vendredi, 19 mai 2017 15:20

Cette mystérieuse maladie qui décime les chevaux en Haute-Loire

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Plusieurs dizaines de chevaux sont morts ces derniers mois en Haute-Loire des suites d'une maladie foudroyante. On sait aujourd'hui que l'érable sycomore est à l'origine de ce fléau. Mais de nombreux mystères persistent.

Du jour au lendemain, votre cheval devient tout raide. En quelques jours, il décède. De nombreux éleveurs de Haute-Loire ont subi ce type de perte depuis plusieurs décennies, principalement dans l'Est de la Haute-Loire, du côté du Chambon-sur-Lignon, de Tence, d'Yssingeaux, des sucs. La zone s'étend chaque année et touche désormais aussi le Pilat, l'Ardèche.

La cause est connue depuis 2-3 ans

"Chez nous, la myopathie atypique est une vieille maladie", remarque Didier Eyraud, vétérinaire sur le Haut-Lignon. "Depuis 2-3 ans, on sait à quoi c'est dû." Une équipe de l'Université vétérinaire de Liège a planché sur la question. Les recherches ont abouti. Les chevaux sont victimes... de l'érable sycomore. Une essence d'arbre très fréquente dans la région.

En Europe, un cas sur quatre est en Haute-Loire

A l'automne, les chevaux tombent malades à cause des graines. Au printemps, ce sont les jeunes pousses qui s'attaquent à leur santé.

"Chez nous, c'est plus fort que n'importe où ailleurs", ajoute le vétérinaire, devenu spécialiste de la question. Depuis un an, entre 150 et 200 myopathies atypiques ont été déclarées dans toute l'Europe, dont 50 rien que dans l'Yssingelais. Pour la première fois depuis une semaine, aucun nouveau cas n'a été déclaré.

Un taux de mortalité entre 50 et 90 %

De nombreuses questions restent en suspens : Pourquoi l'érable est plus toxique chez nous qu'ailleurs ? Pourquoi la maladie ne s'attaque qu'aux chevaux ? Entre 10 et 15 % des équidés parviennent à être sauvés, c'est peu. "Cette année, on en a sauvé la moitié. On reste humble car on ne sait pas forcément pourquoi", reconnaît Didier Eyraud.

Au Mazet-Saint-Voy, Frédéric Ruel, éleveur de bovins et d'équins a perdu deux juments, il a réussi à en sauver un. "Chaque année, ça arrive même en faisant attention. On vit avec le risque. Mais personne ne bouge alors que nos chevaux meurent en souffrant. Je suis sûr qu'avec des bovins, ça bougerait plus vite."

Les conseils du vétérinaire

"Si je ne devais donner qu'un conseil, c'est de ne pas laisser les chevaux dans des praires à risques en novembre-décembre. Et ce n'est pas parce qu'il n'y a pas d'érable à proximité immédiate que le risque n'existe pas. Le vent transporte les graines. Il faut regarder au sol qu'il n'y en ait pas. On peut donner de la vitamine E et du selenium à un cheval en complément alimentaire, ça peut renforcer ses défenses."

Un colloque en Haute-Loire en 2017 ?

En lien avec le Syndicat des chevaux lourds, Didier Eyraud espère organiser un colloque sur la question d'ici l'automne en Haute-Loire. "On est la zone la plus fortement touchée. On a besoin que la recherche avance."

Dernière modification le mardi, 23 mai 2017 23:38

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