dimanche, 11 octobre 2020 07:08

Néonicotinoïdes : les apiculteurs de Haute-Loire se sentent trahis

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Alors que l'Assemblée nationale a validé le retour des insecticides néonicotinoïdes, les apiculteurs et défenseurs de l'environnement réagissent en Haute-Loire. Ils prévoient plusieurs actions et vont interpeller les parlementaires du département.

Un mur de ruches va se promener en Haute-Loire. Sur des ronds-points et sur les marchés, les apiculteurs comptent interpeller le grand public et voient d'un très mauvais oeil le retour des néonicotinoïdes dans les cultures.

Les deux députés ont voté pour cette dérogation

313 députés ont voté pour le retour de ces pesticides controversés dont les deux élus Les Républicains, Jean-Pierre Vigier et Isabelle Valentin. "C'est une trahison", affirme Raphaëlle Modock, apicultrice à Siaugues-Sainte-Marie. Aurore Treille, membre de France Nature Environnement et femme d'apiculteur, a rejoint le groupe d'actions. "En août, quand le sujet pointait le bout de son nez, j'ai été écoeurée. Ça me paraissait tout simplement pas possible de revenir sur cette décision. 7 Français sur 10 sont contre. Les néonicotinoïdes tuent les pucerons, tuent les abeilles mais ils vont ensuite dans la terre, dans l'eau, dans les nappes phréatiques. Ils se retrouvent forcément dans l'assiette des consommateurs. C'est dramatique pour l'environnement, pour le monde qu'on va laisser à nos enfants. Cette dérogation vise à sauver la filère betterave mais elle s'effondre déjà depuis la fin des quotas. Il faut restructurer la filière. C'est une gestion à court terme."

"Satisfaire un monde dépassé"

Franck Chastagnol élève une trentaine de ruches en plus de son engagement à la Ligue de protection des oiseaux. "Cette dérogation pour les néonicotinoïdes, c'est un gros retour en arrière. On a mis 20 ans pour faire stopper l'utilisation de produits néfastes grâce à des études et des recherches scientifiques et les députés préfèrent satisfaire un monde dépassé, qui ne présente aucune vision d'avenir. Aujourd'hui, ce sont les betteraves et demain, ce sera les maïs. Pourtant, les cultures intensives, ces grands champs monocultures, font souffrir la biodiversité."

Quelle est la position des sénateurs ?

Les apiculteurs vont aussi se rapprocher des deux sénateurs de Haute-Loire, Laurent Duplomb (LR) et Olivier Cigolotti (Les Centristes), pour connaître leurs intentions alors que le texte va passer devant le Sénat à partir du 27 septembre. "En 2016, Olivier Cigolotti avait voté contre son interdiction", rappelle Jean-Jacques Orfeuvre, vice-président de FNE 43. Tandis que Gérard Roche s'était prononcé pour cette interdiction.

Dernière modification le dimanche, 11 octobre 2020 09:40

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