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Vivaldi fort bien servi par la formation Il Delirio fantastico a bouclé joyeusement l'édition du festival porté par les communautés de communes de Val'Eyrieux et du Haut-Lignon mardi au Mazet-Saint-Voy.

Pour la première fois, ce n'est donc pas le temple mais bien le confortable Calibert qui accueillait le concert de clôture de Musiques en Vivarais-Lignon. La salle était comble, confirmant l'engouement des habitants du Plateau pour ce festival (hormis à Tence qui peine décidément à rallier le public sur des concerts de musique classique, même originaux et faciles d'accès à l'image de celui proposé autour de Mozart samedi soir).

Des spécialistes doués de la musique baroque

En piste, l'excellent ensemble spécialiste de la musique baroque et du jeu sur instruments anciens Il Delirio fantastico, sous la direction de Vincent Bernhardt. Les musiciens de cette formation lyonnaise sont issus des grands conservatoires de Lyon, Paris, Bâle et Fribourg. Le chef et claveciniste était entouré de la remarquable flûtiste Virginy Botty, de Florian Gazagne à la flûte et au basson, des violonistes Reynier Guerrero et Sayaka Shinoda, de l'altiste Aurélie Métivier, d'Etienne Floutier à la viole de gambe et de l'élégant Ulrik Gaston Larsen à la théorbe et la guitare.

Le programme proposé était particulièrement attractif. Au centre, on retrouvait cinq concerti parisiens de Vivaldi, complétés par trois concerti "da Camera".

Fantaisie et rigueur mêlées

En effet, après un premier enregistrement consacré aux "Concerti da Parigi" de Vivaldi (salué par un "Choc" de Classica) Vincent Bernhardt et son ensemble ont poursuivi leur exploration du corpus instrumental du Prêtre Roux en enregistrant des concerti da Camera. Leur interprétation pleine d’allant et de sensibilité rend un parfait hommage à l’écriture subtile de ces concertos. La musique de Vivaldi laisse place à une grande liberté de la part des interprètes, comme l'expliquait Vincent Bernhardt au milieu du concert. Une liberté dont s’emparent avec talent les excellents musiciens d’Il Delirio fantastico, dont la fantaisie ne cède rien à la rigueur.

Une conférence savante en prélude

En prélude savant à cet ultime concert de Musiques en Vivarais-Lignon, à 18 heures, salle sous la mairie, une conférence de la musicologue autrichienne Beatrix Darmstaedter, proposée en partenariat avec la Société d'Histoire de la Montagne, avait permis d'éclairer les auditeurs sur la collection des instruments de musique du Kunsthistorisches Museum de Vienne et la pratique d'exécution historique.

Vendredi soir, l'église de Saint-Agrève accueillait un concert remarquable de l'ensemble Il Delirio Fantastico programmé dans le cadre de Musiques en Vivarais-Lignon, un festival porté conjointement par les communautés de communes du Haut-Lignon et Val'Eyrieux.

Cet ensemble de sept musiciens donnait ici un programme vif et enlevé intitulé "Vivaldi et l’Allemagne". Emmené par le claveciniste Vincent Bernhardt, on appréciait Reynier Guerrero premier violon, Virginie Botty à la flute à bec, Jon Olaberria au hautbois baroque, Florian Gazagne au basson baroque, Etienne Floutier à la viole de gambe, Ulrik Gaston Larsen à la théorbe et la guitare,

Les concertos d'Antonio Vivaldi mis en valeur dans ce programme sont une invitation à plonger dans une période bien précise de l'existence du maestro.

En 1717, et pour trois ans, Vivaldi est au contact de l'aristocratie allemande (donc des goûts musicaux de cette aristocratie) car il est maître de chapelle à Mantoue au service du Philipp von Hessen-Darmstadt, comte des Marches et gouverneur de la ville.

Un programme étourdissant plaisant en diable

Dans ce programme étourdissant d'Il Delirio Fantastico (que l'on peut retrouver en CD), les concertos de Vivaldi sont associés à des oeuvres de deux compositeurs allemands contemporains de Vivaldi.

Le public a ainsi apprécié un Quatuor parisien de Telemann, compositeur dont on salue les impulsions novatrices et des sonates de Johann Friedrich Fasch. Ce compositeur, peu connu aujourd'hui, était capable de composer dans presque tous les genres de l'époque et on estime qu'il a fait le lien entre les styles baroque et classique.

La promenade à travers cette palette musicale (derrière laquelle se dessinait déjà l'Europe selon Vincent Bernhardt), entraînée par des musiciens joyeux et virtuoses, s'est révélée un vrai plaisir.

Le festival se poursuit jusqu'au 27 août entre Ardèche et Haute-Loire.

Les concerts à 21 heures

Jeudi 25 août

Eglise du Chambon-sur-Lignon Shigeko Hata et l’ensemble Magnifica.

Une communication musicale rare, aux couleurs chaleureuses et délicates entre le quintette à vents et la voix majestueuse de Shigeko Hata. La soprano japonaise a choisi avec l’ensemble Magnifica de très grands airs lyriques qui devraient ravir les auditeurs : Haendel mais aussi Gounod, Bizet, Puccini, Catalani, Mascagni...

Tarif 20 euros, réduit 12 euros

Samedi 27 août

Temple du Mazet-Saint-Voy Edgar Moreau et l’Orchestre d’Auvergne.

Le prodige du violoncelle jouera des concertos de Haydn, Mendelssohn, Beethoven...  Ce concert est réalisé avec le soutien du mécène Saint-Gobain.

Tarif 20 euros, réduit 12 euros

 "Les heures avec" à libre participation à 18 heures

Dimanche 21 août
Eglise du Mas de Tence L’Estudiantina, un ensemble rare de mandolines et guitares.

Lundi 22 août
Salle Jean-Boit d’Intres, le Duo Népenthes, familier du festival. Violoncelle et guitare pour un répertoire de musique classique espagnole : Granados, De Falla, Albeniz…

Mardi 23 août
Salle des Fêtes de Rochepaule, un récital d’accordéon par Roman Jbanov autour de la musique russe et européenne.

Mercredi 24 août
Eglise de Saint-André-en-Vivarais, Lo Barrut, la nouvelle polyphonie occitane.

Vendredi 26 août
Eglise de Chenereilles, le gracieux Duo Hermès, flûte traversière et harpe pour un répertoire de musique française.

Infos pratiques

Billetterie dans les offices de tourisme

• Le Chambon-sur-Lignon
04 71 59 71 56

• Tence
04 71 59 81 99

• Le Mazet Saint-Voy
04 71 65 07 32

• Saint-Agrève
04 75 30 15 06