jeudi, 15 décembre 2016 12:54

Les salariés de Celnat en grève : une première depuis 1979

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Les deux tiers des 65 salariés de Celnat à Saint-Germain-Laprade ont débrayé pendant deux heures jeudi pour interpeller la direction suite à un blocage des négociations salariales.

Celnat produit des produits bio et du bien-être. Les salariés veulent aussi en profiter. Alors, pour se faire entendre, 43 des 65 salariés ont observé deux heures d'interruption de leur activité jeudi entre 11 heures et 13 heures. Tous les services ont été concernés. Seuls les cadres, les responsables de services et les intérimaires n'ont pas pris par au mouvement.

Une entreprise en bonne santé

Rassemblés à l'entrée de l'usine, dans la zone industrielle de Saint-Germain-Laprade, les salariés ont ainsi voulu montrer le malaise qui existe au sein d'une entreprise en très bonne santé. "Le chiffre d'affaires devrait encore progresser de 4-5 % en 2016. Il avait déjà augmenté de 7 ou 8 % l'année dernière", annonce Jorge Fernandez, délégué syndical CGT au sein du fabricant et distributeur de produits diététiques à base de céréales issues de l'agriculture biologique.

Les salariés réclament 400 euros bruts de hausse annuelle

Les salariés et la direction sont arrivés à une situation de blocage lundi lors de la troisième rencontre prévue dans le cadre de la Négociation annuelle obligatoire. Les salariés réclament une hausse sur les salaires de 400 euros bruts annuels, la direction en propose 160 euros sur 13 mois, ainsi qu'une prime vacances de 30 euros supplémentaires (prévue dans la convention collective) et des hausses de 0 à 0,8 % sur les salaires "à la tête du client", estime Philippe Reynaud, délégué du personnel avec Philippe Crespy.

"On nous en demande de plus en plus et on manque de reconnaissance. La NAO est la goutte d'eau de trop. On veut montrer le malaise qui existe dans cette entreprise qui produit du bien-être. Ça passe aussi par le bien-être de ses salariés", affirme une salariée.

Une entreprise vendue en 2016 à un groupe espagnol

Les grévistes reprochent aussi l'embauche de cadres "à des salaires non justifiés". Si le responsable du site reste Philippe Celle, l'entreprise familiale a été revendue au début de l'année au groupe espagnol Ebro Woods et géré par sa filiale Panzani. Jérôme Celle est ainsi passé du statut de patron à la fonction de directeur général de Celnat à Saint-Germain-Laprade. "Depuis le lancement de la NAO il y a quatre ans, nous avions toujours pu trouver facilement un terrain d'entente. Mais cette année, pas moyen", regrette Jorge Fernandez, délégué syndical CGT.

Objectif : rouvrir les discussions

"Depuis la création de Celnat en 1979, il s'agit du premier mouvement social des salariés", met en exergue un communiqué de presse des salariés qui souhaitent que "la direction revienne à la table des négociations. Nous sommes déterminés pour que nos légitimes revendications soient entendues".

Jointe par nos soins, la direction a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas s'exprimer sur le conflit social.

Dernière modification le jeudi, 15 décembre 2016 13:42