jeudi, 07 avril 2016 18:10

Tribunal : six mois ferme pour une bagarre sur fond d'alcool au Chambon

Le jeune homme a été jugé ce jeudi au Puy.|| Le jeune homme a été jugé ce jeudi au Puy.|| Photo La Commère 43||
"C’est une histoire entre gens qui boivent un peu trop", résume André Frédéric Delay, le président du tribunal. Et qui se finit devant le tribunal donc, ce jeudi après-midi, en l'absence des deux victimes. On ne saurait finalement où commence l’histoire. Toujours est-il que les anciens copains de beuverie sont devenus ennemis. De menaces en altercations, d’insultes en intimidations, la tension est montée crescendo entre B.D., 20 ans, et deux anciens comparses de boisson, plus âgés que lui. Car le point commun entre les trois hommes est l’addiction à l’alcool.

Le 18 mars dernier, B. D. se rend chez Y. L. qui habite dans un immeuble de la rue Neuve au Chambon-sur-Lignon. Alcoolisé, il veut avoir des explications sur un témoignage qu’il a donné contre lui dans une affaire de menaces de mort que B. D. aurait proféré à l’encontre de E. B. Le matin même, B. D. a d'ailleurs été entendu à la gendarmerie de Tence suite à un dépôt de plainte.


3 jours et 40 jours d'ITT
Sur le palier du HLM, le ton monte, le voisin du dessus arrive, c’est justement celui qui a porté plainte pour avoir reçu des menaces de mort. Les trois hommes tombent dans les escaliers. Selon plusieurs témoignages, des coups auraient encore été donnés à terre par le jeune homme envers ses aînés. Une version qu’il réfute devant le tribunal correctionnel. Mais 3 jours et 40 jours d’ITT sont accordés dont un bras dans le plâtre pour celui qui souffre en plus d’une maladie du foie. Une circonstance aggravante considère le tribunal. « Il m’avait demandé d’aller chez lui. Il s’est jeté sur moi. C’est un coup monté. Ils m’ont agrippé les avant-bras alors que je voulais partir. En voulant me dégager, ils sont tombés dans les escaliers », se défend le prévenu qui encourait jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.


L'alcool au coeur des altercations
Dans sa plaidoirie, l’avocate de la défense, Me Anne-Sophie Clauzier, relève plusieurs incohérences dans les témoignages et des erreurs dans le dossier. Avant de plaider la relaxe, elle a rejeté la circonstance aggravante liée à la vulnérabilité de l’une des parties adverses. « Une cirrhose ne se voit pas sur la tête des gens. Avez-vous la certitude que mon client a commis des violences ? La réponse est non ? »

Pour le procureur, le témoignage du prévenu, qui est en détention provisoire depuis les faits, ne tient pas la route et demande une condamnation ferme, deux ans en l’occurrence. « La prison serait une sanction éducative. L’alcool est la source de tous ses problèmes. »


Condamné à six mois ferme
Le tribunal a reconnu le jeune homme coupable de violences volontaires mais n’a finalement pas retenu la vulnérabilité liée à la maladie du foie de l’une de ses victimes. L’ivresse manifeste est néanmoins retenue comme une circonstance aggravante. Il est condamné à 18 mois de prison, dont douze avec sursis et maintien en détention, obligation de soins, de suivre une formation ou avoir un travail et mise à l’épreuve pendant deux ans. Il devra indemniser les victimes et ne pas entrer en contact avec elles. Il a dix jours pour faire appel.
Dernière modification le vendredi, 08 avril 2016 00:08