mardi, 12 avril 2016 14:14

Yssingeaux : il dénonce des actes de pédophilie d'anciens religieux

Des actes de pédophilie dénoncés à Yssingeaux.|| Des actes de pédophilie dénoncés à Yssingeaux.|| Photo DR||
Un ancien élève du Sacré-Coeur d'Yssingeaux accuse deux religieux de lui avoir fait subir des actes de pédophilie. Les faits remontent à 1968.

Le témoignage a été rendu public par le journal web Mediapart qui a recueilli des témoignages de victimes d'actes pédophiles après les nouvelles révélations qui secouent l'Eglise catholique. L'une des confidences vise le collège du Sacré-Coeur à Yssingeaux. Il s'appelle Pierre et a aujourd'hui 59 ans. En 1968, il avait 12 ans et était interne dans l'établissement catholique d'Yssingeaux. On ne sait pas d'où est originaire cet ancien adolescent et s'il vit toujours en Haute-Loire.


Le père évoque l'attirance et la sexualité
Le témoignage est édifiant mais difficilement vérifiable. Les faits sont d'ailleurs prescrits depuis longtemps mais les révélations d'actes pédophiles à Lyon ont résonné comme un déclic pour Pierre qui a souhaité sortir de son silence. Pierre est issu d'une famille pratiquante et il découvre l'ambiance de l'internat dès la 6e où on vit en vase clos.

Pierre est en rapport avec le père F., son directeur de conscience chargé de veiller sur sa moralité. Il le rencontre chaque semaine pendant trente minutes. "C'est lui qui a évoqué en premier les questions d'attirance et de sexualité. Puis un jour, il m'a demandé de m'approcher de lui. Il m'a calé entre ses jambes, m'a caressé au travers de mon pantalon. Et ça s'est répété plusieurs fois. Ce n'est jamais allé au-delà", raconte Pierre, cité par Mediapart.


Tout nu pour un mal de gorge
Ces gestes le dérangent et Pierre décide d'en parler au père supérieur, le père B. qui étouffe l'affaire. Le temps passe. Un soir, Pierre se rend à l'infirmerie, pris d'un mal de gorge. Il va voir le père B., qui s'occupe des petits bobos et reçoit dans sa chambre où est rangée la boite à pharmacie. "Il m'a dit : "tu tousses, il va falloir que tu te déshabilles. Les glandes qu'on a dans la gorge correspondent à celles qu'on a au niveau du zizi. Il va falloir que je regarde." C'est à ce moment-là qu'il m'a tripoté." Il n'en parlera plus et tâchera de grandir, en évitant soigneusement les religieux jusqu'à la fin de sa scolarité.

Cette affaire, si elle peut se vérifier, jette forcément un froid. "Il est difficile de pouvoir s'exprimer. Je n'étais pas né en 1968 et je ne suis arrivé qu'il y a quatre ans. Je n'avais jamais entendu parler d'une quelconque histoire", indique Richard Barthélémy, le directeur de l'Ensemble scolaire catholique d'Yssingeaux. "Si ça arrivait aujourd'hui, nous ferions le maximum pour que la vérité soit faite. C'est bien triste et condamnable si cette histoire est vraie."


"Je n'ai jamais eu de doute sur les religieux qui s'occupaient de nous"
Jacques Boncompain, président de l'OGEC depuis 1998 et ancien élève du Sacré-Coeur de 1941 à 1949, n'était pas au courant de ces révélations, ni de leur existence. "Ça surprend toujours d'apprendre ça. Il faut vérifier. Je n'ai jamais eu de doute sur les religieux qui s'occupaient de nous."

Pour Mgr Luc Crépy, évêque du diocèse du Puy depuis un an, "nous ne pouvons que condamner ces actes. Quarante ans après les faits supposés, la victime est toujours marquée. Nous apportons tout notre soutien à cette personne et à toutes les autres. Je suis prêt à rencontrer cette personne et les autres. Il faut tout faire pour clarifier la vérité, nous faisons tout pour éviter ce type d'actes aujourd'hui. C'est un travail de prévention auprès de tous les éducateurs."
Dernière modification le jeudi, 14 avril 2016 10:35