dimanche, 12 avril 2020 13:34

Dépistage du Covid-19 dans les Ehpad : comment cela va fonctionner ?

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Le ministre de la Santé a annoncé l’intensification des tests de dépistage du Covid-19 auprès des publics vulnérables et des soignants des établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes (Ehpad), au sein desquels pourront être testés les résidents et tous les personnels à compter de l’apparition du premier cas confirm.

La région compte près de 2 300 établissements médico-sociaux dont 950 Ehpad.

En lien avec les Conseils départementaux, cette stratégie de dépistage est mise en oeuvre de manière graduée en fonction des situations épidémiques connues à ce jour.

Une technique spécifique

Les tests utilisés pour dépister la présence du virus Covid-19 sont les tests de biologie moléculaire dit « PCR ». Ils s’effectuent dans les sécrétions naso-pharyngées prélevées à l’aide d’un écouvillon introduit dans le nez jusqu’au nasopharynx.

L’utilisation de cette technique demande une formation aux gestes de prélèvements et le port d’équipements de protection individuelle adaptés.

Un certain nombre de raisons peuvent rendre le test négatif : transport, technique de prélèvement mal effectuée ou charge virale insuffisante au moment du test. C’est pourquoi ce test est à effectuer préférentiellement chez les personnes symptomatiques.

Un test négatif n’élimine pas la contamination de la personne et une personne peut s’avérer contaminée quelques jours après le test.

Les professionnels habilités à prélever

Tout prélèvement est fait par un laboratoire d'analyse médicale (LBM) agréé.

Les équipes qui peuvent réaliser les prélèvements sont notamment les équipes des laboratoires de biologie médicale ; ou les professionnels soignants des établissements formés à pratiquer les prélèvements sous la responsabilité d'un laboratoire médicale ; ou des équipes mobiles d’hygiène.

Les laboratoires habilités à analyser

En Auvergne-Rhône-Alpes, 19 plateaux techniques de laboratoire de biologie médicale sont référencés et sont activés en priorité.

D’autres laboratoires, ne pratiquant pas usuellement la biologie humaine (laboratoires de recherche, vétérinaires et départementaux, etc.) sont ou pourront être autorisés à réaliser le diagnostic des infections. Six laboratoires sont identifiés comme tels.

Une campagne de dépistage qui s’appuie sur plusieurs critères

Une priorisation des établissements au sein desquels débuter cette campagne a été réalisée. Cette priorisation fait suite à des campagnes de dépistage de résidents dans quelques Ehpad de la région. Elle prend en compte les situations épidémiques, les capacités de réalisation des laboratoires et des équipes professionnelles ainsi que les organisations et coopérations déjà en place.

L’ensemble des prélèvements ne peut dépasser la capacité des laboratoires à réaliser les analyses. Cette capacité est aujourd’hui estimée à un nombre théorique de 6 500 analyses quotidiennes. Cette capacité à vocation à être renforcée par l’entrée d’autres laboratoires dans le dispositif.

Une montée en charge progressive du dépistage

Des prélèvements ont déjà eu lieu depuis plusieurs semaines dans une partie des établissements médico-sociaux, et au sein desquels un ensemble de mesures de sécurité, d’hygiène et d’isolement des résidents ont déjà été appliquées.

Ce dispositif général a vocation à monter en puissance au fil des jours. Les établissements qui seront inscrits en priorité dans la démarche sont ceux ayant déjà identifié au moins un cas confirmé de Covid parmi le personnel ou les résidents.

Par ordre de priorité, ce sont les établissements au sein desquels :

– L’apparition du premier cas parmi le personnel et/ou les résidents est récente (moins de 2 semaines) avec la survenue d’au moins 5 nouveaux cas dans une même journée ou 3 décès attribuables en moins de 8 jours (Il s’agit des mêmes critères de gravité que pour le suivi des épidémies de grippe saisonnière).

– Les mesures barrières mises en place n’ont pas permis de maitriser la situation avec une absence de diminution de l’incidence dans la semaine suivant la mise en place des mesures barrières.

– Les autres établissements.

L’ARS ne communiquera pas sur les résultats par établissement

Les résultats d’analyses sont communiqués aux patients ainsi qu’à leur médecin traitant ou au médecin coordonnateur de l’établissement lorsque celui-ci en dispose.

Concernant les personnels, les résultats sont communiqués aux médecins du travail.

L’ARS rendra public, dans la mesure du possible, les données départementales dès lors qu’elle estimera que les premiers retours sont suffisamment consolidés.

Dernière modification le dimanche, 12 avril 2020 14:19

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