jeudi, 30 juin 2016 08:42

L'inquiétante disparition des médecins généralistes et spécialistes

L'accès aux soins s'est détérioré en quatre ans.|| L'accès aux soins s'est détérioré en quatre ans.|| Photo La Commère 43||

L'accès aux soins s'est dégradé entre 2012 et 2016 selon une étude réalisée par l'association de consommateurs UFC-Que choisir. Les déserts médicaux se sont encore aggravés, tout comme la progression des dépassements d'honoraires.

L'étude a été menée sur le plan national et ramenée dans chaque département. En Haute-Loire, la situation s'est encore dégradée depuis 2012, année de la dernière étude similaire d'UFC-Que choisir. L'association de consommateurs, en s'appuyant sur les chiffres officiels de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM), a décortiqué la situation en ce qui concerne les médecins généralistes et trois spécialistes (pédiatre, gynécologue et ophtalmologiste).

Alerter les sénateurs et députés

"L'accès aux soins doit être abordé conjointement dans ses dimensions géographique et financière", indique Yves Jouve, président d'UFC-Que choisir Haute-Loire. "Nous avons calculé l'offre de soins disponible en retenant un temps de trajet maximal entre le domicile et le cabinet du médecin de 30 minutes pour les généralistes et 45 minutes pour les spécialistes."

"La situation d'urgence sanitaire que nous connaissons impose un électrochoc", insiste l'association de consommateurs qui a prévu d'alerter les parlementaires de Haute-Loire pour obtenir "la fermeture de l'accès au secteur 2 (dépassements d'honoraires libres)" et "un conventionnement sélectif des médecins".

Dépassements d'honoraires : la double peine pour les plus modestes

Depuis 2012, la fracture sanitaire s'est creusée sous l'effet des départs de médecins en retraite non remplacés. 33 % des Altiligériens ont vu leur accès aux médecins généralistes se dégrader en 4 ans contre 10 % qui l'ont vu s'améliorer. La situation est encore plus préoccupante pour les spécialistes. L'offre s'est réduite pour 21 % de la population pour les pédiatres, 20 % pour les gynécologues et 37 % pour les ophtalmologistes.

L'UFC-Que choisir dénonce également les dépassements d'honoraires, "la double peine pour les plus modestes". "Si les dépassements d'honoraires sont trop élevés, une partie de la population devra renoncer aux soins", estime Yves Jouve. Les dépassements restent rares pour les médecins généréalistes. Près d'un habitant sur dix vit dans un désert médical. Parmi les villes de plus de 2000 habitants, la situation est la plus dégradée à Beauzac, Aurec-sur-Loire et Saint-Didier-en-Velay.

Pédiatres : hors des villes, point de salut

Si l'on regarde la carte des pédiatres, il ressort qu'un habitant sur deux vit dans un désert médical. Ce chiffre est de 88 % si on regarde seulement les médecins à tarif opposable, c'est-à-dire qui pratiquent un tarif conventionné, sans dépassement d'honoraires. Dans le département, l'offre au tarif de la Sécurité sociale est la plus insuffisante à Brioude, Langeac et Tence.

Gynécologues : pas à la portée de toutes les bourses

Selon UFC-Que choisir, les dépassements d'honoraires sont légions chez les gynécologues puisque 50 % vit dans un désert médical en ne prenant en compte que les spécialistes qui appliquent le tarif conventionné. Sinon, le désert médical atteint tout de même 40 % des Altiligériens.

Ophtalmologistes : une spécialité en tension

Pour les ophtalmologistes, trois habitants sur dix se situent dans un désert médical. Selon UFC-Que choisir, "pour trouver un ophtalmologiste sans dépassement, les villes à éviter sont Langeac, Craponne-sur-Arzon et Tence."

Vous pouvez tester l'offre médicale de votre commune en vous rendant sur le site internet de UFC-Que choisir.


L'accès géographique aux soins pour les généralistes

Généralistes


L'accès géographique aux soins pour les pédiatres

pédiatres


L'accès géographique aux soins pour les gynécologues

Gynéco


L'accès géographique aux soins pour les ophtalmologistes

Ophtalmo

Dernière modification le dimanche, 03 juillet 2016 14:00