mardi, 17 novembre 2020 19:57

Nouvelle RN88 Le Pertuis/Saint-Hostien : trois associations vont porter l'affaire devant le tribunal

Des banderoles ont été posées au bord de la RN88 dans la nuit de lundi à mardi, elles ont été retirées dans la journée||| Des banderoles ont été posées au bord de la RN88 dans la nuit de lundi à mardi, elles ont été retirées dans la journée||| |||

Comme elles l'avaient promis, plusieurs associations vont déposer un recours devant le tribunal administratif contre le projet de 2x2 voies sur la RN88 au Pertuis et Saint-Hostien.

Le combat des écologistes rentre dans le dur. Réunis au sein d'un collectif, la Lutte des Sucs, ils rejettent en bloc le projet porté par la Région Auvergne-Rhône-Alpes de nouvelle RN88 entre Bessamorel et Blavozy, contournant Le Pertuis et Saint-Hostien. "C'est le plus gros chantier routier de France, 10 km d'autoroute, 80 hectares de terres agricoles, 3 millions de mètres cubes de remblais, un chantier colossal de 226 millions d'euros", rappelle Renaud Daumas, vice-président de FNE43 (France Nature Environnement).

Trois associations engagées dans un recours

Ce recours sera porté par au moins trois associations : FNE43 (et FNE Auvergne-Rhône-Alpes), SOS Loire Vivante et la FNAUT (usagers des transports). Leur prise de parole intervient après l'aval du préfet de Haute-Loire autour de ce projet. Un arrêté vient d'être pris pour autoriser les travaux.

Les exemples de l'A45 et de Roybon

"Le dégagement des emprises a été annoncé pour la fin de l'année, les tronçonneuses hurlent déjà, les arbres tombent... Il manque encore des terrains au maître d'ouvrage comme l'accès au projet de chantier, une zone de remblais, des mesures compensatoires. Des propriétaires sont harcelés, avec des courriers prêts à signer, leur donnant l'impression qu'ils n'ont pas le choix... et ils vendent ! Ils vendent des terrains utiles à la construction de la lutte, utiles au blocage des travaux !", ajoute Renaud Daumas qui veut redonner espoir : "Ce n'est pas parce que le préfet a donné son autorisation que le projet se fera ! Des recours existent, ne vendez pas vos terres, semez des cultures, ne coupez pas vos arbres... Pas loin de chez nous, des victoires ont éclaté, comme l'A45 et le projet de Center Parc à Roybon en Isère."

Tout faire pour empêcher le début des travaux

Les opposants se montrent déterminés : "Si les travaux débutent, on saisira le tribunal en référé pour suspendre le chantier", prévient Jean-Jacques Orfeuvre, autre vice-président de FNE43 et FNE AURA.

SOS Loire Vivante a rejoint le mouvement, estimant que "d'autres alternatives méritent d'être étudiées". Le recours entend aussi défendre les 20 hectares de zones humides qui seraient détruits.

Pour la FNAUT, ce dossier est un cas d'école. Par la voie de Pierre Pommarel, "on est face à des carences en terme de transports collectifs en Haute-Loire".

Un combat aussi politique

Le combat est aussi politique. Des élues régionales écologistes se font entendre à quelques mois des échéances électorales. Fabienne Grébert sera tête de liste pour les écologistes. Et Myriam Laidouni-Denis, élue régionale en Isère, est originaire de Queyrières. Elles parlent de "projet vorace en fonds publics", "d'irresponsabilité", "de boa du bitume". Fabienne Grébert estime que ce projet aura tendance "à favoriser la délocalisation des emplois alors que l'argent pourrait davantage servir pour les relocalisations".

Dernière modification le mardi, 17 novembre 2020 20:32

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