jeudi, 14 avril 2016 22:34

La vitesse et l'alcool en ligne de mire des contrôles des gendarmes

Un gendarme a vérifié la vitesse sur la RN88 depuis le pont des Barrys à Yssingeaux.|L'alcoolémie a été vérifiée à Yssingeaux jeudi.|| Un gendarme a vérifié la vitesse sur la RN88 depuis le pont des Barrys à Yssingeaux.|L'alcoolémie a été vérifiée à Yssingeaux jeudi.|| Photo La Commère 43|Photo La Commère 43||
Douze gendarmes ont été mobilisés jeudi après-midi pour une opération de contrôles d'envergure sur la RN88 à Yssingeaux.

Un opérateur était positionné sur le pont qui enjambe la RN88 aux Barrys, près d'Yssingeaux. Quatre motards attendaient le signal dans le bas de la descente, près de la maison abandonnée. Ils se chargeaient en quelques centaines de mètres de rattraper les automobilistes en excès de vitesse. Ils les escortaient jusqu'à la première sortie où d'autres militaires prenaient le relais pour verbaliser les contrevenants. Et dans le même temps, au rond-point près du pôle agricole du Chausse, d'autres gendarmes arrêtaient les voitures pour faire souffler les conducteurs à l'éthylotest.

Les forces de l'ordre sont organisées et délibérément voyantes au bord des routes. Et cela devrait durer, tant les statistiques ne conviennent pas aux services de l'Etat. Cinq personnes sont mortes sur les routes de Haute-Loire depuis le 1er janvier. A titre de comparaison avec la même période en 2015, c'est un mort de plus. Par contre, il y a eu moins d'accidents corporels cette année (18 en 2016, 22 en 2015, soit -18 %) et de blessés (15 en 2016, 33 en 2015, soit 54%.


Le profil type de l'auteur d'accident mortel
En analysant les accidents mortels entre 2011 et 2015, il est possible de faire ressortir un profil type : il s'agit d'un homme (82 % des cas), plutôt jeune (43 % entre 18 et 34 ans), qui habite la Haute-Loire (78 % du département), circule sur une route départementale (61 %), hors agglomération (82 %). L'auteur de l'accident mortel (qui peut aussi être la victime dans sept cas sur dix)) circulait au volant d'un véhicule léger (79 %), lors d'un trajet de loisirs (69 %), plutôt en fin de semaine (54 %) et dans le créneau horaire 15-18 heures (24 %). Le conducteur possédait en outre un permis valide (89 %) avec les 12 points (55 %).

Pourquoi observe-t-on autant de contrôles routiers? "Parce que les résultats ne sont pas exceptionnels. On commence mal l'année", justifie Eric Maire, le préfet de la Haute-Loire. "Dans un cas sur deux, la vitesse est mal adaptée aux conditions de circulation. La 2e cause est l'alcool." D'où cette action médiatique de jeudi dont le bilan fait état de six vitesses excessives (entre 127 et 136 km/h) et une alcoolémie positive. "De plus en plus de conducteurs ne respectent pas les règles de base, comme la priorité. On voit régulièrement des personnes forcer le passage pour s'insérer sur la voie. La répression est aussi un outil de prévention. On ne va pas se satisfaire du nombre de morts", poursuit Eric Maire.


Le bilan des infractions au 1er trimestre 2016
Le colonel Jérôme Patoux, commandant du groupement de gendarmerie de Haute-Loire, a relevé deux cas typiques pour les deux premières infractions à la vitesse : "C'était un motard et un jeune conducteur."

Si "le bilan des infractions souligne le relâchement des comportements sur la route", la gendarmerie a admis avoir procédé à davantage de contrôles depuis le début de l'année. Ainsi, le nombre d'excès de vitesse est de 1061 en 2016 contre 774 sur la même période en 2015 (+ 37 %), 43 rétentions de permis (26 en 2015), 250 alcoolémies positives (186 en 2015), 85 rétentions de permis pour alcool (80 en 2015) et 64 conduites sous l'emprise de stupéfiants (53 en 2015).
Dernière modification le samedi, 16 avril 2016 19:58