Le séneçon semble avoir prospéré cette année en Haute-Loire. Cette plante, qui pousse en-dessous de 900 m d'altitude peut être toxique pour les chevaux et les vaches, qu'ils soient sur pied ou sec au milieu du foin.

Sa couleur jaune, voire dorée, inonde les prairies. Elle se confond facilement avec d'autres plantes comme le millepertuis ou l'achillée millefeuilles. On retrouve d'ailleurs deux variétés de séneçon : le séneçon du Cap et le Séneçon de Jacob. "Son ingestion cause la mort à partir de 15 kg en frais, c’est-à-dire à peine plus de 2 kg dans le foin, ce qui est vraiment très très peu, d’autant plus que l’intoxication se fait généralement de façon chronique sur plusieurs semaines…"indique une éleveuse, sensibilisée au problème. "Je vois un peu partout en Haute-Loire des chevaux dans des prés pleins de séneçon et des gens qui fauchent des prés pleins de séneçon pour en faire du foin."

Et si les chevaux et les vaches ne les consomment pas sur pied généralement, il peut arriver que les animaux se laissent tenter. Son goût amer repousse la plupart des chevaux et vaches, mais pas tous.

Séché, il reste toxique

Une fois sec, au milieu du foin, le séneçon perd son goût amer... mais pas sa toxicité, ce qui le rend plus dangereux. "Les symptômes (coliques, perte d’appétit, muqueuses jaunes) surviennent plusieurs mois après le début de l’ingestion, il n’est donc pas facile de faire le lien entre les deux. La mort survient quelques jours ou semaines après le début des symptômes", ajoute l'éleveuse.

Pas de séneçon au-dessus de 900 m

Sandrine Bailly, vétérinaire au Chambon-sur-Lignon, se dit peu concernée. "Cette plante pousse en-dessous de 900 m d'altitude. Les animaux savent faire le tri. Mais en période de disette, ils peuvent être tentés."

100 à 200 plantes sont toxiques en France. L'école vétérinaire de Toulouse a réalisé un atlas détaillé. On peut aussi s'appuyer sur des applications gratuites sur son smartphone pour repérer les plantes à partir d'une photo. C'est le cas de Pl@ntNet.