mercredi, 21 septembre 2016 20:36

Quarante moutons étaient morts : il est reconnu coupable de privation de soins et de nourriture

La décision confie les animaux à l'Acama qui les a recueilli depuis le mois d'avril.||| La décision confie les animaux à l'Acama qui les a recueilli depuis le mois d'avril.||| Photo La Commère 43|||

Un agriculteur comparaissait mercredi devant le tribunal d'instance pour avoir laisser mourir son troupeau de brebis. Huit animaux avaient survécu au milieu d'un charnier. Il a été reconnu coupable et condamné à une lourde amende.

Les photos parlent d'elles-mêmes. Huit brebis survivent au milieu d'un charnier de quarante autres ovins morts. Certains sont réduits à l'état de squelette. D'autres sont décédées depuis quelques heures ou quelques jours. Retirées à leur propriétaire en mars dernier, quand les services vétérinaires ont constaté l'état déplorable dans lequel elle tentaient de vivre, elles ont été confiées à l'association Acama (Association contre l'abandon et la matraitance animale) qui leur a trouvé de l'espace pour se remettre de cet épisode traumatisant pour certaines d'entre elles, encore apeurées par l'Homme.

D'autres mortalités importantes en 2008 et 2013

Mercredi après-midi, après un premier renvoi de l'audience, l'agriculteur de Saint-Christophe-d'Allier a dû s'expliquer sur ces cas de maltraitance observés, en sachant que d'autres mortalités importantes (200 en 2008 et 40 en 2013) auraient été couvertes localement par le passé.

L'homme de 37 ans, qui occupe une double activité de salarié à mi-temps dans une boucherie-charcuterie et d'agriculteur, assure être tombé dans une lourde dépression et épuisement, abandonnant ses animaux sans soins et l'apport de nourriture dont ils avaient besoin. Le rapport du vétérinaire fait état d'une "faim importante des huit brebis rescapées, disposant d'une alimentation pauvre en qualité et en quantité".

L'avocate plaide la relaxe pour deux infractions

Le substitut du procureur a rappelé que "nous avons à faire à des êtres sensibles", n'hésitant pas à comparer l'absence de soins à de "la cruauté". Elle a requis plusieurs condamnations avec une amende par bête avec la demande de confiscation des huit brebis survivantes.

L'avocate du contrevenant a plaidé la relaxe pour deux infractions, à savoir l'absence d'identification pour deux brebis et la privation de nourriture, estimant que le rapport du vétérinaire n'en faisait pas état.

Une lourde amende

Le juge a suivi les réquisitions du parquet. L'agriculteur est reconnu coupable et condamné à de lourdes amendes (26 000 euros) pour détention d'animaux non identifiés, non respect des mesures sanitaires, absence de registre d'élevage, privation de nourriture, et privation de soins. Il est également condamné à verser 1760 euros à l'Acama pour les soins apportés aux animaux, et 800 euros à la Fondation Brigitte Bardot. Le contrevenant dispose d'un mois pour faire appel.

Dernière modification le mercredi, 28 septembre 2016 09:52