lundi, 03 décembre 2018 19:20

Puy-en-Velay : premières condamnations après les violences contre la préfecture

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A 15 heures lundi, trois prévenus ont comparu devant le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay suite aux violences et dégradations commises samedi au Puy, en marge du rassemblement des Gilets jaunes. Neuf autres gardés à vue ont été relâchés et l’enquête se poursuit. Deux ont été condamnés à de la prison ferme, le troisième a demandé à pouvoir préparer sa défense. Mais au final, ce ne sont pas les principaux casseurs et incendiaires de la préfecture.

Un dispositif particulier de policiers était en place lundi après-midi devant le palais de justice alors que quelques personnes, sans gilet jaune, patientaient devant l’édifice sur a place du Breuil.

A l’intérieur, les forces de l’ordre étaient également positionnées, en uniforme ou en civil. Dans la salle d’audience, le préfet Yves Rousset fait également partie de l'assistance.

Une demande de renvoi

Le premier à se présenter devant le tribunal a 44 ans. Ce Ponot, animateur dans une maison de retraite, est poursuivi pour avoir participé aux violences devant les grilles de la préfecture. On lui reproche d’avoir déversé de l’huile sur le feu qui a enflammé la grille d’entrée de la cour d’honneur de la préfecture, d’avoir jeté des projectiles et de l’acétone sur des policiers, en blessant deux fonctionnaires.

Lui-même blessé, il a été évacué à l’hôpital Emile-Roux. C’est là que des policiers l’ont reconnu, entraînant sa mise en garde à vue. Son avocate, Me Muriel Laffont, a demandé un délai pour préparer sa défense. Le Parquet, par la voix d’Alexandre Constant, a plaidé le placement en détention provisoire. « On a fait le choix de présenter ces trois personnes sur les 12 gardes à vue en tenant compte des éléments à charge. J’ai passé la journée de samedi au tribunal et j’ai vu ce que nos forces de l’ordre ont dû subir. Le risque de renouvellement est là, d’autant que de nouveaux appels à manifester ont été lancés sur les réseaux sociaux. »

Un mandat de dépôt a été demandé alors que le procès aura lieu le 7 janvier. D’ici là, une expertise psychiatrique devra être réalisée.

Un étudiant condamné à 3 mois ferme

Le deuxième dossier concerne un étudiant de Saint-Germain-Laprade. Agé de 19 ans, il a jeté des projectiles et a grimpé sur la grille de la préfecture avant d’être interpellé. « J’ai été très débile. C’était ma première manifestation et ma dernière. » Pour le procureur, « c’est comme l’hooliganisme. Plus ils sont nombreux et plus l’âge mental baisse. » Le tribunal l’a condamné à 12 mois de prison dont 3 mois ferme, sans mandat de dépôt. Une peine qui devrait être aménageable.

Une troisième affaire vraiment à la marge

La troisième affaire vise un Ponot de 25 ans. A 23 h 30 samedi, il s’en est pris au veilleur de nuit du Tremplin. Ivre (0,98 gramme par litre de sang), il a crié « révolte gilets jaunes », affirmant « vouloir tout cramer » du bâtiment et jetant des graviers contre la façade. Il n’a visiblement pas vraiment participé à la manifestation et aux violences devant la préfecture. Il était sur la place mais n’aurait fait que regarder. « Sans alcool, je n’aurais jamais fait ça », affirme le jeune homme, arrivé au Puy depuis deux mois.

Le représentant du Parquet a demandé 6 mois de prison dont 3 mois ferme. Le tribunal a suivi les réquisitions, sans mandat de dépôt.

Dernière modification le lundi, 03 décembre 2018 19:43

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