vendredi, 30 novembre 2018 16:49

Saint-Just-Malmont : l'entreprise Cheynet en cessation de paiement

En début d'année, les collectivités s'étaient portées au chevet de Cheynet et fils|| En début d'année, les collectivités s'étaient portées au chevet de Cheynet et fils|| ||

L'entreprise Cheynet et fils, à Saint-Just-Malmont, a informé la délégation unique des personnels ce vendredi que la forte chute de son chiffre d’affaires la contraignait à procéder à une déclaration de cessation des paiements auprès du tribunal de commerce. L’audience est fixée au mercredi 5 décembre.

En janvier 2018, une grande conférence de presse organisée au sein de l'entreprise avait permis aux collectivités (Etat, Région, Département et communauté de communes) de soutenir concrètement l'entreprise Cheynet et fils, en injectant plusieurs centaines de milliers d'euros dans le cadre "d'un projet de renaissance".

Mais la situation de la société n'a pas atteint les niveaux escomptés et les dirigeants ont annoncé vendredi avoir procédé à une déclaration de cessation des paiements auprès du tribunal de commerce, lequel doit statuer mercredi sur l'avenir de Cheynet et fils.

Loire Semène est devenu propriétaire

"L’État et les collectivités impliquées regrettent que, malgré l’aide apportée, le carnet de commandes de l’entreprise n’ait pu atteindre le niveau attendu et que les 189 emplois soient menacés. Tous mesurent l’impact de cette situation sur les personnes et sur le territoire", fait savoir la préfecture de la Haute-Loire.

Loire Semène est devenu propriétaire cette année du principal bâtiment du Groupe Cheynet à hauteur d'un rachat de 2 millions d'euros du site de la rue du Fau et ses 22 000 m2. L'autre bâtiment de la rue du Stade, dans lequel travaillent 25 personnes, devait être vendu pour ramener de l'argent en vue d'investir dans de nouvelles machines sur le site unique.

Ce qu'ont apporté les collectivités en 2018

La Région était le premier financeur avec des aides de 700 000 euros pour le rachat et 200 000 euros pour l'achat de nouvelles machines. Le Département a apporté 300 000 euros pour le rachat et l'Etat 175 000 euros. La communauté de communes a aussi abondé de 600 000 euros pour acheter l'usine et 150 000 euros pour le matériel.

500 à 200 salariés en dix ans

Cheynet et fils est passé en dix ans de 500 à moins de 200 salariés. Le projet de Cheynet comprenait l'achat de nouvelles machines, notamment dans la teinture pour favoriser les petites séries avec du matériel de dernière génération. Le groupe entendait maintenir sa production en lingerie tout en développant le hors lingerie (maillots de bain, prêt-à-porter, tissus médicaux...) et développer l'export.

Le syndicat CGT s'interroge sur l'utilisation de l'argent public

Pour la CGT, c'est un camouflet qui était prévisible : "Depuis 10 ans, nous subissons des plans sociaux (2007/2008 et 2014/2015), le dernier en date a supprimé 87 postes de production. Ce ne sont pas ces salariés qui coûtent de l’argent par contre c’est à chaque fois eux qui payent le prix d’une gestion et d’une stratégie industrielle irresponsable. La direction ne respecte pas ses engagements et le syndicat CGT s’interroge toujours sur la bonne utilisation des aides financières publiques."

Dernière modification le vendredi, 30 novembre 2018 17:16

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