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Samedi soir, l'affiche originale de Bertrand Causse et du Quatuor Stanislas a fait mouche, à la Grange de Clavière à Saint-Agrève.

L'auditoire a tangué de plaisir, souri et ri à maintes reprises. Dans "Siffler n'est pas jouer", l'altiste, chef d'orchestre, chanteur, siffleur, Bertrand Causse fait feu de tout bois.

L'artiste multifacettes aux racines ardéchoises (sa maison familiale est à Boffres, un village entre Vernoux-en-Vivarais et Alboussière) avait à cœur de livrer cette prestation singulière pour le 25e anniversaire du Festival des arts qui s'apprête à tirer sa révérence.

Des parodies désopilantes

Bertrand Causse siffle de grands airs classiques (la Reine de la nuit de l'opéra de Mozart, Après un rêve de Gabriel Fauré...) mais interprète aussi des chansons de Philippe Georges, sans oublier de saisir prestement son violon à intervalles réguliers. Il offre des parodies désopilantes, en particulier lorsqu'il endosse la queue de pie du chef d'orchestre ou qu'il joue les rockers survoltés et jette sa chemise à ses groupies.

Ses complices musiciens font de même, s'affublant de perruques et offrant un spectacle décalé infiniment joyeux. Tous les cinq, ils participent à ouvrir le monde de la musique dite classique à un public élargi que les codes poussiéreux du genre rebutent.

Des toiles vendues au profit de la Fondation Perce-Neige

Le festival chemine jusqu'à dimanche prochain 29 juillet. Outre les concerts, il présente une exposition de Marie-Annick Jacquillat.

Accrochées à la Grange de Clavière, ses pimpantes toiles croquent une kyrielle de paysages, des arbres... d'ici et d'ailleurs. Ces peintures, collages, sont proposés à la vente, à partir de 500 euros. Les sommes collectées seront reversées à la Fondation Perce-Neige. Créée par le comédien Lino Ventura, elle accompagne les personnes en situation de handicaps mentaux.

Samedi, le Festival des Arts ouvre sa scène à un spectacle atypique de Bertrand Causse. L’altiste, familier du festival de Saint-Agrève, présente une nouvelle facette de ses talents. Il siffle !

Pour cet opus plein de fantaisie où Bertrand Causse siffle et chante, il est accompagné du quatuor à cordes Stanislas. Et c’est bien à un concert-spectacle totalement différent de ceux que l’on peut applaudir habituellement à la Grange de Clavière que le public est convié.

Pour le concert d’ouverture officielle de cette 25^e et dernière édition (après une mise en bouche virtuose et intimiste le 1er juillet à l'église du Pouzat avec Nemanja Radulovic et les Trilles du diable), Marie-Jeanne Sinz a demandé à Bertrand Causse de présenter « Siffler n’est pas jouer ».

Bertrand Causse est connu, notamment, comme altiste du groupe de Nemanja Radulovic Les Trilles du diable ou encore de l'orchestre de chambre Double Sens. Là, il incarne un curieux personnage de musicien siffleur-chanteur-altiste. Accompagné de ses complices du Quatuor Stanislas, il joue, chante, siffle... Bref, s'amuse et nous amuse, avec maestria et un plaisir communicatif.

Poésie et humour en prime

Il livre de grands airs classiques (celui de la Reine de la nuit de l'opéra de Mozart, Après un rêve de Gabriel Fauré...) mais aussi des chansons de Philippe Georges. Le tout est émaillé de poésie et d'humour.

Mais comment, lorsque l'on s'inscrit dans un cursus somme toute classique, que l'on joue sur les grandes scènes interrnationales, devient-on siffleur ?

Et bien, la réponse renvoie à un être cher à Bertrand Causse, Yves, son père, médecin de profession, qu'il vient de perdre. "Papa sifflait tout le temps, notamment tous les concertos de violon mais pas seulement. Il sifflait très bien. Du coup, je l'imitais." Plus tard, Bertrand Causse a sifflé in petto un air de "Carmen" de Bizet et a ravi le public, et surtout séduit alors une musicienne tout à fait disons... sérieuse. C'est là qu'il a été définitivement convaincu qu'il pouvait valablement ajouter cette corde à son arc et concevoir des concerts où le sifflet pimenterait l'aventure. Depuis, les spectacles s'enchaînent, en quintette, en trio et bientôt en duo avec un pianiste.

Ajoutez là-dessus la participation à des concours de siffleurs où Bertrand Causse s'est hissé sur le podium en devenant, le 5 mai, vice-champion du monde de sifflet à Tokyo, et vous serez définitivement certain que la proposition vaut le détour par Saint-Agrève samedi.

Pour vous faire une idée, une vidéo

Et une autre

Rendez-vous donc samedi 21 juillet à 21 heures pour ce concert d'ouverture étonnant "Siffler n'est pas jouer" de Bertrand Causse et le Quatuor Stanislas, qui bénéficie d'une mise en scène dynamique d'Henri de Vasselot.

N'oubliez pas, auparavant, à 11 heures, toujours à la Grange de Clavière à Saint-Agrève, le vernissage de l'exposition de Marie-Annick Jacquillat et le pique-nique en musique.

Le programme

SAMEDI 21 JUILLET

11 heures, vernissage et pique-nique en musique à la Grange de Clavière à Saint-Agrève

Apportez votre panier, le festival s'occupe du reste ! Gratuit

SAMEDI 21 JUILLET

21 heures, concert d’ouverture à la Grange de Clavière

Bertrand Causse et le Quatuor Stanislas

Siffler n’est pas jouer – spectacle musical

20 – 30€

DIMANCHE 22 JUILLET

17 heures à l'église du Pouzat

Clara Saussac, piano, joue Robert Schumann, Davidsbündlertänze Op. 6 Maurice Ravel, Le tombeau de Couperin

15 – 20€

MERCREDI 25 JUILLET

21 heures Trompette en balade à la Grange de Clavière

Romain Leleu, trompette, Julien Gernay, piano

20 – 30€

SAMEDI 28 JUILLET

21 heures Le grand récital à la Grange de Clavière

Katarina Jovanovic, mezzo-soprano, Dejan Sinadinović, pianiste, dans Duparc, Debussy, Hahn, Poulenc, Britten, Bolcom

20 – 30€

DIMANCHE 29 JUILLET

16 heures 25 ans déjà ! à la Grange de Clavière

Melvyn Tan, piano, dans Schubert : Sonate en la majeur D.664, Beethoven : Sonate en do dièse mineur op.27 no. 2 « au Claire de Lune », Beethoven : Sonate 32 en do mineur opus 111

20-30€

Pour réserver, voir le site du festival ici