La députée LR Isabelle Valentin a été l'une des trois rapporteures d'une mission flash sur les Ehpad, dont le rapport a été présenté mercredi en commission des afaires sociales de l'Assemblée nationale.
La publication du livre de Victor Castanet, Les Fossoyeurs, a mis en lumière des dysfonctionnements majeurs dans certains établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) du groupe privé Orpea. "Toutefois, les constats étaient connus. Le rapport de Mmes Iborra et Fiat avait notamment fait l’unanimité lors de sa présentation à la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale en 2018", indique Isabelle Valentin, députée de Haute-Loire.
Les rapporteures (Véronique Hammerer La République en Marche, Caroline Fiat La France Insoumise et Isabelle Valentin Les Républicains), ont procédé à une dizaine d’auditions d’organisations syndicales représentatives, de directeurs d’EHPAD et d’associations engagées sur la question. Elles ont rencontré l’Association des départements de France (ADF) et entendu des acteurs institutionnels, à l’instar des agences régionales de santé (ARS), de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et de la direction générale de la cohésion sociale (DGCS). En complément, elles se sont appuyées sur une dizaine de contributions écrites.
Quel est la situation des Ehpad en France ?
Isabelle Valentin : On compte 6500 Ehpad et 600 000 résidents. On a aussi 1,2 million de personnes touchées par Alzheimer et les prévisions sont de 2,5 millions pour 2030. Il faut s'y préparer et anticiper. Occupons nous du sujet dès maintenant.
Traite-t-on suffisamment le vieillissement selon vous ?
Non ! Ça part dans tous les sens. On est très loin du modèle idéal. Tel qu'il est aujourd'hui, l'Ehpad n'est pas la façon dont j'ai envie de vieillir. L'Ehpad ne doit pas être un lieu de soin dans lequel on vit, mais il doit être un lieu de vie dans lequel on soigne.
Quelle est la solution ?
Il faut développer les colocations, les habitats alternatifs, c'est l'avenir. ça fait éviter le glissement, ça entretient des liens sociaux.
A court terme, que faut-il faire ?
Les Ehpad manquent de personnel et d'attractivité. Sur 24 heures, les personnels ont 22 minutes de soins à la personne par manque de temps. Il faudrait au moins passer 1h30 ou 2h aux soins, permettre une toilette correcte. Les soignants font ce qu'ils peuvent avec les moyens qu'on leur donne. Pour cela, il faut former, recruter.
Quel regard portez-vous sur les Ehpad en Haute-Loire ?
Je connais bien les Ehpad de ma circonscription, je les ai tous visités. On est plutôt bien lotis mais je ne connais pas un Ehpad qui ne manque pas de personnel.
