lundi, 06 mai 2024 15:07

Moule perlière et l'écrevisse à pattes blanches dans le Haut Allier : état des lieux

Crédit PANPA|Moule perlière Crédit|Ecrevisse à pattes blanches  Crédit SMAT|| Crédit PANPA|Moule perlière Crédit|Ecrevisse à pattes blanches Crédit SMAT|| ||||

Samedi 4 mai, une conférence illustrée portant sur deux espèces emblématiques des rivières vives et naturelles du Haut Allier, la moule perlière et l'écrevisse à pattes blanches, s'est tenue à la Maison des oiseaux et de la nature à Lavoûte-Chilhac.

Cette conférence était organisée sous l'impulsion du SMAT du Haut Allier dans le cadre du programme Natura 2000, programme issu de la mise en place de la direction Européenne dite « Habitats » (CEE 92/43), vise la conservation d'espèces rares et menacées à l'échelle européenne, notamment sur des sites désigné à cet effet, présentant des populations notables. C'est ainsi que ces deux espèces, la moule perlière et l'écrevisse à pattes blanches, en fort déclin dans le monde, mais aussi localement, depuis plusieurs décennies, font l'objet d'une attention particulière, pour assurer leur maintien et la préservation de leur habitat aquatique dont elles dépendent.


Marqueurs d'une bonne qualité de l'eau

"Marqueurs d'une bonne qualité de l'eau et d'écosystèmes, ces espèces nécessitent une vigilance constante quant au risque de dégradations qui peut durablement impacter les milieux aquatiques et la faune qui s'y développe. Notre territoire héberge des populations de ces deux espèces, importantes à l'échelle de la France, mais elles restent très sensibles et sont menacées de disparition à moyen terme."

Cette conférence menée par l'association PANPA Haut Allier avec l'appui de Laurent Bernard, coordinateur au SMAT du programme d'actions Natura, a présenté leurs biologies et les raisons qui ont amené à leur protection.


Décimée pour ses rares perles

Ainsi la moule perlière (Margaritifera margaritifera), qui a été récoltée à échelle industrielle depuis le Moyen-âge jusqu'au XIXe siècle dans toute l'Europe où elle se vivait, pour les rares perles qu'elles pouvaient contenir (1 sur de 2000 à 3000 moules) et pour nourrir le bétail (cochons et canards), a été décimée partout où elle étant présente jusqu'à son extinction partielle ou totale dans les cours d'eau où elle était si abondance avant.

Une eau de très bonne qualité et la présence de truitelles fario et de saumons sont indispensables au développement des jeunes moules qui vont de fixer sur leurs branchies pour coloniser de nouveaux cours d'eau.


La moule perlière modestement présente

Les études récentes sur le Haut Allier montrent que l'espèce est encore présente sur les rivières de la Virlanges, de la Seuges, de l'Ance, et du Pontajoux et de l'Allier en amont d'Alleyras, en populations relictuelles ou localement en petits « pavages » de quelques centaines à quelques milliers d'individus, cumulant près de 40 000 estimées sur 21 km.


L'écrevisse à pattes blanches exigeante

L'écrevisse à pattes blanches a de fortes exigences écologiques et recherche des rivières courantes, aux faciès naturelles et ombragés. Cette espèce qui s'étend à l'origine sur toute l'Europe, connait une forte concurrence des écrevisses venues d'Amériques du nord, telles que l'écrevisse dite « américaine » (de la cote NE), l'écrevisse signal, l'écrevisse de Louisiane ..., et d'Asie (l'écrevisse à pattes grêles) dont les premières furent introduites dans des élevages dès la fin du XIXieme siècle. Plus prolifiques et plus agressives que l'écrevisse locale, ces espèces ont introduit un pathogène mortel pour les l'Ecrevisses à pattes blanches, « l'aphanomycose » autre-ment appelé « peste de l'écrevisse ».


Ses ennemis : pollutions, seuils, prédations

Sur le Haut Allier, l'écrevisse à pattes blanches est encore présente dans nombre de petits affluents de rive droite de l'Allier en amont de Monistrol d'Allier, et en rive gauche sur les affluents de Saint Arcon à Monistrol, et sur l'Ance, la Seuge, la Besque. Comme la moule perlière, cette écrevisse subit les pollutions chimiques de l'eau, les seuils infranchissables, les prédations d'espèces exotiques tels le raton laveur et le ragondin.

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