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Chambon-sur-Lignon : 8 voyages autour de l'art et l'artisanat réunis
L’exposition "Âmes vagabondes" fait le pari de mettre en dynamique résonance des créations de neuf femmes. Sous la houlette chaleureuse et inspirée de Laurence Lalande-Payraud, huit complices font feu de tous bois jusqu'au 14 septembre.
Cette exposition collective, singulière et fusionnelle tout à la fois, marie avec élégance art et artisanat. Elle est perchée dans la galerie de l'office intercommunal de tourisme au Chambon-sur-Lignon. Sous titrée joliment "art singulier aux inspirations pluri'elles", elle ne ressemble à aucune autre.
C'est une co-création d’œuvres en résonance de Laurence Lalande-Payraud et huit complices (Aliénor Edström-Bourdeau, Charlotte Mandrillon, Christine Charbonnier, Danielle Nonin, Elsa Edström-Bourdeau, Florence Pitot, Valérie Véron, Zukhra Sharipova). Elle casse avec malice les codes, pour le plus grand plaisir, renouvelé chaque semaine du visiteur.
Des nouveautés chaque semaine
En effet l'exposition chemine jusqu'au 14 septembre, avec chaque week-end, un focus sur certaines créatrices. On combine les arts culinaire, de la table, céramique, textile mais aussi le bois tourné, enluminé, du dessin, de la peinture... dans un foisonnement merveilleux. Sa grande ordonnatrice Laurence Lalande-Payraud la qualifie volontiers d'exposition "d'art en mouvement, pour un art vivant au plus près de la Nature. Hors d'œuvres, hors champ, hors cadre, hors sol, hors norme."
Des rencontres privilégiées
Des rencontres artistiques privilégiées sont organisées les quatre week-ends de la durée de l'exposition, et de nouvelles œuvres seront à découvrir toutes les semaines.
On pourra acquérir les créations présentées. Et que les budgets serrés se rassurent, il est possible de repartir avec un objet unique, utilitaire en l'occurrence, à partir de 12 euros.
Le programme en détail
En ce moment
Laurence Lalande-Payraud et trois de ses complarses pour un voyage autour des arts de la table, complété par un voyage en art culinaire avec les créations gustatives de la marque Edène par Valérie Lalande-Véron, des saveurs essentielles au plus près de la nature.
Christine Charbonnier présente ses chemins de table et de tablées, un voyage en art textile autour des six continents, mis en scène sous forme d’une grande tablée dressée avec les créations en céramique et laine tissée de Florence Pitot et les objets en bois tourné de Charlotte Mandrillon. Dégustation de créations culinaires Edène de Valérie Lalande-Véron.
SAMEDI 22 AOÛT de 9H30 à 12H et de 15H à 18H30 et DIMANCHE 23 AOÛT de 10H À 12H Danielle Nonin vous présentera en exclusivité ses bois enluminés. Nouvelles oeuvres inédites Série I de Laurence Lalande Payraud.
DIMANCHE 23 AOÛT de 10H à 12H Christine Charbonnier présentera en exclusivité sa nouvelle création blancs en neige, création textile inspirée de son voyage imaginaire en Antarctique.
SAMEDI 29 AOÛT de 9H30 À 12H et de 15H à 18H30 et DIMANCHE 30 AOÛT de 10H à 12H Charlotte Mandrillon présentera ses dernières créations et ses bijoux de bois et de plume. Nouvelles œuvres inédites Série II de Laurence Lalande Payraud.
SAMEDI 5 SEPTEMBRE de 9H30 à 12H et de 15H à 18H30 et DIMANCHE 6 SEPTEMBRE de 10H à 12H Christine Charbonnier vous présentera en exclusivité deux nouvelles créations textiles, plume de couroucou, inspirée de son voyage imaginaire en Amérique latine, et envolée de papilles inspirée de son voyage en Europe et de la Gastronomie...
SAMEDI 12 SEPTEMBRE de 9H30 À 12H et de 15H à 18H30 et DIMANCHE 13 SEPTEMBRE de 10H à 12H Zukhra Sharipova vous présentera en exclusivité son œuvre inspirée de ses origines ouzbèkes et son travail de création en migration. Nouvelles œuvres inédites Série III de Laurence Lalande-Payraud.
DIMANCHE 13 SEPTEMBRE de 10H à 12 H Christine Charbonnier présentera sa collection de chemins de table et de tablées inspirés des 6 continents. Un superbe voyage en art de la table et art textile.
Les créateurs
Laurence Lalande-Payraud artiste plasticienne et pétillante lieuse d'énergies
Aliénor Edström-Bourdeau peintre illustratrice
Charlotte Mandrillon bois tourné
Christine Charbonnier textile
Danielle Nonin créatrice bois peint
Elsa Edström-Bourdeau illustratrice
Florence Pitot céramique et tissage
Valérie Véron créatrice culinaire
Zukhra Sharipova plasticienne photographe
Les artistes présentes en semaine sur rendez-vous sont Laurence Lalande-Payraud et Charlotte Mandrillon jusqu'au 14 septembre, et Florence Pitot du 1er au 14 septembre.
Infos pratiques
Jusqu'au 14 septembre
Office de tourisme 2 route de Tence Le Chambon-sur-Lignon
Entrée libre
Du lundi au samedi, de 9 h 30 à 12 heures, puis de 15 heures à 18 h 30 (18 heures en septembre), le dimanche de 10 heures à 12 heures
Téléphone : 04 71 59 71 56
Le Chambon-sur-Lignon : une expo croisée du couple de peintres Paul Régny et Andrée Le Coultre
Une puissante exposition croisée des toiles de Paul Régny et Andrée Le Coultre est actuellement visible au Chambon-sur-Lignon.
Marc Régny présente un florilège d'œuvres de ses parents, Paul Régny et Andrée Le Coultre, un couple d'artistes à la belle notoriété ayant vécu à Lyon. Andrée est décédée en 1986 et Paul plus récemment en 2013. Leur fils a fait une donation de 18 œuvres au Musée des Beaux-Arts lyonnais l'an dernier.
Pour coller au plus près à l'identité du Plateau Vivarais-Lignon, Marc Régny a sélectionné des toiles qui font écho à l'histoire du territoire. On appréciera notamment accrochées sur les murs de la cage d'escalier, des peintures ayant une dimension chrétienne, spirituelle, évidente, ou encore d'autres, dans la salle à l'étage, faisant référence aux enfants d'Izieu.
Pour en savoir davantage sur le parcours et les univers créatifs de ces deux artistes, il suffit de jeter un œil sur les textes présentés ci-dessous écrits par Marc Régny. Et naturellement, il est conseillé de faire étape à l'office de tourisme chambonnais d'ici le 30 août, l'expo vaut vraiment le détour.
Infos pratiques
Jusqu’au 30 août à la galerie de l’office de tourisme du Chambon-sur-Lignon, 2 route de Tence.
Du lundi au samedi de 10 à 12 heures et de 14 h 30 à 18 h 30, le dimanche de 10 à 12 heures.
Tél. 04 71 59 71 56
Andrée Le Coultre 1917-1986
Andrée Le Coultre est née en 1917 à La Chaux-de-Fonds en Suisse ; ses parents viennent à Lyon alors qu'elle est tout enfant. Travaillant comme secrétaire mais intéressée par les arts, c'est vers la peinture qu'elle se dirige en allant aux cours du soir des Beaux-Arts où elle suivra l'enseignement d'Antoine Chartres. C'est là qu'elle rencontre Paul Régny avec lequel elle se marie en 1942 et devient française.
Tous deux fréquentent l'Académie du Minotaure créée par René-Maria Burlet, mais découvrent aussi les théories et les œuvres d'Albert Gleizes. Ils le rencontrent à Lyon lors de son exposition en 1947 puis à Saint-Rémy de Provence où il réside ; ils y participent avec Jean Chevalier à l'encadrement d'un stage d'été sur la peinture qui s'inspire des théories et des méthodes de Gleizes. Celui-ci suivra leur travail artistique personnel marqué par le cubisme, les rotations et les translations jusqu’à son décès en 1953.
Ils commencent à exposer, en particulier à la galerie Folklore de Marcel Michaud où Andrée Le Coultre a travaillé de 1941 à 1943, puis plus tard à la galerie de l'Institut à Paris, et toujours à Lyon, parmi d'autres, à l'Oeil Ecoute, chez Mouradian, Malaval, Houg (Red Room). Il y a aussi des expositions collectives et par ailleurs, chaque année, ils présentent leurs œuvres dans les Salons de peinture lyonnais, Salon d'Automne, puis Salon Regain et à partir de 1981 Salon du Sud Est, ce qui permet aux critiques de suivre leur évolution.
Le Musée des Beaux-Arts de Lyon possède 10 peintures d’Andrée Le Coultre, le Musée Dini de Villefranche en a 6.
Tout au cours de sa vie, à partir de son expérience personnelle de l'art et de la création, Andrée Le Coultre fait découvrir le rapport à la peinture et les techniques picturales à de nombreux élèves, que ce soit en école, dans des cours privés ou dans des associations de la commune de Tassin. Dans les années 50 et 60, Andrée Le Coultre explore ses propres thématiques, avec alternance de recherches non-figuratives et de retour au sujet: sujets religieux, où l'on sent parfois l'influence de l'art médiéval et irlandais, tirés de la bible, par exemple de l'Apocalypse qui laisse davantage place à l'invention au symbole et à l'imaginaire; mais aussi scènes de la vie quotidienne où peuvent se travailler constructions, rythmes, modulations et accords de couleurs comme les rouges et les bleus.
Puis ce sera le développement de lignes, d'arabesques et de figures qui, se superposant et s'accordant aux fonds rythmés et aux couleurs travaillées en finesse, sont l'expression d'une recherche picturale qui développe imaginaire, onirisme et poésie. "Le Coultre… nous entraîne vers des contrées inconnues et passionnantes… Se référant aux teintes profondes et chaleureuses des vitraux, ses couleurs se réclament de dominantes…, teintes écarlates dont il importe de suivre les modulations nombreuses et subtiles. La peinture devient un exercice spirituel, elle participe à l'univers profond de l'inconscient collectif exploré et exprimé par le poète." (René Déroudille 1985).
Paul Régny 1918-2013
Né en 1918 à Lyon, Paul Régny découvre la peinture à son adolescence, aidé en particulier par son professeur de dessin du lycée du Parc. Puis, alors qu'il a commencé à travailler, ce sont les cours du soir d'Antoine Chartres aux Beaux-Arts et les lectures comme celles d'André Lhote qui lui transmettent ses premières conceptions de l'art ainsi que les techniques du dessin et de la peinture à l'huile. C'est là qu'il rencontre Andrée Le Coultre qu'il épouse en 1942. Paul Régny travaille dans une fabrique de soierie puis en indépendant (dessins de soierie, cartes géographiques, cours de dessin…) et entre en 1956 dans un atelier d'urbanisme et d'architecture. Tous deux fréquentent l'Académie du Minotaure créée par René-Maria Burlet, mais découvrent aussi les théories et les oeuvres d'Albert Gleizes. Ils le rencontrent à Lyon lors de son exposition en 1947, puis à Saint-Rémy de Provence où il réside ; ils y participent avec Jean Chevalier à l'encadrement d'un stage d'été sur la peinture qui s'inspire des théories et des méthodes de Gleizes.
Celui-ci suivra leur travail artistique personnel marqué par le cubisme, les rotations et les translations. Ils commencent à exposer, en particulier à la galerie Folklore de Marcel Michaud, puis plus tard à la galerie de l'Institut à Paris, et toujours à Lyon, parmi d'autres, à l'Oeil Ecoute, chez Mouradian, Malaval, Houg (Red Room). Il y a aussi des expositions collectives et par ailleurs, chaque année, ils présentent leurs oeuvres dans les Salons de peinture lyonnais, Salon d'Automne, puis Salon Regain et à partir de 1981 Salon du Sud Est, ce qui permet aux critiques d'observer leur évolution.
Le Musée des Beaux-Arts de Lyon possède 11 peintures de Paul Régny, le Musée Dini de Villefranche en a 3.
A partir de la fin des années 1950, Paul Régny suit une démarche de plus en plus personnelle, abandonnant progressivement les aplats lisses pour moduler les surfaces, les faire passer de l'une à l'autre par un travail nuancé sur les couleurs ; elles participent ainsi à la création des rythmes et cadences de l'héritage gleiziste : l’œil du spectateur doit être entraîné de manière active pour participer de façon personnelle et intérieure à l'appropriation de l’œuvre exposée. C'est du travail de ces couleurs que va jaillir la lumière, un élément qui devient de plus en plus fondamental pour l’artiste : "La réalité de la peinture est la lumière. Elle s'incarne dans les couleurs qui la font chanter dans la gamme de l'arc-en-ciel -signe d'alliance dans la Genèse." "Que tout se passe dans la lumière, essence-même de la peinture et symbole de la lumière incréée".
Et c'est ainsi que l'on trouve parfois des œuvres plus dépouillées au niveau des formes mais où la composition garde malgré tout une structure fondamentale profondément enfouie, œuvres dans lesquelles "la couleur engendre des rythmes de méditation, propose une lumière "du dedans"" (J.-J. Lerrant). Il ne faut pas oublier en effet que l’œuvre picturale de P.Régny s'est développée en relation avec une intense vie spirituelle et religieuse. Si au début il se préoccupait surtout d'une recherche de la Beauté absolue, l'expression d'Elie Faure "l'Art est un appel à la communion des hommes" l'écarta de la notion de l'art pour l'art. Par ses œuvres, il souhaite aider les hommes à "s'ouvrir toujours plus au mystère qui est en eux et à la contemplation de l'essentiel", même si cela est une "ambition peut-être au-delà des possibilités…".
Et une "communion des hommes" qui se manifeste aussi parfois par des oeuvres figuratives, que ce soit des peintures religieuses ou des peintures de protestation et de témoignage sur la détresse du monde. Un artiste qui a toujours essayé de livrer aux autres une quintessence de la vie, symbolisée par les couleurs et la lumière.
Le Chambon-sur-Lignon : une expo interactive d'Hervé Nègre et Roland Dalon à la médiathèque
La médiathèque du Chambon-sur-Lignon, place de la Fontaine, offre ses cimaises à une nouvelle exposition qui reste en place jusqu'au 29 septembre.
Après Véronique Champollion et ses "Histoires de papiers", place aux clichés d'Hervé Nègre réunis sous le titre "Paysages d'ici : l'essence de la terre". Le photographe mâconnais s'est penché sur la nature environnante. Son regard retient l’élan d’une feuille, la douceur d’une fleur, la froideur minérale, l'onde dansante, en l'enveloppant parfois de flou pour mieux en faire ressortir la puissance évocatrice.
La présentation de ses photos se combine à une installation visuelle, acoustique et interactive, à mettre à l'actif de son complice Roland Dalon.
Cette exposition au long cours est visible aux horaires d'ouverture de la médiathèque chambonnaise :
Mardi : 15h-19h, mercredi : 9h-12h / 14h-18h, vendredi : 15h-19h, samedi : 9h-12h / 14h-18h.