vendredi, 19 février 2021 10:38

Laurent Duplomb dénonce "le scandale des graines de sésame contaminées"

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Le sénateur Laurent Duplomb a rendu public mercredi au Sénat le rapport qu’il a conduit avec la commission des affaires économiques "sur les failles du contrôle des denrées qui entrent sur le territoire européen et en France. L’exemple du sésame indien contaminé doit servir de leçon".

« On est sur une ampleur inédite puisque plus de 100 pays sont concernés dans le monde et 20 pays en Europe » a annoncé mercredi au Sénat Laurent Duplomb, auteur du rapport « Graines de sésame : nouvel exemple de la naïveté des autorités au sujet des importations de denrées alimentaires ».

Jusqu'à 5000 fois au-dessus de la norme

Le 9 septembre 2020, un opérateur européen détecte que des graines de sésame importées d’Inde comportent des résidus d’oxyde d’éthylène, une substance active, classée cancérogène, mutagène et reprotoxique, interdite pour les usages alimentaires dans l’Union européenne depuis 1991 comme pesticide et depuis 2011 comme biocide.

Des contrôles effectués sur ces résidus font état de teneurs très largement supérieures à la limite maximale de résidus (LMR) de 0,05 mg/kg autorisée au niveau européen, allant jusqu’à 186 mg/kg, soit 3 700 fois plus que le plafond autorisé et 5 000 fois la LMR maximale pour les produits issus de l’agriculture biologique.

1400 produits rappelés

"Même si aucun cas d’intoxication n’est connu à ce jour, ce sont plus de 1400 références de produits grand public conventionnels ou bio qui ont été rappelés (biscuits, houmous, baguettes, salades, burgers, farines, huiles, sauces, biscuits apéritif, purée, biscottes ou encore chocolat)."

« La philosophie du système européen repose sur une confiance candide en ses partenaires commerciaux. Or la confiance n’induit pas forcément la naïveté. Au contraire, le système serait plus robuste avec des contrôles aux importations largement accrus », a indiqué Laurent Duplomb.

Des contrôles jugés insuffisants

Le rapport dénonce un nombre de contrôles aléatoires insuffisant faute d’un budget adapté. Elle affirme la nécessité de renforcer considérablement les contrôles sur les denrées alimentaires importées au sein de l’Union européenne. « Tout se passe comme si les autorités considéraient qu’une fois que le produit a été interdit en Europe, il ne pouvait plus se trouver dans les assiettes des consommateurs. »

Le rapport préconise donc de très vite mettre en place des mesures pour durcir le contrôle des denrées importées, diminuer le risque et améliorer la transparence des informations en cas d’alerte sanitaire.

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