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L'exposition de Mathieu Maurin est accrochée dans la grande salle au 1er étage du Château des évêques jusqu'à la fin du mois de septembre. L'univers très contemporain du jeune homme de 25 ans réveille le vénérable édifice de Monistrol-sur-Loire.

Mathieu Maurin est l'invité de l'association des Amis du château. Désormais installé à Saint-Etienne, le jeune homme a ses racines à Sainte-Sigolène où il a toujours baigné dans le dessin grâce à son père Marc, enseignant et plasticien bien connu sur le territoire.

Mathieu Maurin a réuni sous le titre fourre-tout de "Contraste" une ribambelle de créations qui puisent dans des univers graphiques et sémantiques diversifiés tant au plan des formes, couleurs, compositions ou thèmes.

Car l'artiste n'a surtout pas envie, pour l'heure, de se laisser emprisonner dans un corset. Même s'il avoue une prédilection pour le street art et la bombe. "Contrairement à ce que l'on imagine de prime abord, la bombe, ce n'est pas seulement le graff. On arrive à des résultats étonnants selon la méthode d'application choisie. Les effets peuvent être doux, aériens..."

Les techniques mixtes enrichissent volontiers sa palette. La bombe croise le stylo, la gouache, l'acrylique... "Toutes les expériences me tentent."

Outre les toiles, tableaux, dessins, collages accrochés, un vidéo-projecteur permet d'apprécier une autre facette du talent de Mathieu Maurin, les fresques murales. Ce touche-à-tout inspiré conçoit aussi des bijoux.

On peut retrouver l'univers attachant de cet artiste en devenir sur son site ici

Jusqu'au 31 août, le Château des évêques de Monistrol-sur-Loire accueille une exposition fouillée sur un phénomène original, essentiellement altiligérien, "les béates".

L'exposition met sur le devant de la scène ces "demoiselles de l'instruction" dont la mémoire rurale est encore très imprégnée et dont l'habitat, les "maisons d'assemblée", est caractéristique du patrimoine campagnard local.

Des photos des maisons d'assemblée

Cette exposition est une réalisation de la Société d'Histoire et des Amis du Château de Monistrol-sur-Loire. Elle peut s'apprécier de deux manières. Soit vous connaissez déjà l'histoire des béates et dans ce cas, vous y passerez un temps raisonnable, picorant de ci de là des infos, des images... Soit vous découvrez l'existence de cette institution, et dans ce cas, prévoyez un peu de temps devant vous car l'exposition est vraiment riche.

Elle se répartit dans trois espaces : l'escalier, la grande salle d'honneur à l'étage et la grosse tour.

Dans l'escalier, on aborde le sujet avec des photos de maisons d'assemblée, prises au hasard des randonnées de Corinne Pain dans le département. Dans la grande salle d'honneur, à l'étage, sont répertoriées plus spécifiquement celles de la communauté de communes : Beauzac, La Chapelle-d'Aurec, Monistrol, Saint-Pal-de-Mons, Sainte-Sigolène, Les Villettes. Certaines ont été saisies par Lucien Soyere. 

Des objets du quotidien des béates

Surtout, on découvre une multitude d'objets en lien avec le quotidien et les fonctions de ces femmes qui jouaient le rôle d'institutrice, de formatrice de dentellières et surtout d'animatrice de la vie religieuse catholique des hameaux.

On méditera, au passage, avec profit un extrait du discours de Jules Ferry en 1870, glissé dans une vitrine : "Les évêques le savent bien, celui qui tient la femme, celui là tient tout, d'abord parce qu'il tient l'enfant, ensuite parce qu'il tient le mari. Non point le mari jeune emporté par l'orage des passions, mais le mari fatigué ou déçu par la vie. C'est pour cela que l'Eglise veut retenir la femme, c'est aussi pour cela qu'il faut que la démocratie la lui enlève..."

Du lundi au samedi de 9 heures à midi et de 14 à 18 heures, le dimanche matin de 10 heures à midi

Pour en savoir plus sur les béates

Un travail phénoménal (1736 pages) de collectage de Soeur Anne-Elisabeth : "Les béates et les maisons d'assemblées dans le département de la Haute-Loire" aux éditions Créer.

Le livre de Georges Perru-Coudert "La Béate, fille du Velay" de 95 pages. L'auteur sera présent jeudi 8 septembre à 18 h 30 au Château des Evêques pour faire revivre ces béates, le temps d'une conférence suivie d'une séance de dédicaces.