La commune du Chambon-sur-Lignon a choisi La Poste pour réaliser son recensement : depuis le 18 janvier, 9 facteurs-agents recenseurs prennent contact avec les 2493 logements chambonnais concernés pour collecter les informations requises par l’Insee. La mairie du Chambon compte beaucoup sur la qualité de cette prestation pour disposer de chiffres fiables.
150 communes en France dont 2 en Haute-Loire font appel à des facteurs-recenseurs. Dans le cadre de la loi Pacte de 2019, les communes peuvent pendant une période d’expérimentation de 2022 à 2024 confier la mission d’agent recenseur à une entreprise prestataire. La Poste a candidaté auprès de l’Insee pour expérimenter la collecte du recensement de la population par les facteurs.
Cette expérimentation s’intègre dans un processus global de trois ans (2022/2023/2024), au terme duquel un bilan sera fait pour décider d’une éventuelle généralisation du dispositif.
Deux communes en Haute-Loire
En Haute-Loire, Saint-Pierre-Eynac et Le Chambon-sur-Lignon ont fait appel à La Poste pour réaliser cette mission auprès de leur population. Au total, 14 facteurs altiligériens (dont 3 remplaçants) se sont portés volontaires pour ce nouveau service de proximité.
Au Chambon-sur-Lignon, 2493 logements sont concernés et à Saint-Pierre Eynac ce sont 631 logements.
Au Chambon, les chiffres sont discutés
Jean-Michel Eyraud, le maire du Chambon, qui a critiqué les chiffres officiels diffusés en décembre par l'INSEE, espère beaucoup de cette prestation de La Poste. "On avait plus de 3000 habitants après la guerre, dans les années 50. La perte du Collège Cévenol a été une des causes d'une baisse de la population puisqu'on a perdu des enseignants et des salariés. L'INSEE indique une baisse il y a 6 et 11 ans. Pourtant, tout montre que la population est repartie à la hausse. Le nombre d'enfants scolarisés a fortement augmenté, une école privée compte plus de 50 élèves et on a obtenu l'ouverture d'une classe supplémentaire en maternelle."
Au sujet du dernier recensement, il y a six ans, le maire reconnaît "qu'il y a eu des abandons de postes. Ils ont été remplacés en cours de route. Malgré les bonnes volontés, ça a pu jouer sur la qualité du recensement."
300 habitants, c'est 100 000 € d'aides en plus
Ce recensement 2024 doit permettre de faire un point objectif de la population. "Grâce à l'adressage, on a 300 habitations de plus. La Poste a fait une proposition. Je trouve bien de mettre des postiers qui connaissent le terrain, ils sont repérables et cela crée un accueil plus favorable avec la population. Ils ont une parfaite connaissance des maisons habitées ou pas. Le coût est évidemment supérieur, de 8 à 10 000 € de plus, mais l'impact financier est aussi très important avec le recensement, puisque les dotations générales de fonctionnement de l'Etat dépendent du nombre d'habitants. 300 personnes, c'est 100 000 € de DGF."
