jeudi, 11 janvier 2024 18:40

Les salariés d'Intermarché Vals veulent saisir le Conseil d'Etat (vidéo)

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L'annonce officielle de l'obligation de cession d'Intermarché de Vals-près-le Puy a été communiquée par l'Autorité de la concurrence. Les salariés continuent le combat. Après une pétition, ils comptent saisir le Conseil d'Etat. Les parlementaires de la Haute-Loire apportent leur soutien.

La situation paraît ubuesque. Trois mois après avoir repris le magasin Géant Casino pour en faire un commerce de l'enseigne Intermarché, le repreneur de l'hypermarché de Vals-près-Le Puy se voit sommé de céder son magasin... à un concurrent.

Trois magasins concernés en France

Deux autres magasins, en Côte-d'Or et dans le Jura, sont dans la même situation. L'Autorité de la concurrence a officialisé ce jeudi cette décision. Elle valide la cession des 61 magasins Casino, à l'exception de trois d'entre eux. Celui de Vals en fait partie. "L’Autorité a considéré que dans ces zones où Intermarché renforcerait significativement son pouvoir de marché à l’issue de l’opération, il ne demeurerait pas d’alternatives crédibles et suffisantes à Intermarché. Cette situation risquait d’entraîner des hausses de prix ainsi qu’un appauvrissement de la diversité de l’offre au détriment des consommateurs dans les zones concernées."

Une pétition avec 4000 signatures

Depuis l'annonce faite par les patrons actuels le 26 décembre, les salariés à travers les trois syndicats CGT, Force Ouvrière et CFDT ont entrepris de s'associer au combat en créant une pétition qui a recueilli 4000 signatures en dix jours.

Les syndicats soutiennent la direction

Désormais, l'annonce officielle faite, l'intersyndicale prévoit de saisir le Conseil d'Etat. "Après 5 ans de conflit avec Casino, on fonctionne main dans la main avec M. et Mme Valette qui ont un projet commercial qui tient la route et 20 ans d'expérience dans la grande distribution. On regrette que le volet social et humain n'est pas pris en compte dans cette décision brutale et incompréhensible."

Les parlementaires vont alerter le ministre

Jeudi après-midi, les parlementaires de Haute-Loire ont apporté leur soutien aux dirigeants actuels et aux salariés, ainsi que le président de la CCI. Ils comptent solliciter le ministre de l'Economie pour lui faire part de la situation. "On trouve que la démarche de l'Autorité de la concurrence est cavalière, surtout que la concurrence est réelle sur ce grand bassin ponot. C'est dommage de se prononcer après la reprise et de remettre en cause la dynamique insufflée", estime le sénateur Olivier Cigolotti.

Jean-Pierre Vigier, député, ajoute : "C'est une déconnexion totale avec une vision arithmétique nationale qui ne tient pas compte du terrain."

Des enseignes concurrentes pas prises en compte

Antoine Wassner, président de la CCI de Haute-Loire, dénonce les règles du jeu, jugées obsolètes : "Il faut faire bouger les lignes, on n'est plus en 1980. Comment étudier ce dossier sans prendre en compte des magasins comme Lidl, Aldi, ou encore le drive Leclerc ?" Il ajoute aussi "que ça déstabilise toute la zone de Chirel qui avait retrouvé un chef pour conduire la locomotive."

Le maire de Vals, Laurent Bernard, fustige la situation : "On les prend pour des pions. On envoie un signe dévastateur, cette décision empêche toute vision d'avenir."

"La concurrence existe bien"

Rémi Valette, le patron avec sa femme Patricia, se veut combatif. "La concurrence existe bien. Même si d'autres magasins s'appellent aussi Intermarché, chacun travaille pour défendre son chiffre d'affaires et cela profite au pouvoir d'achat des consommateurs. La preuve, des magasins concurrents ont augmenté leur chiffre d'affaires de +15 % en décembre, du jamais vu !"

Dernière modification le vendredi, 12 janvier 2024 15:47

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