jeudi, 16 avril 2020 16:04

Confédération paysanne : "arrêtons la course à la production"

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"Ce n'est pas aux producteurs de se serrer la ceinture pour essayer de sauver l'industrie laitière !" Voilà le cri lancé par la Confédération paysanne dans un contexte où les éleveurs altiligériens sont confrontés à des arrêts de collecte de lait.

Dans un communiqué, le syndicat agricole tire la sonnette d'alarme, développe son point de vue et pointe des incohérences.


Plus que 1 500 laitiers en Haute-Loire

"Depuis 30 ans, la Confédération paysanne dénonce des politiques laitières incohérentes, la course aux volumes, à l'investissement et une stratégie exportatrice dangereuse encouragées par le syndicat majoritaire. Des mesures injustes prises à chaque fois dans l'urgence répondent aux crises de surproduction et voient disparaître des paysans. En Haute-Loire, il ne reste plus que 1500 laitiers."


Des arrêts de collecte

"Avec la crise sanitaire du Covid 19, la saturation des marchés mondiaux a engorgé la commercialisation intérieure déjà pénalisée par l'arrêt de la restauration hors domicile. Les éleveurs altiligériens sont confrontés à des arrêts de collecte de lait et à des demandes de réduction des volumes."


Jeter du lait, un scandale

"Comment ne pas se scandaliser de jeter du lait dont l'indemnisation est de plus inférieure au coût de revient ? Pour la Confédération paysanne, la régulation des marchés est indispensable : il faut garantir un prix rémunérateur par actif par la maîtrise et la répartition des volumes de production. Les pouvoirs publics doivent immédiatement prendre leurs responsabilités et légiférer dans ce sens pendant et après la crise."


La double peine pour les laitiers

"La surproduction pour les laitiers, c'est la double peine : les stockages privés (beurre, poudre) vont contribuer à faire chuter le prix du lait. Comme à chaque crise, le travail des éleveurs sera bradé à des prix dérisoires pour servir les intérêts de l'agro-industrie et des banques."


Arrêter la course à la production

"Plus jamais ça ! Demain, la relocalisation solidaire de l'agriculture et des outils de transformation devra être une priorité pour redonner un revenu décent aux producteurs. Le jour d'après doit se préparer dès maintenant, arrêtons la course à la production, qui détruit l'agriculture et les paysans dans tous les pays du monde."

 

Dernière modification le jeudi, 16 avril 2020 16:23

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