mercredi, 17 avril 2024 19:18

Le recours contre la revente d'Intermarché de Vals abandonné : le nouveau désarroi des salariés

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Nouvel épisode dans la vente de l'hypermarché de Vals-près-Le Puy. Après le rachat par les Mousquetaires du Casino en septembre puis l'obligation de revente par l'Autorité de la concurrence en décembre, le recours envisagé ne sera finalement pas déposé. Les salariés vont encore devoir changer d'enseigne et s'estiment trahis. D'ici la vente, un nouvel adhérent des Mousquetaires prend en main la gestion de l'hypermarché.

Les trois syndicats représentés au magasin Intermarché (CGT, Force Ouvrière, CFDT) se sont exprimés mercredi sur la situation de leur magasin. L'union sacrée, symbolisée début janvier avec la volonté d'engager un recours, vole en éclat. Aujourd'hui, les représentants du personnel reprochent à Rémy Valette "de ne pas tenir ses engagements". La déception semble à la hauteur des espoirs suscités au cours des premières semaines de la reprise. "Vous avez réuni le personnel le vendredi 5 avril en informant votre décision d'arrêter sans attendre la fin du recours, l'aventure s'arrête là !", indique l'intersyndicale dans un communiqué écrite sous forme de lettre ouverte.

Le recours pas déposé, les négociations sur les salaires suspendues

Le recours n'aurait jamais été déposé et s'il reste encore quelques jours pour le faire, jusqu'au 22 avril, l'affaire semble entendue. "On avait des arguments solides pourtant", assure Christophe Romeuf de la CGT.

Pas de recours et fin des discussions dans le cadre des Négociations Annuelles obligatoires (NAO). "Il remet le bébé à Carrefour. On aura une année gelée alors qu'on partait sur une base de 3 % en s'appuyant sur le socle Casino", déplore Muriel Muguet, de la CFDT, qui attend toujours le versement de la subvention du budget social, qui représente entre 150 et 200 € par salarié sous forme d'avantages sociaux.

Un autre adhérent prend la direction temporaire

"On se retrouve maintenant revenu à la case départ", peste Christophe Romeuf de la CGT. Le groupement des Mousquetaires aurait demandé au couple Valette de prendre du recul sur ce magasin. C'est donc un nouvel adhérent, Yohan Baderou, de l'Intermarché de Retournac, qui va gérer l'hypermarché de Vals dans les prochaines semaines, d'ici la vente du commerce.

Pour les salariés, c'est un nouveau coup porté au moral. "On voudrait que la médecine du travail et l'inspection du travail soient sensibilisés au mal-être au travail vécu par les salariés."

Carrefour, prochain repreneur ?

Le nom de Carrefour revient avec insistance comme possible repreneur de l'hypermarché. "Le magasin avait été vendu 12,5 millions d'euros. On peut penser que la revente va gagner quelques millions supplémentaires, si on s'appuie sur les derniers mois en hausse, mais nous, les salariés, on n'en verra pas la couleur", regrette Stéphane Barriol de Force Ouvrière.

Pour Pierre Marsein, secrétaire départemental de la CGT, "Carrefour n'est pas dans une santé astronomique. On peut être inquiets face à un avenir en pointillés. Ce que vient de vivre Casino, on se dit que Carrefour peut le vivre dans les prochaines années. Mais ce qu'on voit, c'est que les salariés d'Intermarché sont aujourd'hui considérés comme les produits qu'ils ont en magasin".

Rémy Valette donne sa version

Sollicité par nos soins, Rémy Valette se défend de vouloir quitter le bateau. "Il y a trois semaines, le groupement m'a indiqué qu'on devait se plier à la décision de l'Autorité de la concurrence, même si on obtenait gain de cause par la suite. Les enjeux sont importants derrière."

Sur les NAO, interrompues, il estime que ce n'est plus à lui de les mener. "Je n'allais pas négocier alors que le magasin va changer de propriétaire. C'est le repreneur qui poursuivra les discussions. Mais ce ne sera pas une année gelée."

Sur son départ, le dirigeant estime que cela lui a été demandé. "M. Baderou va suivre le magasin mais on sera là en soutien. On doit de la transparence aux salariés et on va continuer à l'avoir. Le CSE va se réunir la semaine prochaine et j'y serai. On n'abandonne pas les salariés mais les règles du groupement font qu'on doit se retirer. On subit cette situation alors qu'on avait un beau projet de travaux dans le futur. Tout part de la décision de l'Autorité de la concurrence. S'il faut être aigri contre quelqu'un, c'est contre cette Autorité, pas contre nous."

Dernière modification le jeudi, 18 avril 2024 17:14

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