Sans aucune rentrée d'argent mais avec des charges qui se maintiennent, la situation des 26 centres équestres de la Haute-Loire est atypique.

Confinement ou pas, un cheval mange autant de ration de foin ou d'herbe. Depuis un mois, les centres équestres de Haute-Loire sont à l'arrêt total en terme d'activité. Mais même sans client, le travail reste le même. "On voudrait aller travailler à l'extérieur qu'on ne pourrait pas. Les journées restent bien chargées", fait remarquer Paul-Etienne Robert, de l'Ecurie du Dragon au Chambon-sur-Lignon.

Les 1 500 € paient uniquement les soins des chevaux

"Depuis la mi-mars, c'est zéro revenu", déplore Violaine Lanthéaume, du Cheval des Hautes Terres à Tence. Elle a obtenu les 1 500 euros du fonds de solidarité. "ça ne couvre que les soins des chevaux mais il reste encore beaucoup d'autres charges à financer. Comme les zoos ou les fermes pédagogiques, on a exactement les mêmes charges."

Elle ajoute : "Déjà que la hausse de la TVA nous avait mis une claque en 2014. On était passé de 5 % à 20 % en deux ans. C'est bien simple : j'ai perdu 20 % de ma clientèle."

La sécheresse s'ajoute par-dessus

A cela s'ajoute un printemps très sec. "La sécheresse arrive. Le cours du fourrage va certainement augmenter. On va vite passer de 110 € la tonne à 200 € la tonne."

Si les centres équestres qui proposent la pension peuvent encore espérer quelques revenus, cela reste maigre sur le volume habituel. "La Région Auvergne-Rhône-Alpes avait débloqué 7,4 millions d'euros en 2019 pour la filière équine. Cet argent, qui a été ciblé pour la filière, ce serait bien de le débloquer pour nous aider, c'est le moment."

Les ventes à l'arrêt

Au Puy-en-Velay, c'est habituellement une période avec de bonnes rentrées d'argent pour Marine Marinho du Haras d'Ors. Cette propriétaire de 65 chevaux est éleveuse. "Des visites étaient prévues, elles ont été annulées. Dans le meilleur des cas, les ventes vont être reportées. On avait des poulains d'un an qui restent à vendre. Et on a les naissance 2020 qui vont arriver."

Une cagnotte en ligne à Saint-Agrève

A Saint-Agrève, signe des difficultés financières rencontrées par les professionnels, une cagnotte en ligne a été créée au profit du poney club le Chevalier d'Agrévois, "en danger en ces temps de crise sanitaire et de sécheresse qui a fait considérablement augmenter le prix du foin. Il est donc difficile de trouver de quoi nourrir les chevaux. Si jamais la situation ne s'arrange pas, il faudra prendre une décision radicale concernant les chevaux et le club".