Afficher les éléments par tag : clavas

Sur la commune de Riotord, blotti aux limites de la Haute-Loire, de la Loire et de l'Ardèche, dans la vallée encaissée de la Clavarine, sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle de Genève au Puy-en-Velay, le village de Clavas livre ses secrets sous la plume de Robert Bergeron.

Là, à plus de 1000 mètres d'altitude, le promeneur découvre les vestiges de l'ancienne abbaye de Notre-Dame de Clavas, dans un site champêtre propice à la promenade, particulièrement agréable à la belle saison.


Un ouvrage documenté

Aujourd'hui, grâce à un ouvrage documenté, vivant, fourmillant de détails (dont certains sont savoureux), d'un passionné du lieu, Robert Bergeron, vous pourrez le parcourir avec des repères en tête permettant de mieux saisir son agencement, y discerner ses évolutions, l'imaginer des siècles en arrière.


Inhospitalier et... attachant

"C'est ce site inhospitalier mais ô combien attachant que je vous invite à découvrir, depuis la fondation de l'abbaye de moniales cisterciennes jusqu'au départ des religieuses en 1764, depuis l'érection de la paroisse rurale de Clavas en 1826 jusqu'aux ultimes tentatives des Clavari pour préserver ce site chargé d'histoire."


Des fantômes en cornette

Et peut-être, qui sait, désormais, à Clavas, des fantômes viendront vous chuchoter à l'oreille ? Ces malheureuses moniales, à peine adolescentes, que leur condition de fille conduisait inéluctablement au couvent, sans que la foi y soit pour quelque chose. Et ces abbesses aux prénoms rares ou classiques Jaucerande, Alaisie, Phélise, Paule, Renaude, Claire, Jeanne, Gabrielle, Béatrice, Françoise, les Isabelle en ribambelle...


Une abbesse recéleuse de blé volé

Parmi celles-ci, voici une figure ambivalente, Anne de Montmorin, réputée pour sa charité, qui, pour prodiguer ses largesses en grains, se rendait complice des paysans voleurs de céréales, qui arrêtaient avec brutalité au Tracol les caravanes muletières. Et l'abbesse leur rachetait à moitié prix le blé dérobé pour le distribuer aux pauvres.


Les soubresauts de l'Histoire

A travers ce travail fouillé, au-delà de l'intérêt propre que l'on peut porter à ce village, l'ouvrage est intéressant car on y lit le poids de la noblesse asseyant son pouvoir aussi par la religion, la condition féminine d'alors, les préjugés du monde rural. Les soubresauts de l'Histoire s'y inscrivent naturellement, guerres de religion, Révolution, obligation scolaire, séparation de l'Eglise et de l'Etat, s'invitent au fil des pages.


Les querelles villageoises

Ne boudons pas notre plaisir à la lecture des querelles tenaces de clochers, les bisbilles entre les paroisses, les hameaux du voisinage, dont on croit comprendre qu'elles ne sont pas totalement oubliées dans certains esprits. Et nous ne résisterons pas à reprendre les lignes amères du dernier curé affecté à Clavas, Jean-Baptiste Bardel, en juillet 1955 : "J'ai hâte de vider les lieux et de couper les liens qui me rattachent à une paroisse où j'ai eu le tort de rester si longtemps. Je n'ai pas réuni la population. Je ne suis entré dans aucune maison." De ses paroissiens, il écrivait déjà en 1932 : "Ils sont enlisés dans leurs vieilles routines. Il est prudent de les y laisser croupir et dormir..."'

L'auteur

Professeur d'économie-gestion, à la retraite depuis 2008, Robert Bergeron a toujours gardé le contact avec Riotord, berceau de sa famille paternelle. Au cœur du bourg, Joseph son grand-père, était maréchal-ferrant et Maria, sa grand-mère, couturière. En 1976 il achète puis restaure une ancienne ferme au-dessus de Clavas, hameau de la commune. Membre des Amis de Riotord et des Clavari et amis, il va pendant plusieurs décennies rassembler les archives qui lui permettront de faire connaître l'histoire de ce modeste territoire si cher à son cœur.


Où se procurer le livre ?

Cet ouvrage de 180 pages est mis en vente au prix de 16,90 €.

Il peut être acheté auprès du bureau de tabac de Riotord ou du tabac presse de la gare à Dunières. Et sur Internet.

Publié dans Haut Pays du Velay