jeudi, 30 juin 2022 21:36

"Les Bouches inutiles", premier roman historique de Marie-Martine Laulagnier de Barba

Marie-Martine Laulagnier de Barba|| Marie-Martine Laulagnier de Barba|| ||

Et de trois pour Marie-Martine Laulagnier de Barba. Avec « Les Bouches inutiles », la Beauzacoise publie un troisième ouvrage né de patientes recherches.

Après « Tranches de vie en Velay, 120 ans de faits divers dans l’arrondissement d’Yssingeaux » en 2018, « Mémoires de la première guillotine de Haute-Loire (1792-1840) » en 2020, cette fois-ci, la généalogiste lâche la bride à son imagination en choisissant la forme romancée pour son dernier livre « Les Bouches inutiles », disponible chez Maïa éditions. Et ça lui réussit plutôt bien.


Un pan méconnu de 14-18

Ce roman historique plonge dans un pan méconnu de l’histoire de France à l’heure où la Grande Guerre drainait des flots de réfugiés. C’est parmi eux qu’elle a choisi de situer la mère d’Omer, son personnage à la fois attachant et exaspérant. « Vivons avec Omer dans le Velay, dans l’industrieuse cité de Saint-Étienne et les corons du Pas-de-Calais mais aussi le quotidien difficile des réfugiés », lance-t-elle.


Découvrez Omer

Omer, enfant trouvé à Saint-Étienne en 1919, fut envoyé en nourrice chez des paysans de Haute-Loire et devint ensuite instituteur. À son retour de captivité, sa carrière se déroule sans anicroche. Mais un jour, un de ses élèves l’interpelle à propos de son nom et de son prénom, inconnus dans la région. Pour satisfaire la curiosité du gamin, Omer va entreprendre des recherches. Mais à l’époque, Internet n’existe pas, il faut tâtonner, interroger les voisins, se rendre dans les mairies…


Qui sont les bouches inutiles ?

Il découvre que sa famille est originaire du Pas-de-Calais, que sa mère a été réfugiée en Haute-Loire, parmi les 1 800 000 « bouches inutiles », car ainsi nommait-on les femmes, les vieillards et les enfants dans les zones bombardées où la nourriture était rare et réservée aux travailleurs et aux soldats et qu’on évacua dans toute la France.


Un travail de recensement titanesque

Persévérante, Marie-Martine continue sa quête dans les archives, relevant les identités des réfugiés. « Mais c'est titanesque », convient-elle. « Je n'ai pour l'instant traité que le Pas-de-Calais jusqu'en 1917, sachant qu'il y a eu des arrivées jusqu'en 1919.  Manquent le Nord, la Meurthe, les Vosges, les Ardennes, l’Oise, la Belgique, et j'en suis pour l'instant à plus de 1100 arrivés en Haute-Loire et 4500 dans la Loire. Imaginez les gens des corons se retrouvant à Berbezit ou Saint-Bérain ! »


Au Salon du livre de La Chaise-Dieu

Son livre est vendu 18 euros. Vous pourrez rencontrer l'auteure et prendre le temps de l'échange, dans les salles casadéennes, dimanche 10 juillet, de 10 heures à 18 heures à La Chaise-Dieu.

Dernière modification le jeudi, 30 juin 2022 21:52

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