Michel Pabiou, premier adjoint au maire de Tence, a démissionné de ses fonctions d'élu, justifiant son départ par les relations avec le maire. Ce qui ravive les tensions entre élus, l'opposition comptabilisant 14 démissions depuis 2020.

Jeudi soir, le conseil municipal de Tence a retrouvé ses relations électriques entre majorité et opposition. La démission surprise du premier adjoint ravive des tensions qui n'ont cessé depuis les premières élections de 2020 et les nouvelles élections en 2021.

"Il me traite comme un paillasson usé"

Michel Pabiou a fait suivre à tous les élus la lettre qu'il a adressée au préfet de la Haute-Loire le 3 avril dernier. Cette lettre a été lue en séance publique. Il y décrit "la distance qui s'est installée entre le maire et moi est insupportable, aucune concertation, aucune initiative ne sont possibles sans affrontement".

A bientôt 82 ans, il préfère démissionner : "M. le maire me traite comme un paillasson usé sur lequel il s'essuie les pieds sans se poser de questions. Dans l'organisation, je ne sers à rien si ce n'est pour compléter l'organigramme. Tous les mois, je touche mon indemnité, pour moi c'est une tromperie et je souhaite y mettre un terme avant qu'on me reproche de ne rien faire."

14 démissions depuis 2020

"Ce n'est pas un courrier qu'on adresse à un préfet", reproche le maire David Salque-Pradier qui relève deux traits de caractère de son ex-premier adjoint, "L'autorité et l'orgueil démesuré". Il tient tout de même à "le remercier pour son travail".

Cette démission fait ressurgir les tensions qui existent depuis quatre ans. L'opposition, au sein de laquelle on retrouve deux anciens adjoints de 2020, comptent "14 démissions dont 3 adjoints, un conseiller délégué". "A croire qu'il y a beaucoup d'orgueilleux", ironise Hélène Lionnet. "Nous sommes depuis 2020 sous une activité volcanique où les éruptions s'enchaînent", écrit Pascal Rey comme image dans une lettre lue par Noël Bouly.

"Je le vis comme une trahison"

Marie-Jo Digonnet, adjointe au maire, tente de recadrer : "Ces démissions, ça me pose forcément question. Quand on s'engage, on doit aller au bout. On ne fait pas toujours ce qu'on veut, ce n'est pas toujours facile, mais j'estime qu'on doit aller au bout. Ces démissions, je les vis comme une trahison. Je m'intéresse au résultat et je vois que Tence avance. C'est la population qui doit nous dire de rentrer chez nous."

"Dans deux ans, il y aura des élections", rappelle le maire.

Le nombre d'adjoints a été ramené de cinq à quatre.