Pour les syndicats FDSEA et Jeunes Agriculteurs 43, le ministre de l'Agriculture ne tient pas ses engagements au sujet des indemnisations sécheresse retenues par le Comité National de Gestion des Risques en Agriculture.

Les décisions prises vendredi ne sont pas passées du côté des agriculteurs de Haute-Loire, concernés par la sécheresse et le manque de fourrage. Ils ne digèrent pas "le coup de rabot" imposé et souhaitent faire infléchir le ministre. Ce mercredi, une délégation a rencontré le préfet de Haute-Loire. Devant la préfecture, une cinquantaine d'éleveurs s'étaient rassemblés.

"Je pense qu'on avait fait un bilan cohérent sur les pertes. Le ministre, lui, fait une gestion comptable", estime Claude Font, le président du syndicat FDSEA 43.  "Le comité s'est basé uniquement sur des cartes satellites et non sur les bilans fourragers représentatifs de la réalité du terrain validés par les services du préfet."

De 14 à 18 % de baisse des taux de pertes

Au niveau départemental, une proposition concertée avec l'administration avait permis de délimiter trois zones : 70 % de pertes sur la vallée de la Loire et l'Allier, 45 % sur le Mézenc, la Haut-Lignon et une partie du Pays de Montfaucon. Et tout le reste du département à 60 %. Le ministère a abaissé à 55 %, 31 % et 42 %.

"Même avec des aides, cela ne compenserait pas tout. Sur mon GAEC, on a dû acheter pour 20 000 € de fourrages et signer un prêt", précise Claude Font.

L'effet est rapide. Face au manque de fourrage, des exploitations ont baissé le cheptel. "Une vache mange en moyenne 50 kg par jour. On a eu un automne clément, des bëtes sont encore dehors mais l'hiver va être compliqué. Et on a dû taper dans les réserves cet été à cause de la sécheresse."

La carte de zonage sécheresse proposée en Haute-Loire