jeudi, 03 mai 2018 13:13

Sangliers : les agriculteurs chargent les chasseurs

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Les syndicats majoritaires des agriculteurs, FDSEA et JA, reprochent aux chasseurs une mauvaise gestion des populations de sangliers. Ils réclament davantage de battues administratives et l'arrêt du nourrissage de ces animaux sauvages.

Les syndicats d'agriculteurs se montrent excédés face aux dégâts causés par les sangliers. Pour la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs, les chasseurs ont une grande part de responsabilité. "Dans certaines sociétés de chasse, certains jouent les shérifs. Que les pouvoirs publics reprennent la main sur ces ACCA", réclame Yannick Fialip, président de la FDSEA de Haute-Loire, qui entend aussi interpeller les vendeurs de maïs. "Ils devront faire un choix entre fournir les agriculteurs et les chasseurs qui nourrissent les sangliers."

1 400 sangliers tués en 2007, près de 4 000 en 2017

L'agrainage, initialement utilisé pour prévenir les dégâts, tend à se développer. "On retrouve aujourd'hui des sangliers dans les forêts de pins. Ce n'est pas logique. Un sanglier mange des glands pas des babets!"

Pour donner un ordre d'idée, la FDSEA rappelle que 1 441 sangiers avaient été tués en 2007 pour 8 192 euros indemnisés. En 2007, environ 3 600 bêtes ont été tués pour 188 000 euros de dégâts indemnisés. "On n'est pas remboursés à la valeur réelle. Il faudrait multiplier ce chiffre par trois", estime Aymeric Soleilhac, secrétaire général aux Jeunes Agriculteurs.

Les doléances de la FDSEA

Philippe Defay, agriculteur à Yssingeaux, accueillait sur ses terres une conférence de presse jeudi matin pour illustrer le sujet. "Environ 2 hectares ont été détruits par le passage des sangliers. Un champ de céréales, j'ai dû le semer trois fois." La perte est estimée entre 1000 et 2000 euros.

"La chasse, c'est un loisir, nous, c'est notre boulot", s'énerve un autre agriculteur présent à ce point presse au pied du suc d'Achon, entre Yssingeaux et Saint-Jeures. Certains éleveurs se montrent dubitatifs vis-à-vis de certains spécimens qui ressemblent davantage à des cochons qu'à des sangliers.

"On demande à faire baisser le nombre de sangliers, il faut davantage de chasseurs pour réguler la population. Il faut arrêter l'agrainage. On demande des battues administratives et des tirs de nuit", résume Yannick Fialip.

Dernière modification le jeudi, 03 mai 2018 18:43

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