mercredi, 13 janvier 2021 15:46

Elle écrit au président de la République pour crier la détresse des étudiants

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Éléa Da Cruz, étudiante à Saint-Etienne, vient d'écrire au président de la République pour exprimer la détresse qu'elle vit en raison de la fermeture des facs. Un sentiment partagé par la plupart des étudiants.

"Je m'appelle Éléa Da Cruz, je suis étudiante en Langues (2e année d'espagnol) et comme vous devez vous en doutez, je suis confinée depuis des mois", commence cette lettre. Cette Stéphanoise, passée par le lycée Notre-Dame-du-Château à Monistrol-sur-Loire où elle a passé son bac, a décidé de prendre la plume pour partager sa situation. Et qui mieux que le président de la République pouvait entendre ce que les étudiants traversent depuis le premier confinement. "Lors du premier discours, Emmanuel Macron a dit qu'il était important d'aller à l'université pour le lien social. Au final, on a été les premiers confinés. L'impact psychologique est atroce. On est les oubliés du système. Cela engendre un décrochage beaucoup plus important chez les jeunes", nous témoigne l'étudiante.

"Nous avons peur pour notre avenir"

"La vie des étudiants est en danger, écrit la jeune femme. Elle développe : "Je n'ai que 20 ans et la seule phrase qui tourne en boucle dans ma tête est "Si je pouvais m'endormir éternellement dans mon sommeil ça m'arrangerait". Je ne doute pas du danger de cette maladie et des risques de mortalité qu'elle suppose pour un bon nombre de personnes; mais sachez que le risque de suicide chez les étudiants est très alarmant aussi. Je n'ai pas l'habitude de me plaindre de mes conditions de vie mais à ce jour, les choses deviennent graves. Le confinement nous tue chaque jour de plus en plus, il éteint chaque jour un peu plus cette flamme qui nous maintient en vie. Nous ne nous projetons plus, nous avons peur pour notre avenir, et nous luttons seuls face à toute cette situation."

L'envie d'aller en cours est décuplée

Elle ajoute : "Êtes-vous conscient que nous préparons nos avenirs, qui sera également celui de la société dans laquelle nous vivons ? Ne pensez-vous pas qu'il serait temps de réagir pour les étudiants ? Monsieur le Président, c'est un cri du coeur que je vous fais aujourd'hui face à mon désespoir et tout celui des étudiants qui ne vivent plus mais tentent seulement de survivre. Nous aimerions au moins pouvoir avoir des cours en présentiel, nous ne demandons pas plus que cela. Vous savez tout comme moi que les lieux de transmissions sont principalement au sein du cercle familial ou amical, mais les universités ne sont pas des lieux de transmission ! Je pense très sincèrement qu'il serait essentiel de permettre aux étudiants l'accès aux universités, quitte à conserver un couvre-feu relativement tôt afin d'éviter les rassemblements qui sont, eux, à l'origine des transmissions !"

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