Sur les murs de la brasserie Le Manago, jouxtant Intermarché à Monistrol-sur-Loire, des photographies accrochent le regard des convives. Sous le titre "Le cimetière des langoustiers", Jean-Claude Parayre a réuni des clichés saisis sur le port de Camaret, en Bretagne.
Des carcasses de bâteaux de pêche s'offrent sans pudeur au regard à marée basse. Percés et amarrés pour ne pas se faire la malle à marée haute, ces squelettes de bois dérisoires sont les témoins d'une économie qui s'est autoflinguée en dévastant les ressources marines le long des côtes de la Mauritanie.
A la grande époque, ces langoustiers bretons revenaient chargés à bloc . "Ils pouvaient ramener 12 tonnes, soit 30 000 langoustes. Les bateaux étaient conçus de manière à laisser circuler l'eau de mer pour conserver vivantes les langoustes. La calle constituait ainsi un vivier."
Aujourd'hui, ce cimetière à ciel ouvert parle mieux que bien des discours de cette surpêche morbide, désastre écologique qui a conduit à une casse sociale non moins désastreuse.
Jean-Claude Parayre témoigne de cette émotion à travers de belles images, requinquées par un traitement ad hoc. Travaillant en numérique, il a choisi de donner plus de force aux couleurs ternies par les embruns en les parant d'un ton pimpant dans l'esprit Kodachrome. C'est-à-dire en jouant d'un contraste important, de couleurs vives et saturées.
Cette exposition est visible jusqu'au 5 juillet, au Manago, zone des Moletons à Monistrol-sur-Loire. La brasserie est ouverte du lundi au samedi en journée.