vendredi, 19 mars 2021 08:58

En pleine crise Covid, des tensions éclatent à l'hôpital Emile-Roux au Puy-en-Velay

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Les syndicats CGT, CFDT et Force Ouvrière évoquent une "dégradation majeure" du climat social au sein d'hôpital Emile-Roux et dénoncent la politique mise en oeuvre par la direction "qui contribue à l'aggravation des conditions de travail des personnels".

Derrière la crise sanitaire se cache une crise sociale au sein du principal hôpital public de Haute-Loire et ses 2000 salariés. A l'hôpital Emile-Roux au Puy-en-Velay, les trois organisations syndicales représentatives alertent sur le manque de transparence au sein du Comité technique d'établissement (CTE). "On a le minimum d'infos, les documents ne sont pas tous envoyés dans les délais, et des documents sont tellement synthétiques qu'ils n'apportent pas les informations nécessaires à leur analyse", détaillent les syndicats CGT, FO et CFDT, reprochant aussi au directeur, Jean-Marie Bolliet, son absence "totale ou partielle" lors des instances. Les représentants syndicaux regrettent "une attitude agressive et irrespectueuse quand on fait remonter les difficultés des agents sur le terrain".

"Les personnels sont épuisés"

Les autres doléances des représentants du personnel concernent les conditions de travail. "La crise sanitaire vient aggraver la crise de l'hôpital", analysent les syndicats qui parlent du "manque d'effectifs, des plannings illégaux et intenables, des rappels incessants sur les jours de repos. Les personnels sont épuisés. Les héros d'hier subissent aujourd'hui culpabilisation, pressions, répressions."

Une rencontre le 26 mars avec la direction

Les syndicats ont ainsi décidé de boycotter le CTE du 11 mars pour mettre les problèmes sur la table, "créer un électrochoc", avant de lire une déclaration le 16 mars au CTE reconvoqué. Le conseil de surveillance ce vendredi 19 mars sera l'occasion de diffuser encore le message. Les syndicats ont obtenu un rendez-vous avec la direction vendredi 26 mars.

Les réponses du directeur à la grogne

Que dit Jean-Marie Bolliet de cette défiance des représentants syndicaux ? Nous lui avons posé la question. "On ne comprend pas ce soudain excès de fièvre des syndicats", indique le directeur d'Emile-Roux, en poste depuis 2015. "Le CTE est tenu selon les textes. Nous devons en faire au moins 4 par an, nous en avons fait 6 en 2019, 5 en 2020. La crise du Covid ne m'a pas permis de pouvoir assister à toutes les instances comme on le voudrait. Mais mes adjoints participent et sont à même de répondre à toutes les questions."

Sur la question des conditions de travail, Jean-Marie Bolliet estime que l'hôpital ne manque pas de personnel. "On a justement renforcé les moyens. Si on appelle des agents, c'est parce que des collègues sont absents. Il faut bien soigner les malades."

Il ajoute : "On va recevoir les syndicats. J'estime que le dialogue social à l'hôpital est bon et n'est pas bafoué. On peut toujours s'améliorer mais on fait ce qu'on peut."

Dernière modification le vendredi, 19 mars 2021 12:51

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