr'al ponctuait la promenade de notes.

Au final, Jean-François Manier conviait l'assistance à trinquer à ce bel anniversaire signant la réussite d'une aventure a priori improbable, enraciner un festival de poésie contemporaine dans ce coin de campagne.

L'éditeur offrait à chacun un tiré à part d'extraits du livre à paraître de Jean-Pierre Siméon "Politique de la beauté".

Les Lectures sous l'arbre, entre Ardèche et Haute-Loire, s'achèvent ce dimanche soir. Plusieurs propositions jalonnent cette dernière journée. A retrouver ici

Image idyllique. Un ciel bleu, un pré en pente douce, deux-cent personnes sagement alignées sur des chaises, une cinquantaine assises ou allongées sur l'herbe.

Bienvenue à Cheyne, au Chambon-sur-Lignon en cette période délicieuse mais fragile où l'été, sur ce territoire perché, signe déjà sa finitude. Comme en témoignent les baies orangées parant les sorbiers des oiseleurs qui se sont immiscés entre frênes et sapins.

Un brillant passeur d'idées qui invite au sursaut

Devant la ligne d'arbres, sur une estrade, un homme brun à la moustache poivre et sel dont le visage incarne une autre idée de la presse, un journalisme vertueux et pourtant militant. Brillant, volubile, érudit, passionné, passeur d'idées infatigable, Edwy Plenel.

Le président et cofondateur de Mediapart, journal d'informations en ligne, payant, indépendant, qui a joué un rôle déterminant dans la révélation d'un certain nombre d'affaires ces dernières années, est l'invité de cette 25e édition des Lectures sous l'arbre

Ici, à L'Arbre vagabond, sur un territoire marqué par le sauvetage des réfugiés lors de la Seconde guerre, où sur le temple du Chambon une bannière invite aujourd'hui à l'accueil des migrants, Edwy Plenel donne une conférence autour de son livre "Dire nous : contre les peurs et les haines, nos causes communes", tout en rappelant ses précédents ouvrages, notamment "Dire non", qui était déjà un appel au sursaut.

S'échapper de la prison du présent

De cette conférence foisonnante, impossible à résumer, quelques bribes :

"Le bon journalisme doit s'échapper de la prison du présent."

"Nous sommes la première génération à avoir pris conscience que notre espèce est la plus dangereuse. L'homo faber est aussi capable de destructions systématiques."

"Submergés d'informations superficielles, comme des lapins éblouis dans les phares des voitures, nous sommes prisonniers de nos émotions. Nous devons inventer un nouveau rapport au temps, sortir de la prison du présent et être capables de convoquer le passé pour comprendre ce présent."

"Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles"

"Un vieux monde se meurt. Les jeunes générations devront frayer des voies nouvelles pour faire face à cette triple crise, économique, écologique, démocratique."

Cette citation de Max Frisch : "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles".

Ou encore cette invitation à la bonté pour accepter le monde, en référence à "La jolie rousse" de Guillaume Appolinaire, texte écrit en 1918. "Nous voulons explorer la bonté, contrée énorme où tout se tait."


Les Lectures sous l'arbre cheminent jusqu'à dimanche entre Ardèche et Haute-Loire, tout le programme ici.