Aussi étonnant que cela puisse paraître, c'est Laurent Wauquiez qui a fait le point vendredi soir sur la situation sanitaire de la Haute-Loire en rapport avec le Covid-19. Le président de Région, également président du conseil de surveillance de l'hôpital Emile-Roux au Puy-en-Velay, a dressé un état des lieux inquiétant sur le département.
Si la Haute-Loire a traversé la première vague sans trop de dommages, le département est touché de plein fouet par le Covid depuis quelques semaines avec une aggravation profonde depuis quelques jours (44 décès jeudi soir).
A la date du 2 novembre, 1010 résidents d'Ehpad étaient touchés par le virus. 45 des 55 Ehpad avaient au moins un cas parmi leurs pensionnaires. La Haute-Loire, de par son taux d'incidence autour de 1000 pour 100 000 personnes, est l'un des trois départements les plus touchés avec la Haute-Savoie et la Loire.
Quatre nouveaux lits en réanimation
Le nombre d'hospitalisations explose à Emile-Roux avec 115 personnes sous surveillance médicale contre 50 il y a dix jours.
18 des 19 lits de réanimation sont occupés. Quatre nouveaux lits sont ouverts en urgence au centre hospitalier ponot. Et la clinique privée Bon Secours vient en renfort. "On laisse de côté nos différences et on additionne nos forces."
Des oxymètres pour suivre les malades à domicile
"On a toujours tendance à penser qu'on est protégé en Haute-Loire, ce n'est pas le cas. On doit être sérieux dans nos comportements au quotidien", insiste Laurent Wauquiez qui connaît "la capacité des Altiligériens à se mobiliser pour amortir le choc de la crise".
Pour le suivi des patients à domicile, 140 oxymètres de doigt ont été déployés. Cet appareil qui se pince au bout d'un doigt permet de calculer en temps réel le taux d'oxygène dans le sang. Environ 40 étudiants infirmiers de l'IFSI du Puy vont être orientés vers l'hôpital et les maisons de retraite pour renforcer les équipes.
6 semaines d'autonomie en matériel
Côté fourniture de matériel, les maisons de retraite et l'hôpital ponot ont remis en place une chaîne de solidarité qui permet de disposer de 6 semaines d'autonomie pour toutes les structures altiligériennes.
Au niveau des tests, environ 7 000 tests ont été réalisés et 20 000 tests antigéniques doivent être déployés pour un résultat quasi instantané (15 à 30 minutes).
"Là c'est sérieux"
"Quels que soient les efforts, on voit qu'on est à la frontière de nos capacités de traitement des malades sur le département. Les quinze prochains jours vont être décisifs. Je sais que le confinement peut être psychologiquement difficile. Certains se sentent atteints dans leurs libertés individuelles, d'autres ont peur. Mon devoir n'est pas de juger mais d'agir. J'ai qu'une chose à dire : là, c'est sérieux. On est un département où le Covid tape dur."
