Choisis pour racheter le Géant Casino de Vals-près-Le Puy pour en faire un Intermarché, Rémy et Patricia Valette viennent d'apprendre que l'Autorité de la concurrence leur demande de vendre l'hypermarché à un concurrent.

"Nous sommes tombés de haut avec ma femme", reconnaît Rémy Valette, confirmant une information donnée plus tôt par le journal L'Eveil. Les fêtes de Noël à peine digérées, les équipes d'Intermarché Vals ont dû encaisser cette nouvelle qui ouvre une nouvelle période d'incertitudes.

À la suite du rachat de 61 premiers points de vente du groupe Casino par le groupement des Mousquetaires, l'autorité de la concurrence (ADLC) a émis des doutes sérieux sur la situation de la concurrence dans trois zones de chalandise : Plouaret, Vals-près-le-Puy et Lons-le-Saunier.

De 6 à 9 mois pour vendre

L’ADLC impose au groupement des Mousquetaires de recéder l’enseigne du site a une enseigne concurrente. "Nous regrettons cette décision notamment pour les équipes qui se sont investies depuis le premier jour et qui ont organisé ce changement d'enseigne dans un temps record", indique Rémy Valette. Dans un communiqué, il est ajouté : "Le groupement se conformera à cette décision de l'autorité de la concurrence et engagera dans les prochaines semaines les cessions de ces trois points de vente à la concurrence. L'ensemble des équipes seront mobilisées pour accompagner au mieux les salariés pendant cette période."

La décision devrait être notifiée d'ici la mi-janvier. Il restera alors entre 6 et 9 mois pour procéder à cette vente.

Une part de marché supérieure à 50 %

Pour Vals-près-Le Puy, l’ADLC a considéré, au regard de ses critères habituels que le Groupement Intermarché aurait une part de marché supérieure à 50 % dans une zone de 30 minutes en voiture à partir du point de vente cible dans laquelle on ne retient que les formats hypermarchés. Dans cette zone, l’ADLC considère qu’étant donné qu’il n’y aurait que deux enseignes concurrentes de dimension nationale (1 Auchan et 1 Système U), un risque existerait que l’acquisition de la cible par le Groupement réduise de façon significative la concurrence sur la zone. L’ADLC a estimé que le Grand Frais de la zone ou encore le drive Leclerc ne pouvaient être considérés comme des enseignes concurrentes de dimension nationale d’hypermarchés.

"Les conclusions sont critiquables voire scandaleuses"

"Les conclusions de l’ADLC sont très critiquables voire scandaleuses car elles n’ont pas pris en considération les actions que les différentes enseignes du bassin ponot ont effectué en réaction à l’arrivée de l’enseigne Intermarche, dont les clients ont largement profité et dont ils auraient dû bénéficier à l’avenir", ajoutent les nouveaux propriétaires de l'hyper de Vals qui nourrissaient "de grandes ambitions pour cette hyper et son équipe".

L’enseigne qui reprendra le site sera connue dans les mois a venir.

"On avait commencé à tisser des liens"

Déçus et révoltés par cette décision qui leur parait "complètement injuste et trop tardive", le couple, déjà propriétaire d'Intermarché au Chambon-sur-Lignon, a décidé d’accompagner l’équipe sur cette nouvelle transition qui arrive "de façon soudaine et inattendue". "Après avoir vécu une période difficile, sans informations de Casino et avec un fort sentiment d’abandon, nous commencions à redonner l’envie de faire du commerce aux équipes et avoir un vrai projet commercial en vue. On avait commencé à tisser des liens. On ne veut pas qu’ils revivent cela dans les mêmes conditions."