Les marchands de bois de chauffage ont dû faire face à une hausse exponentielle de la demande durant l'hiver. Ils se préparent à un printemps et un été tout aussi chargés.

Si vos réserves de bois sont vides et qu'il vous est nécessaire de chauffer encore vos maisons, il sera difficile de trouver du bois sec. La plupart des marchands sont... à sec. Le bois fraîchement coupé se brûle toujours mais il a tendance à encrasser les conduits de cheminée et ne dispose pas de toutes ses qualités calorifiques.

L'impact supposé du télétravail

Selon plusieurs professionnels, la demande a explosé sur certains secteurs de la Haute-Loire. A Yssingeaux, les Transports Bernard le confirment. "On a eu beaucoup plus de demandes en raison du confinement. Avec le télétravail, on met plus de bois dans la cheminée ou son poêle", analyse Cédric Bernard. "On avait essayé de stocker mais on a été pris de court. On n'imaginait pas une telle demande."

Hiver plus long = hiver plus chauffé

A Aurec-sur-Loire, Bernard Borja, dans le métier depuis 15 ans, indique ne pas avoir connu de hausse particulière. "J'ai une clientèle de fidèles. 90 % sont des habitués et ils n'ont pas été en difficulté."

A Saint-Victor-Malescours, chez VNBC, on avance une idée toute simple. "On a eu un hiver plus froid, plus long. On a peut-être davantage brûlé. On a toujours une marge et on dispose encore un peu de bois sec. Mais maintenant, les clients sont davantage tournés vers l'hiver prochain."

De nouveaux habitants sur le Haut-Lignon depuis la crise Covid

Gilles Deschomets, au Chambon-sur-Lignon, vend du bois de chauffage depuis 1991 sous l'entité Cévenn'Service. Lui aussi a enregistré une forte hausse des ventes. "En 2020, je n'avais pas coupé et fendu du bois avant le 18 mai. Cette année, on a dû s'y prendre beaucoup plus tôt. On travaille à flux tendu, sans grosses réserves de bois fendu. On a des nouveaux clients, de nouveaux arrivants qui sont venus habiter les fermes pendant le confinement."

Quel impact sur le prix du stère ?

Cette hausse de la demande peut-elle influer sur le prix du stère, situé actuellement entre 60 et 70 € ? C'est le risque. "Les abatteurs se tournent plus vers les scieries. Du coup, on a du mal à trouver du bois pour le chauffage", estime Gilles Deschomets.

Cédric Bernard, d'Yssingeaux, abonde : "Certains fournisseurs cherchent à augmenter les prix."

Se montrer prévoyant pour l'hiver prochain

Du printemps à la fin de l'été, c'est la grosse période pour la livraison du bois pour l'hiver d'après. Il faut 6 mois pour faire sécher le hêtre, chêne, frêne. "Le conseil est d'être prévoyant. On va essayer de l'être encore plus. Il faudrait que le client en fasse autant", conseille le gérant des Transports Bernard.