L’édition 2023 aura marqué les annales du Festival O’bivwak, avec 2250 participants tous parcours confondus ce week-end à Marlhes et Saint-Régis-du-Coin.
Le plateau du Pilat est un territoire d’exception pour la CO. L’histoire avec un petit « h », laquelle aime les raccourcis, retiendra sans doute que la 42e édition du Festival O’bivwak et de son raid emblématique se sera déroulée dans la Loire, nom de code 42. Coïncidence, facétie des organisateurs, résultats d’une programmation anticipée ? Peu importe.
Il faudra surtout retenir que c’est sur ce territoire du Pilat que l’histoire de la Course d’Orientation en France s’est un peu écrite. D’abord avec des clubs périphériques (Nature Orientation Saint-Etienne – NOSE / Orient’Express 42 basé à Pélussin dans le Pilat rhodanien). De longue date ces clubs à l’histoire fournie, ont développé sur ce territoire des cartes ad hoc que ces terrains forestiers, caractérisés par des zones de rochers, une multitude de sentes, des variations infinies de végétation, méritaient.
Un pôle France à Saint-Etienne
Mais l’histoire pourrait s’arrêter à ces points positifs si un jour la Fédération Française de Course d’Orientation n’avait pas décidé d’ouvrir à Saint-Etienne, un Pôle France de la discipline qui enverra sur les terrains du Pilat, parfaire leur technique des compétiteurs comme Thierry Gueorgiou, 14 fois champion du monde de la discipline et actuel entraîneur de l’équipe de Finlande, François Gonon qui composait avec Thierry et Philippe Adamski (qui courait le raid sur le parcours A), le premier relais français à conquérir un titre mondial en 2011, disputé en Savoie.
Ce n’est donc pas un hasard du tout si ce n’était pas la première fois que le festival O’bivwak faisait halte sur ces terrains ligériens. Principalement pour cette édition sur les communes de Marlhes et de Saint-Régis-du-Coin.
Une 42e édition boostée par une participation record
Confronté à la concurrence des épreuves de pleine nature qui surgissent de nulle part, le Festival O’bivwak et son Raid, fait depuis des années mieux que la résistance. On ne dure pas 40 ans passés sans quelques atouts : Diversité des parcours allants de 25 à 50 km sur 2 jours avec des niveaux en orientation de simple à très difficile, un parcours dédié aux trailers, une Rand’O’bivwak qui laisse le temps de profiter des paysages magnifiques, une nuit de bivouac en pleine nature … Et surtout des épreuves dédiées au plus grand nombre.
Des compétiteurs purs et durs, aux familles ou à un public désireux de partager cette aventure sur deux jours, en orientation, en autonomie, avec un bivouac commun au soir du premier jour du Raid.
Mais l’édition 2023 aura marqué les annales du Festival O’bivwak, avec 2250 participants tous parcours confondus (Raid O’Bivwak | Obivwak ; RandO’Bivwak | Obivwak ; Trail O’Bivwak | Obivwak). Un chiffre que les organisateurs n’avaient pas enregistré depuis dix ans. C’était dans le Vercors.
Sans doute, au-delà d’une histoire accrochée à la Course d’Orientation, des atouts touristiques forts d’un territoire d’exception à la fois sauvage. Un territoire aussi marqué par des activités humaines, dont l’élevage, toujours vivaces. Les participants du Raid sont aussi des contemplatifs et des découvreurs d’espaces. Notamment des femmes et des hommes, qui les animent. Ces derniers n’ont pu qu’être émerveillés par la traversée, et pour certains la découverte, des paysages magnifiques du Parc Naturel Régional du Pilat. Des prairies et des pâturages préservés aux larges forêts d’épineux, un point d’honneur a été mis en amont et tout au long de l’évènement à respecter le territoire, ses habitants, sa faune et sa flore.
Parcours Elites (A) : le combat des chefs
Si 90 % des participants du raid viennent se mesurer au défi que représente deux jours d’orientation en autonomie (chacun à son rythme), une petite minorité vient se confronter à un véritable défi sportif.
Notamment les équipes engagées sur le circuit A (50km - 1500m D+ sur les 2 jours). Il s’agit tous de sportifs accomplis et préparés aux efforts longs. Et pour la plupart de spécialistes de la Course d’Orientation. La présente édition mettait en concurrence, sur le papier une paire redoutable et expérimentée (Sylvain Cachard et Paul Ringot) à une paire composée de Philippe Adamski et de Vincent Coupat, tous deux anciens membres de l’équipe de France de C.O.
Las le duel allait tourner court. Si les anciens nationaux menèrent la course pendant les deux tiers de la première étape, ils lâchaient près de 7 minutes sur Sylvain Cachard et Paul Ringot, sur la ligne d’arrivée du bivouac. Et étaient mis hors course le lendemain pour avoir omis de pointer une balise. Offrant ainsi la victoire aux vainqueurs de la veille qui laissent Guilhem Haberkorn et Simon Seguin, qui pourtant ne sont pas des néophytes, à une heure au général.
Parcours sportifs (A et B) : osez le défi comme Ludovic et Yoann
Si le Raid est le rendez-vous du grand public avec la Course d’Orientation il existe aussi une catégorie de compétiteurs qui au-delà de l’aventure osent le défi. On en rencontre parfois sur le circuit A et plus souvent sur le circuit B (40 Km – 1200M D+). Ce sont certes des sportifs engagés, mais pour qui la CO est une quasidécouverte.
Lors de cette édition, Ludovic Casanova et Yoann Gueri furent emblématiques de ceux qui osent. Qui plus est avec panache, puisque inscrits sur le parcours B. Yoann dit : « Physiquement nous n’avons rien négligé. Trail de préparation, course avec sacs à dos chargé, soin minutieux pour choisir le matos ».
Et Ludovic enchaîne : « Le véritable défi était en fait l’orientation. Normes de la carte différentes de l’IGN. Beaucoup plus de détails cartographiés avec une grande précision, qui nécessitent une plus grande anticipation et une plus grande concentration. Mais si j’ai fait du scoutisme et suis familier avec les techniques de navigation à l’aide de seulement une carte, je ne peux que conseiller de s’accoutumer préalablement à cet outil magnifique qu’est la carte de C.O. »
Pour finir, malgré quelques erreurs dues à leu inexpérience, leur mine réjouie à l’arrivée plaidait pour que d’autres non-initiés, mais avec un bon moteur, tentent l’aventure. Ils terminent 17èmes sur une quarantaine d’équipes masculines engagés au départ sur le parcours B.
Voir les classements : https://obivwak.net/wp-content/uploads/2023/05/Resultats_provisoires_Obivwak2023-.pdf
