jeudi, 02 avril 2020 13:21

Coronavirus : des psychologues bénévoles à disposition du personnel soignant

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Sept psychologues de Haute-Loire se sont fédérés pour une initiative solidaire : des consultations gratuites pour le personnel soignant (et prochainement pour le personnel hospitalier au sens large).

Cécile Oury, psychologue depuis 2018, salariée dans une maison d'enfants au Chambon-sur-Lignon et dans un IME au Puy-en-Velay, s'est portée volontaire pour accompagner le personnel soignant et non soignant en cette période de coronavirus. "Actuellement, mon activité est modifiée du fait des préconisations gouvernementales. Sur les deux postes que j’occupe, je poursuis mon activité en étant en contact direct avec des adolescents placés en MECS. Mon activité en IME est pour l’instant consacrée à des contacts téléphoniques réguliers avec certaines familles puisqu’il a été demandé un confinement à domicile pour les jeunes accompagnés par l’institution. Je me retrouve comme bien d’autres confrères et consœurs avec une forte disponibilité que je voudrais placer au profit de personnes affectées par cette situation en proposant un accompagnement à distance."

Oeuvrer pour le personnel médical

Ne trouvant pas de cellule d'urgence médico-psychologique en Haute-Loire, Cécile Oury a contacté la réserve sanitaire et, en attente de réponse de leur part, elle a choisi de rejoindre une communauté de psychologues qui s’est organisée sur la même logique que la sienne, à savoir œuvrer pour le personnel médical.

Une responsabilité lourde pendant la pandémie

"Leur quotidien est catastrophique en ce temps de crise, d’autant que l’épuisement professionnel était déjà bien présent en amont de cette pandémie. Pour moi, les soignants ne sont pas des « héros » mais des hommes et des femmes qui donnent tout et qui ont, plus que jamais, besoin d’aide et de moyens. En plus d’avoir à composer avec une pénurie de matériel et de lits, ils se retrouvent surtout avec une responsabilité qui dépasse l’entendement, à devoir faire des choix lourds de conséquences, comme ceux de vie ou de mort, et difficiles à assumer. Et même s’ils ont été, je l'espère, formés à des prises de décisions compliquées, ils doivent composer avec leur propre vécu, leurs angoisses, leurs émotions, voire leur culpabilité de ne pas avoir pu sauver tout le monde…"

Un espace d’apaisement face à une situation déshumanisante

Son rôle en tant que psychologue est de "mettre à disposition un espace de parole où chaque soignant pourra déposer ses ressentis et ses émotions". Elle ajoute : "Il est important de pouvoir les écouter et de mettre des mots ensemble sur ce qu’ils vivent, sur ce dont ils ont besoin pour tenir dans le temps. Il m’importe de pouvoir garantir un espace d’élaboration et d’apaisement face à une situation hautement déshumanisante.

Pour prendre contact avec les Psychologues Solidaires, cliquez ici

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