Mercredi, une journée d'information et de prévention était proposée par le diocèse du Puy-en-Velay. L'évêque Mgr Luc Crepy est en première ligne pour lutter contre ces déviances.

Former, prévenir, agir. le diocèse du Puy-en-Velay a organisé sa journée de lutte contre la pédophilie avec ces trois idées en tête. Si Luc Crepy est à la tête de la cellule permanente de lutte contre la pédophilie, ce rassemblement n'est pas une première. Saint-Etienne a accueilli cette action en janvier, Clermont le fera en octobre.

Un prêtre lui-même violé par un prêtre dans son enfance

La journée a commencé très fort avec le témoignage d'un prêtre. Lors de son enfance, ce Vendéen a lui-même été abusé, violé, par un prêtre pédophile lors d'une colonie de vacances en Auvergne. "L'abus est physique, c'est indéniable, mais il est aussi spirituel. L'Eglise a une vraie responsabilité. Voilà pourquoi on organise cette journée à destination de tous les acteurs pastoraux et chefs d'établissement de l'Enseignement catholique", ajoute Mgr Crepy. Le but est de comprendre le phénomène. Outre ce témoignage, poignant, l'assistance a pu écouter une pédopsychiatre, le procureur de la République, des responsables de la protection de l'enfance.

"Quand on est en position d'autorité, cela doit être pour le bien de l'enfant. Ce n'est pas une toute-puissance qui permette des abus. On doit garder une juste distance."

"Il faut aller plus loin"

Mgr Luc Crepy le répète, "la pédophilie est l'affaire de tous. L'Eglise doit être en première ligne, on se bouge. Depuis deux ans, une dizaine de personnes ont pris contact avec la cellule de lutte contre la pédophilie. Aujourd'hui, la prise de conscience est forte. On a forcément honte."

Des associations de victimes réclament d'aller plus loin. "J'entends les demandes et il faut aller encore plus loin. Mais la lutte ne peut pas être circonscrite à l'Eglise. En Haute-Loire, en 2017, 950 signalements ont été faits à la protection de l'enfance. Ce que je veux dire, c'est que le problème se pose partout."