vendredi, 24 décembre 2021 09:44

Vaccination : les médecins et infirmiers du service réanimation en appellent à la raison

||||||||||| ||||||||||| |||||||||||

Exaspérés par les commentaires sur les réseaux sociaux et la part de non-vaccinés parmi les malades graves, les médecins, infirmiers et aides-soignants du service réanimation de l'hôpital Emile-Roux du Puy-en-Velay espèrent convaincre les 9 % d'Altiligériens pas encore vaccinés à le faire... Pour ne pas finir dans leur service en cas de contamination.

Le Dr Christophe Leroy, responsable du service réanimation, en a marre de se taire. Son message tend à encourager à se faire vacciner, qu'il s'agisse d'une première dose ou d'une dose de rappel. "La proportion entre vaccinés et non vaccinés est sans appel au service réanimation", assure le médecin, arrivé il y a cinq ans au Puy-en-Velay. "Actuellement, les 12 lits de réa sont tous occupés. Parmi ces douze, cinq sont là à cause du Covid. Et sur ces cinq, quatre sont non vaccinés, le plus jeune a 48 ans. Et la cinquième, qui est donc vaccinée, présente des comorbidités importantes. On peut avoir des vaccinés en réa mais ils sortent vivants. Par contre, les non vaccinés ne sortent pas ou avec de grosses séquelles. La vaccination n'est pas magique mais elle permet d'éviter de faire des formes graves du Covid."

Laure Hemet, infirmière depuis 15 ans au service réa, prend aussi la parole. Elle évoque "tous ces malades qui regrettent de ne pas s'être faits vaccinés."

Des médecins traitants ont déconseillé la vaccination

Les soignants s'attendent encore à subir les effets de la 5e vague. "On a des gens sans antécédents de 40-50 ans qui développement une forme grave et finissent en réa. On est catastrophé par ce qu'on voit. Ils reconnaissent avoir écouté les mauvaises personnes. Certains ont même été conseillé par leur médecin traitant", déplore le chef du service réa. A cela le Dr Marc Bouillet, médecin et président de la Commission médicale d'établissement, ajoute : "Il n'est pas exclu que nous portions plainte pour mise en danger d'autrui." Et aussi : "Tous ceux qui propagent de fausses vérités sont moralement responsables des morts."

"Moralement, c'est dur"

Le Dr Leroy continue. "On parle de façon totalement libre. On n'a aucun conflit d'intérêt. Mais ce que je lis sur les réseaux sociaux ne me donne pas envie de continuer. Les équipes ont beaucoup donné, elles se sont exposées. Moralement, c'est dur."

Premiers cas du variant Omicron

Les premiers cas du variant Omicron seraient connus depuis mercredi. Les soignants redoutent la période des fêtes. "Le variant est doté d'une extrême contagiosité. Ça peut devenir vite incontrôlable d'ici quelques semaines. Le brassage nous apporte des craintes."

Le Dr Bouillet évoque l'ouverture de lits. "On peut le faire mais pour cela, il faut des équipes formées. Il faut 15 ans pour former un réanimateur, 3-4 ans pour une infirmière. On est formé pour soigner. On ne fait pas ce métier pour fermer des sacs plastiques."

Dernière modification le vendredi, 24 décembre 2021 10:50

Partager sur :