mardi, 13 novembre 2018 07:22

Agriculture : comment réussir une transmission de ferme en dehors du cadre familial

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Le nombre d'installations d'agriculteurs hors-cadre familial se développe chaque année. Exemple à Bas-en-Basset où Gilles Cullerier a vendu sa ferme à un jeune couple venu du Puy-de-Dôme, Natacha et Romain Ducrocq.

Il y a quelques années, les installations hors-cadre familial représentaient 10 % des nouveaux agriculteurs. Aujourd'hui, elles comptent pour 25-30 %. En 2018, 80 créations auront été réalisées, un tiers dans des fermes existantes sous forme de GAEC mais la majorité recherche une installation en individuel, le plus souvent pour un couple.

Se mettre d'accord sur un prix, une valeur

Quel que soit le profil, la transmission reste un délicat mélange entre la volonté d'un agriculteur de céder son exploitation et la volonté de jeunes de s'installer. A Bas-en-Basset, Gilles Cullerier, agriculteur à "Montmeat", avait entrepris des démarches auprès de la Chambre d'agriculteur pour céder son cheptel de chèvres laitières, sa stabulation et sa maison. Il a fait affaire avec un jeune couple venu du Puy-de-Dôme, près de la Chaise-Dieu, Natacha et Romain Ducrocq. Désireux d'élever de la Noire du Velay, ils ont finalement gardé les chèvres laitières et complété l'activité par un troupeau de brebis. "Avec Gilles, tout était clair depuis le début. Et surtout, le prix n'a pas changé", fait remarquer Romain Ducrocq, qui avait auparavant eu une expérience malheureuse sur le bassin du Puy.

Il est souvent conseillé de passer par un parrainage de quelques mois ou d'un an. Cela permet de mieux se connaître avant d'envisager de créer ou d'intégrer un GAEC, soit de passer le flambeau en douceur.

La transmission, une démarche volontaire

"La transmission est quelque chose de volontaire. C'est à l'exploitant de faire la démarche. Il faut aussi faire le tour : dans quel délai veut-on vendre, veut-on vendre, louer, est-on prêt à voir un changement de bétail, qu'en dit la famille", développe Catherine Bapt, conseillère à la Chambre d'agriculture.

Si dans le cas de Natacha et Romain Ducrocq la transmission foncière s'est avérée simple "car Gilles a été clair avec tout le monde" malgré trente propriétaires différents, la pression peut être forte et compliquer la transmission.

"Il est difficile de trouver la ferme de ses rêves. Il faut parfois faire preuve de souplesse", prévient Catherine Bapt.

80 installations en 2018 en Haute-Loire

Jérôme Coutenson, 25 ans, vient aussi d'une famille non agricole. Avant de s'associer à deux autres professionnels au GAEC des Arrys à Valprivas, il est passé par le parrainage. Idéal selon lui pour mieux se connaître. Idem pour Clément Gontard, 23 ans, de "Thézenac" à Bas-en-Basset qui a vérifié la complémentarité avec son associé dans un élevage ovin.

Le nombre d'installations a explosé, passant de 42 en 2016 à 60 en 2017 et 80 en 2018. Mais cela reste insuffisant. "Chaque année, il y a entre 200 et 300 arrêts, soit pour la retraite, soit à cause de difficultés", indique Michel Chouvier, président de la Chambre d'agriculture.

Ce mois-ci, 250 agriculteurs de 58 ans ou plus est invité à la Quinzaine de la transmission. A Yssingeaux, ce sera le lundi 26 novembre à 10 heures au CFPPA

Dernière modification le mardi, 13 novembre 2018 07:56

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