mercredi, 17 mars 2021 06:38

Stag participe à la colère des artistes devant le théâtre de l'odéon à Paris

Stag (à droite) était accompagné d'Hervé Legeay|| Stag (à droite) était accompagné d'Hervé Legeay|| ||

Depuis deux semaines, des artistes occupent le Théâtre de l'Odéon à Paris pour réclamer notamment le retrait de la réforme de l’assurance-chômage. Ce week-end, Stéphane Hernandez, alias Stag, auteur-compositeur-interprète, qui a longtemps habité sur le Haut-Lignon, a donné un concert. Il raconte son combat et son quotidien.

Comme les sportifs de haut niveau à qui on interdit la compétition mais autorise seulement les entraînements, Stag répète en attendant de pouvoir jouer en concert et d'enregistrer ses albums. Samedi, accompagné d'Hervé Legeay, il a redonné son premier concert devant plusieurs centaines de personnes, sur les marches devant le Théâtre de l'Odéon dans le cadre de l'occupation de ce lieu de culture. Premier concert depuis fin octobre. "C'était un bain de jouvence, pour moi comme pour le public."

De 150 concerts par an à rien

Originaire de Givors, il a longtemps habité et travaillé en Haute-Loire. Il a vécu à Tence et à Chenereilles et a été professeur documentaliste dans plusieurs établissements scolaires, comme le lycée Léonard-de-Vinci à Monistrol et le collège des Gorges de la Loire à Aurec. Il vit aujourd'hui à Paris et fait le tour de France pour jouer. En temps normal, il fait 150 concerts par an.

Quand le premier confinement 2020 a été déclenché, Stag était en studio avec ses musiciens. Il devait enchaîner deux semaines d'enregistrement pour sortir deux albums. Tout s'est arrêté du jour au lendemain. "Ces albums, on les finance par l'activité, par les concerts qui suivent. Après deux ans de travail, tout s'est arrêté net."

"La parole libre, c'est ça la France"

La compréhension des contraintes nées de la crise sanitaire a laissé place aujourd'hui à la colère. "Il faut voir toutes les incohérences. Aux incertitudes s'ajoute le mépris de nos dirigeants. Il faut voir comment les magasins sont blindés, les métros aussi et nous, on nous interdit de jouer, même en extérieur devant 30 personnes. Aujourd'hui, c'est un choix politique et non plus sanitaire. Rien ne justifie aujourd'hui la fermeture des cinémas, des salles de spectacle. C'est une opportunité politique de faire disparaître ceux qui gênent, la parole libre. Cette occupation de l'Odéon, ça incarne l'expression du collectif. La parole libre, c'est ce qui fait la France."

La difficulté de créer

Psychologiquement, cette inactivité pèse. "On dit que tu ne sers à rien, tu n'es pas essentiel. C'est difficile d'écrire des chansons aujourd'hui. Ça fait longtemps que je n'ai pas créé une chanson d'amour, il ne sort que de la colère, de l'incompréhension."

L'Agora du samedi 13 mars avec Stag (à partir de 1h51)

Dernière modification le mercredi, 17 mars 2021 08:01

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