lundi, 14 mars 2016 23:05

Mathilde Ebrard, l'ingénieure est devenue maîtresse d'école aux Vastres

Mathilde Ebrard s'occupe de 16 enfants, de la moyenne section au CM2.|| Mathilde Ebrard s'occupe de 16 enfants, de la moyenne section au CM2.|| Photo La Commère 43||
Depuis septembre, Mathilde Ebrard est la maîtresse de la classe unique des Vastres après avoir connu une première vie professionnelle en tant qu'ingénieure et manageuse dans les transports.

"Je compare l'école à une ruche. Pendant que les maternelles apprennent à tracer le chiffre 4, les CP aditionnent 1+1 et ainsi de suite jusqu'aux plus grands qui décortiquent les fractions. 
Je ne ressens jamais l'ennui. Tous les matins, je suis heureuse de les retrouver."
Depuis septembre, Mathilde Ebrard est la maîtresse de la classe unique des Vastres. Professeur titulaire des écoles, la jeune femme rayonne. Elle est à la tête d'une ruche de seize élèves. Elle énumère : 2 Moyenne section, 4 Grande section, 3 CP, 2 CE1, 2 CE2, 1 CM1 et 2 CM2. Pourtant, Mathilde Ebrard a un parcours atypique. Son cursus initial ne la prédestinait pas à devenir la maîtresse de la classe unique d'un petit village de Haute-Loire.

Envie de changer de métier et de région
Originaire des Hautes-Alpes, elle est diplômée de l'ECP (Ecole centrale de Paris) une école d'ingénieurs. Une fois son diplôme en poche, elle est embauchée chez Keolis, comme responsable d'exploitation, fait du management dans les transports, d'abord sur le réseau urbain de Narbonne, puis à Cannes. Un emploi interessant, mais très prenant. Et dans un environnement qui ne lui convenait pas totalement : "Cannes-Nice, c'est Paris au bord de la mer. J'avais envie de saisons plus tranchées, de froid en hiver, de douceur en été.  Je souhaitais donner davantage de place à ma vie personnelle."
Maxime, son compagnon, Parisien, cadre, se questionne lui aussi. Après des vacances en Auvergne, le couple se décide. Ils vont vivre à la campagne et changer de métiers. Mathilde passe le concours de professeur des écoles, choisit la région Auvergne pour cela et la Haute-Loire comme département d'affectation. Mathilde passera sa première année à l'école de Sanssac-l'Eglise, tout en suivant sa formation au Puy-en-Velay. "Cette année a été riche et m'a confirmée dans mon choix."

"J'ai prévu de rester"
Au moment de formuler un voeu pour un poste, Mathilde a choisi Les Vastres. "Avant d'arriver en Haute-Loire, je ne connaissais l'existence des classes uniques que par les films. Et je n'étais pas la seule. Durant notre formation, lorsqu'on a entendu parler de classe unique, on a ouvert de grands yeux!"
Aujourd'hui, Mathilde Ebrard ne regrette pas son choix et souhaite poursuivre l'aventure. "J'ai prévu de rester. Une classe unique, cela demande de la rigueur. Pourtant, j'ai le sentiment que dans une classe avec moins de niveaux, vous vous trouvez face à des enfants moins autonomes. Du coup, ils vous demandent plus d'énergie pour faire avancer la journée."

Les enfants s'entraident
"Une classe unique, ça coule mieux. Les enfants sont volontaires et enthousiastes. Ils ont plus de libertés tout en ayant en main leur progression établie jusqu'aux vacances de Pâques. Ils ont appris à collaborer. Mes CM avancent bien. Quand ils ont fini plus tôt, ils viennent en tuteurs des petits. Ils expliquent alors avec leurs mots d'enfants. Je capitalise sur ça. Parfois, je me mets en retrait quelques minutes. Je regarde comment les enfants interagissent. C'est une grande victoire."
Dernière modification le mardi, 15 mars 2016 09:13