Isabelle Gros, présidente de l'Accueil Familial Adultes 43, s'exprime dans une vidéo où elle interpelle le président de la République sur la situation des accueillants familiaux dans cette période de confinement.

Les Français vivent depuis plusieurs semaines une expérience inédite de confinement. Chacun le vit à sa façon.

Il est des professionnels qui vivent cette expérience de manière toute particulière. Il s'agit des Accueillants Familiaux. En effet, ceux-ci vivent au quotidien, chez eux, dans leur maison, confinés avec leurs proches mais aussi avec des adultes en situation de handicap avec troubles psychiques, et des personnes âgées avec ou sans pathologie, des personnes fragiles dont ils s'occupent toute l'année. Ces personnes restent 7j/7j et 24h/24h au domicile des accueillants.

"Une situation usante et épuisante"

"Les personnes accueillies vivent difficilement ce confinement. Cette situation est source d'angoisse. Alors on doit faire face, laisser de côté bien souvent notre propre famille pour s'investir au plus près des personnes accueillies", résume Isabelle Gros qui évoque "une situation usante et épuisante".

"Les accueillants familiaux sont sur tous les fronts pour occuper et rassurer les personnes en situation de handicap et les personnes âgées."

650 € par mois

Ce contexte a fait émerger la précarité du statut des Accueillants Familiaux. Depuis longtemps ces professionnels alertent, en vain, les politiques pour faire évoluer leurs conditions de travail. "Rapelons qu'on ne bénéficie pas des allocations aux chômage. La rémunération est des plus précaires puisqu'on perçoit une rémunération de 650 € net par mois et par personne accueillie, avec un maximum 3 personnes."

Alors face à cette situation, face à la difficulté de gérer au quotidien les personnes accueillies dans ce contexte de confinement, la présidente de l'association des accueillants familiaux de Haute-Loire a décidé d'interpeller le président de la République dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Elle l'a aussi invité à venir la rencontrer en Haute-Loire.

Certains accueillants se retrouvent sans rémunération

"Depuis le début de cette crise sanitaire, le gouvernement ne cesse d'annoncer de grandes mesures pour aider les uns et les autres, à juste titre. Mais quid des accueillants familiaux ? Le surinvestissment dont on fait preuve en ce moment sera-t-il valorisé, récompensé ? Quid des accueillants qui, confinement oblige, n'ont pas pu assurer les accueils temporaires, se retrouvant ainsi sans rémunération ?"

La présidente de l'association des accueillants familiaux de Haute-Loire a aussi interpelé la secrétaire d'État en charge du Handicap, Sophie Cluzel. A ce jour elle est toujours en attente de réponse.

L'intervention d'Isabelle Gros